2 + 2 + 2 en 2 minutes, par Jean-Michel Perron #10 – Spécial animal

Tourisme durable · · Commenter

2 inspirations – Bravo!

BIOMIMÉTISME : S’INSPIRER DE LA NATURE!

La Nature a encore beaucoup à nous enseigner pour devenir plus performant et résilient dans notre adaptation aux changements climatiques. La forme des tubercules des nageoires des baleines à bosse a permis d’augmenter la performance des pales des éoliennes de 40%; le ciment « biocement », inspiré des coraux, est neutre en carbone, 100% recyclable et aussi résistant que le béton.

Des dizaines d’applications concrètes nous servent depuis des décennies (ex.: le velcro = la bardane; les trains rapides = le martin-pêcheur; la peinture autonettoyante : la fleur du lotus; un adhésif collable/décollable, sans substance adhésive, ni produits chimiques = le lézard gecko). On les applique au tourisme? BRAVO!

 

NOS OURS BLANCS S’ADAPTERONT-ILS ASSEZ RAPIDEMENT?!

Photo que j’ai prise en août 2022, à South Twin Island, à la Baie-James. L’ours blanc (qui a la peau noire) dépend de la glace pour se nourrir de phoques. Sans glace, pas de nourriture. Les scientifiques, pour ces ours de la Baie-James, ont noté que depuis quelques décennies, leur diète se compose également d’oiseaux et de leurs œufs. Est-ce que sera suffisant, avec les changements climatiques qui s’accélèrent plus vite dans le nord qu’au sud du Québec? La Nature s’adapte aux changements de son environnement, mais la vitesse actuelle de ceux-ci compromet-elle la survie de l’ours blanc? Certains prédisent sa disparition pour 2100… BRAVO l’Humain!

 

2 mauvaises pratiques – Booh!

HOMARDS OU BALEINES?

L’organisme Seafood Watch, rattaché à l’aquarium de Monterey, demande aux Américains de se priver de homards pour sauver des baleines. Rien de moins. Les lignes verticales des pêcheurs de homards représentent un danger létal pour les baleines (ici une baleine noire de l'Atlantique Nord empêtrée, alors que son nouveau-né nage à côté d’elle). De nouvelles techniques sont maintenant imposées par réglementation aux États-Unis. BOOH!

 

LE CARIBOU, LE « CANARI DANS LA MINE » POUR L’AVENIR DE NOTRE BIODIVERSITÉ

Tout comme il n’y a pas qu'une seule forêt boréale, il y a différents caribous au Québec : le caribou migrateur, le caribou forestier et le caribou montagnard. Ces trois groupes sont en décroissance rapide. Deux troupeaux migrateurs : le troupeau de la rivière George, maintenant effondré, ayant passé de 800 000 individus en 1993 à environ 8000 en 2020, et celui de la rivière aux Feuilles (ma photo ici que j’ai prise au km 440 de la route de la Baie-James), dont le plus récent inventaire remonte à 2016 et faisait état d’un cheptel d’environ 200 000 caribous. Il en comptait 430 000 cinq ans plus tôt. Plus que l’orignal, le béluga ou l’outarde, le caribou symbolise l’avenir de notre biodiversité. Le laisser s’effondrer sans tout faire pour le préserver, c’est se condamner soi-même. BOOH!

 

2 bonnes pratiques – Hourra!

UN NOUVEL AGROTOURISME À DRUMMONDVILLE?

L’entreprise Entosystem vient d’inaugurer, en mai dernier, son usine d’élevage de mouches soldats noirs et de production de farine d’insectes à Drummondville. La plus grande usine de ce type en Amérique du Nord. Une fois bien nourries, les larves seront séchées et broyées pour former une riche farine pour nourrir des animaux d’élevage, notamment les poissons et la volaille. Largement consommés par les personnes dans certains pays, dont au Mexique, pour leur quantité élevée de protéines, ce n’est qu’une question de temps qu’on « s’insective » ici aussi pour diminuer les impacts délétères de notre agriculture intensive. Yum, yum! HOURRA!

 

ANTICOSTI, MON AMOUR!

(photo : Alex, Le Devoir, 16 octobre 2023)

De 220 cerfs introduits de la Gaspésie en 1896/1897 par Henri Menier, il y en aurait aujourd’hui autour de 100 000 après des années de baisse, faute de nourriture en quantité. Comme l’ours blanc de la Baie-James, qui s’est adapté à d’autres aliments, le chevreuil d’Anticosti constitue une sous-espèce distincte capable de se nourrir, par nécessité, même d’algues marines. Un nouveau livre du journaliste scientifique Mathieu-Robert Sauvé, qui a marché l’île au complet, vient tout juste d’être publié: « Anticosti. 450 millions d’années de vie » et retrace l’histoire de cette île mythique, longue de 220 km. D’ailleurs, parlant de marche, à quand un sentier de grande randonnée/vélo de montagne faisant la boucle côtière complète de l’île, qui deviendrait alors un symbole puissant du tourisme québécois? HOURRA!

 

  

Jean-Michel Perron 


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