Caroline Voyer – La pionnière d’un tourisme durable au Québec change de secteur, par Jean-Michel Perron
Il y a 20 ans, Caroline Voyer prenait la direction du Réseau des femmes en environnement avec le mandat de réaliser un premier colloque 100% écoresponsable qui s’appela « Écodéfi 2005 »! Une première au Québec qui a pavé la voie en 5 volets sur l’avenir durable des événements : sensibilisation, outils, formations, services-conseils et établissement de normes. Aujourd’hui, avec du recul et l’expérience, elle a appris que 100%, ça n’existe pas. Elle a par la suite, co-initié le Conseil québécois des événements écoresponsables, une référence dans le domaine de l’écoresponsabilité au Québec. À l’époque, les approches durables étaient rares, tous secteurs confondus : un guide produit par l’UQÀC, des gestionnaires innovantes à l’hôtel Delta de Sherbrooke et à l’hôtel des Seigneurs de Saint-Hyacinthe, le FAQDD et aussi sa collaboratrice de longue date, France Levert.
Ta plus grande fierté, Caroline?
Une série de petites et de grandes choses… quand le ministère du Tourisme choisit nos indicateurs comme éléments d’écoconditionnalité pour ses programmes de subventions, je suis fière; quand les villes de la CMM mettent des critères de gestion des matières résiduelles qu’on a inspirés, là aussi…
Comment vois-tu l’évolution de la durabilité en tourisme depuis que tu y travailles?
Très agréable à observer. Les gens savent aujourd’hui ce que ça veut dire, les budgets sont au rendez-vous, des outils et des formations… Mais est-ce assez? Non, et surtout on ne se transforme pas assez rapidement. Et les connaissances évoluent. Ainsi, on a mis jusqu’ici l’emphase sur les GMR (gestion des matières résiduelles), alors qu’on vient de compléter des ACV (analyse de cycles de vie) qui nous indiquent que pour les événements, c’est le secteur du transport et celui de l’alimentation les priorités à considérer pour devenir réellement durable.
Crois-tu que le tourisme peut continuer de croître ainsi ou la sobriété/décroissance deviendra un incontournable?
Je ne me sens pas la personne la plus appropriée pour en juger… mais des éléments sont clairement inacceptables en tourisme durable, comme le mensonge sur sa situation et ses prétentions écoresponsables. Il faut dire les vraies choses. Et on ne peut pas croitre indéfiniment… On doit se limiter, car on s’en va directement dans un mur… Pour réussir nos transitions durables, il faut que ce soit facile de se transformer, réaliste et agréable de le faire.
Quel sera ton rôle pour la Ville de Laval à compter du 17 juillet prochain?
Responsable environnement.
Un message à toutes tes consœurs et tes confrères du secteur tourisme?
Un gros merci à tous les gens qui ont porté avec moi tous ces dossiers… j’ai eu la chance de les rencontrer principalement avec le concours Les VIVATS… quelle belle communauté, c’est vraiment exceptionnel!
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Merci à toi, Caroline; tu as été une grande inspiration pour moi aussi dans mon éveil face à la nécessité d’agir durablement. Ta gentillesse naturelle et ta conviction personnelle et profonde de devoir passer à l’action depuis des décennies sont remarquables. Les citoyens de Laval sont chanceux de t’avoir, dorénavant.
Jean-Michel Perron
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