GreenStep s’enracine au Québec – William Hogg, 1er représentant québécois de cette certification, par Jean-Michel Perron

Tourisme durable · · Commenter

William Hogg vient tout juste d’être nommé officiellement gestionnaire, développement des affaires de cette certification canadienne en tourisme durable.

Bien connu dans les Cantons-de-l’Est, William a fait certifier Destination Sherbrooke avec GreenStep alors qu’il travaillait auparavant pour cette OGD. GreenStep, c’est également la certification adoptée par la 1re cohorte de la Société du réseau ÉCONOMUSÉE®, l’an passé.  

TourismExpress  a rencontré  William et sa patronne Angela Nagy, fondatrice de GreenStep, une certification canadienne en tourisme durable, reconnue par la «police des certifications»: GSTC.

William Hogg, parle-nous de toi, qu’est-ce qui te motive et quel fut ton parcours professionnel?

«Avant le tourisme, j’étais en politique. J’ai enseigné dans ce domaine auprès de 4 universités: Bishop’s University, McGill University, l’Université de Sherbrooke et à l’Université de Montréal.

De 2010 à 2013, j’ai travaillé pour les Jeux du Canada à Sherbrooke. J’ai ensuite passé 8 ans à Destination Sherbrooke. Ça fait des années que je m’intéresse à la durabilité. En 2021, j’ai eu le certificat  Sustainable Tourism Professional » du GSTC, et au fil du temps, j’ai observé que la recette du succès pour réussir la transition durable dans notre organisation repose essentiellement sur trois éléments. Il faut que:

  1. La direction possède la volonté de se transformer durablement
  2. Que les employés veulent le faire
  3. Que les moyens y soient (temps et/ou argent)»

 

Quels sont tes nouvelles fonctions et ton nouveau mandat  chez GreenStep?

«Je suis responsable pour le Québec et les Maritimes (et éventuellement la Nouvelle-Angleterre) de représenter et d’assister les organisations touristiques (ATR, entreprises, associations…) dans leur parcours vers la durabilité, et peut-être vers la certification GreenStep». William ajoute: «Je suis la conscience québécoise», mentionne-t-il avec un clin d’œil. «Nous voulons concrètement nous assurer que les services soient en français et adaptés à la réalité d’ici. Nous sommes la première certification en tourisme à prendre pied au Québec et nous en sommes très fiers, car nous croyons à notre démarche et sommes conscients qu’il faut offrir du service continu auprès des organisations d’ici.»

 

Dans le parcours d’une transition durable réussie, une certification peut être une option, mais pas une obligation. Es-tu d’accord avec cette affirmation?

«La conscription si nécessaire, mais pas nécessairement la conscription» , disait le premier ministre McKenzie King. Même chose pour une certification.

Une certification reconnue apporte la crédibilité à ta démarche de transition. Tu peux être ainsi reconnu par tes partenaires et tes clients, tout en motivant tes troupes vers un objectif clair et atteignable. Car il faut dire que la plupart des compagnies touristiques n’ont pas le temps, la connaissance, le personnel et les ressources pour le faire. Elles sont débordées par les problèmes de main-d’œuvre, l’inflation, etc. Donc, ils ont besoin d’aide de l’extérieur par une démarche de durabilité ou de certification adaptée à leur réalité, avec ou sans des consultants spécialistes.

Mais ce ne sont pas toutes les entreprises qui sont prêtes ou intéressées par une certification. C’est normal.

Voici les étapes proposées par GreenStep, qui se rapprochent du parcours durable développé par Tourisme durable Québec il y a 2 ans:

 

Quelle est la valeur ajoutée de GreenStep par rapport aux autres certifications?

  • Support personnalisé avec un «humain accessible»: on développe en français, l’équipe sera là en support et en offrant en option l’accompagnement de consultants spécialisés
  • Une compagnie 100% canadienne (achat local)
  • Accessible pour tout type d’organisation touristique
  • Une certification reconnue par GSTC

 

Est-ce que GreenStep est accessible pour les PMEs du Québec?

Nous offrons, en français (on l’améliore constamment sur le site Web et dans nos outils), des outils gratuits de base comme, par exemple, un modèle de lettre d’engagement en 3 étapes et un diagnostic durable et notre Engagement en tourisme durable, ce dernier lancé en collaboration avec l’Association de l’industrie touristique du Canada (AITC).

Pour la démarche de certification spécifiquement, on parle entre 599$ et 2499$ (et potentiellement moins, si on développe des cohortes!) par année, incluant l’audit de votre organisation. Ce prix varie selon la dimension et le type d’entreprise. Il faut voir aussi la certification comme une démarche d’amélioration continue qui ne s’arrête pas lorsque vous devenez officiellement certifié GreenStep.  Et à chaque 2 ans pour les PMEs et 3 ans pour les destinations, un audit est exécuté pour évaluer l’état de votre durabilité.

(Source : greensteptourism.com)

 

Un outil Bilan carbone complet, un Tableau de bord avec indicateurs précis, une politique d’achat responsable et un plan d’adaptation/résilience semblent être nécessaires pour toute PME. Comment voyez-vous ça par rapport à l’outil/certification GreenStep? Une PME ne devrait-elle pas faire tout ça? (certification et utilisation de ces outils essentiels)

Oui, ces outils nous paraissent importants, en plus de la démarche de certification comme telle. Déjà GreenStep en offre plusieurs parmi ceux que vous mentionnez (par ex., un tableau de suivi pour la localité des achats). Nous avons la volonté de nous arrimer avec ce qui se fait de meilleur et si par exemple le nouvel outil gratuit de bilan carbone en tourisme pour les organisations développé par TDQ/AEQ/PAR Conseils, ou encore l’outil gratuit du Tableau de bord développé par ÉAQ sont meilleurs que ceux que nous proposons, il est évident que nous allons nous arrimer.

Angela Nagy, CEO de GreenStep, basé à Kelowna, C.-B.

 

Comment anticipez-vous l’avenir du tourisme au Québec dans le contexte des changements climatiques, de la pollution et de la perte de biodiversité?

Nous observons déjà l’absence de glace dans le golfe Saint-Laurent, l’érosion aux Îles de la Madeleine, les chutes de neige aléatoires…

Chez GreenStep, nous sommes dans l’action. Il n’y aura pas de tourisme sans durabilité. Heureusement, nous observons au Québec que les associations touristiques s’engagent sérieusement dans cette direction. Mais il faudra plus collaborer entre les différentes parties prenantes au tourisme (donc les entreprises, les résidents et les visiteurs). Les communautés pensent plus aujourd’hui à la biodiversité; nous avons besoin de plus d’investissements dans le transport aérien et terrestre.

Il faut surtout que les organisations touristiques voient dans les actions durables un investissement qui rapporte, pas juste une dépense à court terme. Il y a un «business case» très fort pour la durabilité en tourisme, et GreenStep est là pour aider les PMEs et les destinations à mieux saisir cette opportunité.

Nous voulons sincèrement participer, à notre niveau, à changer le monde par le tourisme.

Pour joindre William Hogg: william@greenstep.ca  Tél.: 819 578-0400

 

  

Jean-Michel Perron
PAR Conseils
Conseiller, chroniqueur, blogueur et bifurqueur


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