Mieux comprendre la nouvelle génération, par Mélody Lardin

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À la fin septembre, j’ai eu le privilège d’être conférencière invitée de l’Association des Hôtels du Grand Montréal (AHGM) pour l’équipe des ressources humaines des hôtels membres, sur le thème du « Choc des générations ».

Dans cet article et le suivant, je vous partage quelques informations clés ressortant de la conférence.

Les premiers représentants de la génération Z sont arrivés dans nos entreprises. Il le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils nous sortent de notre zone de confort!

Pourquoi l’idée générale répandue à propos de la nouvelle génération est qu’ils sont infidèles, indépendants, paresseux, égoïstes, trop gâtés, pensent tout connaître, veulent tout avoir tout de suite…?

Ça vaut la peine de commencer par comprendre les raisons qui font qu’ils sont ainsi.

Pourquoi sont-ils ainsi?

D’abord, outre bien sûr la pénurie de main-d’œuvre dont ils profitent comme tout le monde, il faut considérer qu’ils ont toujours été encouragés à vivre leurs passions, à ce que tout est possible. Ils se sont fait complimenter toute leur vie. Donc se faire dire non, ça fait difficilement partie des options.

Beaucoup manquent d’estime d’eux-mêmes (inconsciemment), ayant généralement moins eu à mettre d’efforts pour avoir leurs propres réussites, et pour avoir moins eu l’occasion de pratiquer l’imputabilité. Mais aussi et surtout en ayant grandi avec le téléphone intelligent et les médias sociaux, dont chaque « like » et « texto » (ou leur absence) contribue à jouer au yoyo avec leur estime.

Sans compter qu’avec la technologie favorisant la gratification instantanée, ils n’ont pas autant pu développer leur patience.

Et finalement, ils sont plus informés que jamais, et ne veulent pas travailler à la sueur de leur front pour se faire éjecter à la première occasion, comme les précédentes générations… Et ainsi arrivent en nos murs avec un manque de confiance envers les employeurs.

Alors, quels sont leurs besoins et attentes pour un travail satisfaisant?

  • Sens de la communauté : leur sentiment d’appartenance est envers les gens (leur équipe, leur gestionnaire), et non envers les entreprises.
  • Accès à l’information instantanée et illimitée : ils veulent des conversations informelles, des dialogues, du face à face, autant avec leur gestionnaires qu’avec leurs pairs.
  • Leadership partagé : ils veulent être impliqués, faire partie des décisions et des solutions, cocréer, travailler en équipe.
  • Conciliation vie personnelle et professionnelle : le travail est complémentaire, et non central, à leur identité. Ils surveillent donc leur santé mentale et veulent de la flexibilité. À noter qu’une étude du Regroupement des Jeunes Chambres de Commerce du Québec révèle que 62% des jeunes de 16 à 35 ans disent maintenant donner la priorité à leur vie personnelle. Seulement 6 % des gens sont carriéristes et feront tout pour avancer.
  • Côté humain au travail : ils s’attendent à un endroit agréable, humain, avec un employeur qui se soucie de leur bien-être et de leur santé.
  • Sens : ils ont des rêves qui leurs sont chers. Ils veulent avoir un impact, se développer mais en traçant leur propre chemin.

Bien sûr, dans tout ça, il faut faire attention de ne pas généraliser – la personne se tenant devant nous est justement avant tout, une personne!

Maintenant qu’on les connaît un peu mieux, comment peut-on concilier leurs besoins et attentes avec nos milieux de travail? C’est ce qui sera exploré dans l’article de la semaine prochaine.

 

Mélody Lardin
Coach exécutive et formatrice, hôtellerie & tourisme
Leadership Humain | Synergie d’équipe | Mobilisation des employés
Fondatrice de MLeader Coach


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