Qu’est-ce que le métavers?, par Martin Lessard, directeur général du MT Lab

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Depuis 6 mois, le terme « métavers » est passé sur le devant de la scène, en grande partie lorsqu’en octobre 2021, Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, a annoncé que ce concept sera la « prochaine évolution des relations sociales » et que l’objectif de son entreprise sera dorénavant sa promotion.

En conséquence de son sérieux, Zuckerberg annonça le changement du nom de sa compagnie : Facebook est devenu Meta « afin d’illustrer [leur] engagement dans ce futur »…

Alors, qu’est-ce que le métavers ? Il est annoncé comme la prochaine évolution de la connectivité où beaucoup de technologies convergent pour créer un univers homogène et immersif dans lequel les individus pourront vivre une vie virtuelle de la même manière qu’ils vivent leur vie physique.

Un vieux rêve reconduit

Cet univers numérique qui recrée des environnements immersifs offre des promesses qui ont déjà séduit par le passé. La culture hollywoodienne en a montré de nombreux exemples : Tron, Johnny Mnémonic, Matrix et Ready Player One. C’est l’idée où tout peut se passer en ligne, dans des univers immersifs, collaboratifs, transactionnels et ludiques.

Ne croyez pas que cela n’est que de la fiction. Il existe déjà de tels mondes immersifs. Ce sont les jeux multijoueurs en ligne. Si le cinéma ne faisait que le suggérer, les jeux l’ont rendu « réel ».

Des plateformes de jeux en ligne comme Rec Room, Fortnite, Roblox ou même Minecraft offrent des environnements virtuels qui attirent des dizaines de milliers de personnes à interagir ensemble, par avatars interposés, en temps réel, dans le but de construire, d’échanger et de jouer.

Que ce soit avec des lunettes 3D, sur un iPad ou sur une console de jeu, ces plateformes montrent que ces mondes virtuels font bel et bien déjà partie de notre réalité.

Un monde connecté au nôtre

Pour illustrer que le concept n’est pas nouveau, Second Life, apparu il y a 20 ans, est un monde connecté à Internet qui a suscité un très grand engouement similaire à l’époque.

Les utilisateurs incarnaient des avatars et pouvaient agir sur le contenu de l'univers en ligne (vêtements, maisons, outils, etc.). On pouvait y acquérir des parcelles de « terrain virtuel » grâce à une monnaie virtuelle.

Le métavers d’aujourd’hui poursuit ce concept, mais avec la promesse de le relier davantage à notre réalité. Bâti comme une couche par-dessus Internet, il mettrait en lien divers facette de notre vie, autant dans la réalité que dans le monde virtuel.

Pourquoi aujourd’hui ?

Est-ce réaliste de penser que ce métavers émergera comme plusieurs le promettent? Si c’est pour parler d’un changement à grande échelle, demain n’est pas la veille. Si c’est pour voir certains usages ou domaines s’en emparer, ne serait-ce qu’en partie, alors c’est possible.

Le concept de métavers s’appuie sur les avancées technologiques des dernières années:

  • L’augmentation de la bande passante (haute-vitesse, 5G);
  • La performance et l’autonomie des téléphones portables et des ordinateurs;
  • La qualité et la précision des écrans (télévisions, moniteurs, lunettes de réalité virtuelle, tablettes)
  • L’ubiquité et la simplicité des monnaies virtuelles (comme le Bitcoin) ou des plateforme de blockchain (comme Ethereum)
  • Les avancées et les performances en intelligence artificielle, dans l’industrie du jeu, des effets spéciaux et du multimédia.

Ces avancées rendent aujourd’hui possible ce rêve reconduit. Reste à voir pour quels usages et avec quel taux d’utilisation. C’est dans la proposition de valeurs et des avantages accrus que se jouera demain le passage ou non vers ce metavers qui est sur toutes les lèvres.

Pour l’heure, le sujet fascine et plusieurs initiatives sont en cours. C’est le temps de s’y intéresser, de le comprendre et de le tester pour se faire une idée et en évaluer son potentiel, ses limites et ses promesses.

Martin Lessard
Directeur général du MT Lab


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