2 + 2 + 2 en 2 minutes, par Jean-Michel Perron #32 – Amsterdam; neige d’été; WTTC blanchit bien; zone nature de Tasmanie; raquettes Cries et e-dravion

Tourisme durable · · Commenter

2 inspirations – «Bravo»

PRÉSERVER LA QUALITÉ DE VIE ET L’EXPÉRIENCE TOURISTIQUE : AMSTERDAM INTERDIT TOUT NOUVEL HÔTEL

Après une campagne publicitaire, en mars 2023, demandant aux jeunes touristes britanniques de 18 à 35 ans de ne pas venir « se geler » en ville; après avoir repoussé en juillet dernier les navires de croisières hors du centre-ville; voici maintenant qu’Amsterdam a décidé de limiter à 20 millions le nombre de «séjours à l’hôtel» par année. Aucun nouvel hôtel ne peut être construit à moins qu’un établissement actuel ne ferme. Personnellement, je ne vois que des gagnants par cette réglementation locale: la qualité d’expérience des touristes sera bonifiée, la qualité de vie des résidents mieux protégée, les ressources naturelles moins sollicitées et la rentabilité des hôtels actuels plus assurée.

Au Québec, dans cette ligne de pensée, ne serait-il pas pertinent, au lieu de prioriser la création de nouveaux projets touristiques, de supporter financièrement NOS ENTREPRISES ACTUELLES afin qu’elles puissent se maintenir, se développer durablement en offrant des expériences bonifiées et s’adapter aux changements climatiques? Photo ci-haut: Un hôtel dans le Red District, Amsterdam. The New York Times, 18 avril 2024. BRAVO!

 

UNE ADAPTATION AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES

(Photo et extrait : BBC, 11 avril 2024. Station de ski Ruka, en Finlande)

Alors qu’Ouranos, avec l’ASSQ, dévoileront dans quelques semaines les scénarios climatiques pour nos stations de ski à travers le Québec, une station de Finlande a décidé de revenir à une pratique ancestrale : conserver la neige pendant l'été.

« Dans la station de ski de Ruka, en Finlande, la neige commence normalement à fondre en avril. Début mai, les 22 télésièges seront temporairement à l'arrêt. Les 41 pistes deviendront, comme chaque année, vertes, faisant de la colline une destination pour les randonneurs et les cyclistes de montagne, et non pour les skieurs. Cinq des sentiers ont été ponctués de deux monticules de neige recouverts de couvertures de polystyrène blanc (photo). Chaque énorme monticule contiendra environ 30 000 mètres cubes (1,05 million de pieds cubes) de neige. Ils y resteront tout l'été. » BRAVO!

2 mauvaises pratiques – «Booh»

L’ÉCOBLANCHIMENT DE LA WTTC

La semaine dernière, devant l’Assemblée générale des Nations-Unies, la vice-présidente sénior aux communications du World Travel & Tourism Council (notre chambre de commerce mondiale en tourisme), Virginia Messina, est venue affirmer faussement que notre transition durable se porte très bien et que les nouvelles énergies sont là pour assurer la croissance. J’aime bien certains outils et certains rapports du WTTC, mais depuis deux ans, leur appel à la croissance touristique déraisonnée, leur association financière avec l’Arabie saoudite et leur écoblanchiment régulier dans leurs communications n’augurent rien de bon pour le tourisme, car le choc à venir sera d’autant plus grand et nous nous souviendrons de ces leaders touristiques qui déifiaient le technosolutionisme et rejetaient notre responsabilité à changer nos façons de faire. Un extrait de son intervention ICI. BOOH!

 

EST-CE QUE TOUTE ZONE NATURELLE DOIT DEVENIR TOURISTIQUE?

(Photo : site de construction projetée d’un centre de villégiature au milieu du parc national « Walls of Jerusalem » en Tasmanie)

Il y a un débat juridique et politique dans cette région d’Australie qu’on pourrait très bien voir au Québec dans les prochaines années. « En 1982, l'UNESCO a déclaré 1,6 million d'hectares de nature sauvage tempérée de Tasmanie, site du patrimoine mondial d’importance exceptionnelle, méritant une protection particulière.

Six ans plus tard, cette déclaration s'est étendue comme un bouclier sur le parc national de Murs de Jérusalem, un plateau de lacs alpins, de monolithes de dolérite portant des noms tels que le trône de Salomon et le pic du roi David, et de pins crayons vieux de 1000 ans qui se dressent, arthritiques et sages, comme les gardiens d’un âge perdu. C'est véritablement l'un des endroits sauvages les plus préservés du monde. »

Le projet privé touristique consiste à quatre « pods » de luxe sur une île isolée au centre du lac Malbena, avec un héliport à proximité. J’ai bien hâte de voir comment on va développer, dans l’avenir, le tourisme à Anticosti, récemment reconnue par l’UNESCO. Plusieurs promoteurs privés flairent déjà la bonne affaire, mais aurons-nous la sagesse et le respect de la nature pour s’assurer de protéger intégralement les plus beaux secteurs? BOOH!

 

2 bonnes pratiques – «Hourra»

CHAQUE ÉLÉMENT PRÉSERVÉ DE NOTRE PATRIMOINE DONNE DE LA VALEUR AU TOURISME D’ICI

(Photo et extrait, Radio-Canada, 13 avril 2024)

À 1400 km de Montréal, la communauté Crie de Chisasibi offre un programme de transmission de techniques ancestrales. « La popularité d’un atelier de fabrication de raquettes traditionnelles ne se dément pas à Chisasibi. Depuis 2007, plus de 400 jeunes et moins jeunes ont (re)découvert cet art derrière un objet clé de leur patrimoine culturel. » Tout ce qui nous distingue – nous rend plus fort en expériences touristiques offertes. HOURRA!

 

PREMIER e-AVION, 100% ÉLECTRIQUE

La compagnie canadienne de Vancouver, avec une flotte de 40 hydravions, Harbour Air, tente actuellement de faire homologuer par Transport Canada le premier avion commercial 100% électrique au monde (photo ci-haut : e-plane). Il serait en service en 2026. Évidemment, à cause du poids des batteries, pour 99% des vols commerciaux de la planète, le « tout électrique » est infaisable. La seule solution à venir (2035+) pour décarboner une majorité de vols est le kérozène synthétique (SAF) produit à partir de l’hydrogène vert, ce qui n’est pas non plus gagné d’avance, car il faudra des « tas de barrages et d’éoliennes » à travers le monde – qui n’existeront pas en quantité suffisante – pour produire l’électricité requise à la production de cet hydrogène vert. Et dire que les vols commerciaux, au rythme de croissance actuel, vont doubler d’ici 2050. Bref, sans décroissance, pas de décarbonation dans le transport aérien. HOURRA! (pour l’e-dravion. J'aime bien ce nom que je viens de créer…)

 

  

Jean-Michel Perron
PAR Conseils
Blogueur et bifurqueur


À lire aussi: