Aussi essentielles qu’un site Web : bornes électriques et certification, par Jean-Michel Perron
Ne pas avoir de bornes, ni de certification pour les hôtels et certains attraits dans les 2 prochaines années, sera comme ne pas avoir de site Web !
(photo : hôtel Nomad)
Lorsqu’en 1995, mon entreprise (Kilomètre Voyages) a mis en place l’un des premiers sites Web en tourisme au Québec (100 pages), je m’intéressais à une nouvelle tendance sans réellement me douter de toute la portée à venir de l’Internet, comme je l’avais fait d’ailleurs avec les premiers téléphones portables peu intelligents dans les années 80, tellement gros qu’on développait de la musculation juste à les transporter…
(Nokia Talkman 1985)
Bornes de recharge électriques : déjà une valeur ajoutée pour le Québec
(photo : bornes sur la route de l’Abitibi. NY Times, 22 septembre 2022)
Le mois dernier, un journaliste en Mustang électrique — Jack Ewing du NY Times — a testé notre réseau de bornes électriques (le Circuit électrique : 3400 bornes publiques) des États-Unis jusqu’en Abitibi pour visiter une mine de lithium. Il fut fort impressionné. Coût : 63,79 $CAN, soit le tiers d’un véhicule à essence. Nous avons au Québec 150 000 autos électriques, versus 113 000 dans l’État de New York, avec la moitié moins de population et deux fois plus de bornes de recharge rapides.
Avec le plan multimilliardaire du président Biden pour encourager l’achat d’autos électriques et le déploiement d’un vaste réseau de bornes américaines, il m’apparaît évident que nous partons au Québec, en tourisme, avec une avance intéressante à faire connaître sur notre marché prioritaire américain.
Dès que j’obtiendrai enfin mon véhicule électrique commandé depuis 18 mois, mon premier critère de sélection d’un hôtel au Québec sera la disponibilité d’une borne de recharge électrique. Pas nécessairement très rapide (surtout pas, selon les fabricants). L’approche concrète et à coût de mise en place raisonnable de l’hôtel Nomad à Québec (niveau 2 — connecteurs SAE-J1772) est un bel exemple. Avec les subventions et l’application de gestion québécoise Smart-Home, le coût par borne tourne autour de seulement 1000$.
Les établissements d’hébergement sont les premiers concernés, mais les attraits/activités avec plus de 2 heures sur place ont tout intérêt à s’y intéresser. Et des bornes pour vélos et motoneiges électriques sont aussi à planifier.
Certification en tourisme durable
Les agences virtuelles (Expedia, Google Travel, Booking.com, etc.) catégorisent déjà les hôteliers «verts», ce qui fait que seuls les établissements ayant démontré leur sérieux en durabilité sont présentés aux internautes recherchant des hôtels durables… et les autres, vous allez demeurer absents des résultats de recherche. La plupart de ces intermédiaires produisent une liste de certifications reconnues. Une certification crédible, au minimum, exige un audit externe récurrent auprès de l’entreprise. Ce qui n’est pas le cas encore pour Clé Verte aux dernières nouvelles, pourtant le label hôtelier au Québec le plus populaire. En tourisme, l’organisme GSTC est le certificateur des certifications scientifiquement reconnues.
Connaissant le temps et le sérieux à consacrer à l’acquisition d’une certification reconnue, ce n’est pas fait pour tout le monde et un support externe professionnel est généralement recommandé. L’autre solution pour nos PMEs touristiques : développer une certification nationale, style Tourisme durable Québec» sur le modèle de la Finlande et bientôt de la France, avec un tronc commun pour tous les types d’entreprises touristiques et aussi reconnue par GSTC…. l’objectif au final, c’est de reconnaître les entreprises vraiment durables et faciliter la vie aux touristes afin qu’ils se retrouvent dans la pléiade de labels et de certifications plus ou moins crédibles.
Jean-Michel Perron
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