Payer pour utiliser Facebook?, par Frédéric Gonzalo

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Marc Zuckerberg a toujours juré que Facebook serait gratuit – et une sage personne disait d’ailleurs que « quand c’est gratuit, c’est toi le produit! »

Anyway, les médias sociaux se sont popularisés au fil du temps grâce justement à cette gratuité omniprésente sur toutes les plateformes. Jusqu’à tout récemment, du moins.

Car on va se le dire, le modèle d’affaires reposant sur la gratuité est de plus en plus remis en question. Mais pas forcément toujours pour les mêmes raisons.

Payer pour utiliser Facebook ou Instagram

En Amérique du Nord, et donc ici au Québec, il y a peu de chances que nous devions un jour payer pour accéder à nos comptes Facebook, Instagram, Messenger ou Whatsapp, qui font tous partie de la famille Meta.

Mais voilà, les choses ne sont pas aussi simples en Europe, et c’est surtout en raison de la réglementation là-bas. On sait que les Européens ont des règles beaucoup plus strictes quant au respect des renseignements personnels et la vie privée. Or, avec la nouvelle disposition entrée en vigueur récemment (DSA, ou Digital Services Act), Meta doit absolument obtenir le consentement explicite de ses utilisateurs afin de pouvoir offrir du ciblage aux publicitaires sur la plateforme et dans le réseau d’audience.

La seule solution qui s’offrait afin de pouvoir se plier à cette nouvelle réglementation? Proposer aux utilisateurs le choix entre payer un abonnement mensuel pour utiliser une plateforme (Facebook, Instagram)… ou accepter explicitement la publicité dans l’environnement de ces plateformes, avec le ciblage que cela suppose.

Le Blog du Modérateur dresse un topo qui résume bien la dynamique et les tarifs.

Et les autres plateformes?

Certains utilisateurs TikTok auront également remarqué la récente possibilité de s’inscrire à une option au tarif mensuel de 4.99$ afin d’éviter également l’exposition au contenu publicitaire. (Cette option est en mode beta, donc pas disponible à tous pour l’instant)

Sans parler de X (anciennement Twitter), qui a aussi introduit des nouveautés tarifaires comme le fait de monnayer le petit crochet bleu, au grand dam des utilisateurs de longue date. Et avec Elon Musk aux commandes, on peut s’attendre à d’autres initiatives similaires pour venir compenser les pertes en revenus publicitaires, en chute libre depuis la dernière année.

Et LinkedIn? On oublie parfois que cette plateforme repose sur un modèle hybride depuis ses tout débuts, et que l’on estime à environ 15% de sa base les utilisateurs ayant fait le choix de payer un forfait mensuel avec LinkedIn Premium.

Alors, on risque de payer ou pas pour accéder à Facebook et Instagram?

En Amérique du Nord, cette réalité est peu probable, si vous voulez mon avis. Meta génère des milliards en revenus publicitaires, des recettes qui ne seraient que partiellement compensées par les revenus en abonnements mensuels. Et encore, la question se pose : serait-on prêt à payer pour utiliser Facebook? J’en connais un sacré paquet pour qui ce serait le coup de grâce…

Ceci étant dit, il ne faut jamais dire jamais, comme on dit.

 

Frédéric Gonzalo est consultant et conférencier, spécialiste en marketing numérique. Il collabore à TourismExpress depuis 2012. Cette chronique « Tourisme et marketing numérique » est publiée à toutes les deux semaines. Questions? Suggestions de sujets? Contactez-le directement à frederic@gonzomarketing.biz.


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