Vivre dans la nuit à Montréal – Ouverture de bars toute la nuit, dans la logique d’une ville festive, par Jean-Michel Perron
Montréal compte, dans les prochains mois, permettre l’ouverture de bars/clubs toute la nuit dans des «zones 24 heures» du centre-ville. D’un point de vue touristique, nul doute que c’est une excellente nouvelle.
Avant-hier, la BBC, par son correspondant Sam Gruet, détaillait cette nouvelle, qui placera Montréal parmi les destinations nocturnes de la planète aux côtés de Berlin et de Tokyo. On appelle ça savoir construire sa notoriété! Quand on sait que les bars à New York ferment à 4h; LA à 2h; Londres à 23h et Toronto à 2h, on sent la réputation du Montréal des années folles (1920+), des plaisirs, du jazz et de la vie nocturne exubérante, carrément renaître.
L’OBNL MTL 24/24 estime qu’en ouvrant 24 heures, le pourcentage de touristes avec pour motivation la vie nocturne passera de 22% à 33%, comme à Berlin ou à Amsterdam. Ainsi les retombées économiques passeront de 2,25 MM$ à 2,9 MM$.
Les critiques objectent que le transport en commun devra suivre, alors que le métro ferme à 1h30, et qu’il faudra plus de sécurité. D’autres – avec raison à mon avis – pensent autrement, comme le propriétaire Michel Lavallée, du bar L'ile Noire: « À Montréal, on ferme à 3 heures du matin. Les gens sont ivres à 1 heure du matin – et ils sont super ivres à 3 heures du matin. L'un des problèmes que nous avons, c'est qu'à 3 heures du matin, c'est comme de la folie. Mais si on allonge les horaires, il y a moins de problèmes, moins d’exigences de sécurité », explique-t-il.
Deux autres points de vue intéressants, amenés par la firme de consultants sur le vie nocturne VibeLab : «L’un des arguments les plus solides en faveur de la vie nocturne est qu’elle attire des travailleurs talentueux et qualifiés» et «l'augmentation des températures provoquée par les changements climatiques ne fera que rendre l'économie nocturne plus importante pendant les mois d'été pour de nombreuses villes… tout de la construction à l’éducation et aux rassemblements culturels, se déplacera de plus en plus vers des heures nocturnes plus fraîches.»
Les fêtes nocturnes (afters) existent depuis des décennies à Montréal, mais elles sont illégales, quoique bon marché. Rendre légales des zones 24 heures va permettre à tous les touristes, pas uniquement les superbranchés, de pouvoir vivre pleinement la nuit.
Il faut aussi apprendre d’Amsterdam, qui aujourd’hui tente de dissuader les jeunes «brosseurs» britanniques de venir visiter la ville. Montréal, comme pour ses festivals, offre déjà des expériences nocturnes dans certains clubs (ex.: La Voûte, Bord’Elle) qui se démarquent bien au-delà des bars classiques qui n’offrent que boissons et musique des palmarès. Ouvrir toute la nuit va permettre à nos créateurs.trices d’offrir des expériences vraiment uniques, de calibre international.
Vive vivre dans la nuit montréalaise!
Jean-Michel Perron
PAR Conseils
Blogueur et bifurqueur
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