2 + 2 + 2 en 60 secondes, par Jean-Michel Perron

Transports, Attraits/Activités, Tourisme durable · · Commenter

Nouvelle chronique visuelle hebdomadaire

  • 2 inspirations «Bravo» !
  • mauvaises pratiques Booh !
  • bonnes pratiques Hourra !

2 inspirations - Bravo !

La culture, dans ses multiples déclinaisons, rend la vie belle et les voyages attrayants. Et elle pèse lourd dans l’attrait touristique d’une destination. Pensons à Montréal, l’une des grandes villes festives d’Amérique. Mais le poids de la culture est aussi physique, parfois!  Le 22 juillet dernier, à Seattle, la chanson «Shake it Off» de Taylor Swift a engendré un tremblement de terre d’une magnitude de 2,3 à l’échelle de  Richter. 70 000 personnes ont fait vibrer la Terre, rien de moins. L'échelle de Reichter, nouvel indicateur de performance de nos mégaspectacles? BRAVO !

Cette photo, que j’ai prise dans l’entrée de l’un de mes voisins – un couple seul – à Rawdon, représente, pour nos entreprises en tourisme et comme citoyen, notre «point faible» au Québec en durabilité. Avec ses 2 bacs à déchets, ça traduit bien le fait que nous sommes au Québec, par habitant, parmi les plus gros producteurs de déchets au monde avec 1500 livres par année et en croissance! Et ses 2 bacs de recyclage? C’est très bien, mais cela indique aussi une surconsommation, alors que les ressources de la planète sont limitées et le recyclage est très loin d’une efficacité à 100%... Et son bac de compost, direz-vous? Avec son terrain boisé de 30 000 pieds carrés, il pourrait composter chez lui et diminuer l’énergie fossile utilisée par le camion de transport… Et le BRAVO là-dedans? Il va au restaurant montréalais La Cale, qui ne produit qu’un seul sac de déchets par mois! Qui dit mieux pour un tel type de commerce?

2 mauvaises pratiques Booh !

BOOH ! Jusqu’où peut-on et doit-on aller pour créer de nouvelles expériences touristiques dans le contexte de l’artificialisation excessive d’un site emblématique naturel comme les chutes Montmorency, près de Québec? Réapprenons à apprécier la beauté naturelle d’un site sans en détruire à outrance sa qualité paysagère. La SÉPAQ nous a pourtant habitués à des pratiques durables et innovantes en tourisme de plein air.

Le coût du projet d’une passerelle semi-submersible est rendu à 30 M$. Encore en test, elle a coulé le 10 juillet dernier sous de fortes pluies, selon le Journal de Québec. Cet équipement s’ajoute au pont du sommet, aux escaliers à l’est des chutes, au téléphérique, au stationnement, au vaste pavillon d’accueil, à la Via Ferrata et à la tyrolienne…

Laissez la Dame blanche tranquille svp.

BOOH ! Un nouveau sport qui gagne en popularité au Québec, les hors-bords de rivières ("jetboats") qui permettent d’aller presque partout, incluant dans les zones humides et sensibles de nos plans d’eau. Ça crée un véritable buzz dans les médias sociaux; voyez une vidéo choquante ici. «Tabarnak», comme il dit! Aucune contrainte, la pure liberté! Rien actuellement n’empêche ce saccage de notre faune et de notre flore aquatiques tout en émettant généreusement du C02. Une partie de nos concitoyens sont complètement déconnectés de la Nature, qu’ils voient comme un simple décor… Vite, il faut sensibiliser, interdire et ensuite contrôler fermement ce tourisme prédateur.

2 bonnes pratiques Hourra !

L’ouverture de la plage de l’anse au Foulon, sur la rive du Saint-Laurent à Québec, s’inscrit parfaitement dans l’avenir d’un tourisme durable et accessible, alliant loisir et tourisme. Réalisée en priorité pour les citoyens de Québec, elle redonne un accès public au fleuve, se veut d’intérêt pour les touristes et viendra nous rafraîchir par les jours de canicule.  HOURRA ! Photo de «l’historien volant» Pierre Lahoud, Le Soleil.

Contact Nature, de Saguenay, est depuis longtemps un leader du tourisme durable au Québec. Une contribution financière de DEC a permis l’acquisition, cet été, de quatre véhicules 6 passagers 100% électriques pour transporter les clients lors d’activités en forêt et d’un camion compact utilitaire 100% électrique pour les travaux terrain. Contact Nature calcule chaque année ses émissions de GES et peut affirmer que ces équipements permettront de réduire annuellement les émissions de GES directes d’Okwari Le Fjord de près de 80%. On le sait, en tourisme, c’est le transport, le principal émetteur de GES.  HOURRA !

 

Jean-Michel Perron


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