Village Québécois d’Antan : la pérennité passe par le multimédia, par Claudine Hébert
Depuis sa création en 1977, le Village Québécois d’Antan (VQA) à Drummondville, se hisse parmi les attractions touristiques de la province qui maintiennent, à quelques exceptions près, un achalandage annuel entre 90 000 et 100 000 visiteurs. « Un exploit qui exige son lot d’efforts, d’investissements et surtout d’ingéniosité pour innover tout en préservant le caractère patrimonial de notre produit », soulève sa directrice générale, Geneviève Legault.
Ces jours-ci, l’attraction drummondvilloise fait l’objet du plus imposant chantier de revitalisation de son histoire. Entamés l’an dernier, ces travaux effectués en collaboration avec l’équipe de Moment Factory, ont pour objectif d’introduire la technologie du multimédia au cœur du village afin d’en stimuler l’achalandage en période estivale. Intitulé « Entrez dans l’histoire », ce méga projet est estimé à 10,5 millions de dollars.
Musée à ciel ouvert
Rappelons que le VQA se veut un musée à ciel ouvert créé de toutes pièces par l’historien Claude Verrier. Il est constitué d’une quarantaine de résidences authentiques datant de 1810 à 1910, d’une vingtaine de bâtiments reconstitués et d’une mine d’or d’antiquités accumulées au fil des ans. Outre la quinzaine d’employés à temps plein, l’attraction drummondvilloise peut compter sur l’aide de 230 saisonniers qui participent à son animation. Mentionnons que la destination sert à l’occasion de lieu de tournage pour des films et des séries télévisées. Lors des belles années de la série d’Entre chiens et loups, diffusée à TVA de 1984 à 1992, le VQA fracassait d’ailleurs le cap des 125 000 visiteurs annuels.
Un achalandage en chute libre…
Au fil des ans, la création du village hanté (ouvert les semaines précédant l’Halloween) et du village illuminé (ouvert pendant la période des fêtes) a contribué à maintenir l’achalandage annuel à tout près de 100 000 visiteurs depuis les vingt dernières années. « Cependant, nous avons constaté que le cœur de notre attraction a, pour sa part, perdu près de 30 % de son achalandage en période estivale, ce qui représente près de 20 000 entrées en moins au fil des années à la billetterie », avise la dirigeante du VQA.
… et qui repart à la hausse
Après mûres réflexions et une analyse profonde du produit, la direction du VQA a fait appel à l’expertise multimédia du studio de divertissement montréalais. « Le défi, dit-elle, était d’ajouter une touche de merveilleux à divers endroits sans dénaturer le patrimoine. » Et ça fonctionne. Ce tour de force imprégné d’une scénographie multimédia teintée d’humour, d’installations interactives, d’éclairages, d’empreintes sonores et d’animations numériques s’est soldé par une augmentation de près de 35 % à la billetterie l’été dernier, soutient la DG.
Une version nocturne très attendue
Et ce n’est qu’un début, assure Geneviève Legault. À compter du 25 juin prochain, les visiteurs du VQA pourront expérimenter la toute nouvelle version nocturne du village d’antan. « Cette deuxième phase de notre projet constitue près de la moitié de notre investissement », soutient la gestionnaire du VQA. Les détails concernant les heures d’ouverture (qui pourraient s’étendre jusqu’à minuit) ainsi que les tarifs n’ont pas encore été dévoilés.
« Il est difficile de prévoir ce que nous réserve la météo et l’économie en général, mais nous espérons tout de même que cet ajout spectaculaire se traduira par 30 000, et pourquoi pas 40 000 visiteurs de plus », conclut la DG sur un ton enthousiaste.
Outre le Fonds du Grand Mouvement Desjardins qui commandite le projet, le VQA peut compter sur l’aide financière du gouvernement du Canada, de Développement économique Canada en vertu du Fonds d’aide au tourisme, du ministère du Tourisme du gouvernement du Québec dans le cadre du Programme d’aide à la relance touristique et celle de la Ville de Drummondville.
Claudine Hébert
Journaliste et collaboratrice
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