Retour sur les Assises 2013

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TourismExpress était présent aux Assises du Tourisme 2013 qui se déroulaient le 14 mai à Gatineau. Voici un compte-rendu des faits saillants.

Dans un contexte de compétitivité internationale croissante, comment le Québec peut-il tirer son épingle du jeu? L’amélioration de l’offre et du produit touristique ayant été identifié comme enjeu majeur lors des travaux ayant mené au Rapport Rozon en 2011, il importe dorénavant d’investir. Le sujet de l’investissement dans l’industrie touristique, était justement à l’honneur lors de cette 9e édition des Assises du Tourisme qui se déroulait au Palais des Congrès de Gatineau, réunissant plus de 350 représentants et dirigeants provenant de toutes les sphères d’activité de l’industrie : associations régionales et sectorielles, fournisseurs, hôteliers, transporteurs, etc.

INVESTIR DANS LE QUÉBEC ORIGINAL

C’est au Ministre du Tourisme, M. Pascal Bérubé, qu’est revenu l’honneur d’ouvrir et de clôturer l’évènement par deux allocutions, lui qui a également pu aller constater la frénésie régnant sur le parquet de Rendez-Vous Canada, qui se déroulait au même moment de l’autre côté de la rivière, à Ottawa. Durant le discours d’ouverture, M. Bérubé en a profité pour dévoiler la nouvelle déclinaison estivale de la campagne « Québec Original » qui débutera sous peu sur les marchés français et américain.

On retiendra également l’allusion faite, encore une fois, à la possibilité que Tourisme Québec investisse dorénavant en publicité sur le marché intra-Québec. Comme ce fut rappelé à maintes reprises durant la journée, le marché domestique représente plus de 90 % des touristes sur une base annuelle – même si cela ne représente que 63 % des revenus, doit-on préciser.

 

DES INTERVENTIONS DE HAUT NIVEAU

Plusieurs présentations ont ensuite permis de mieux comprendre la dynamique financière et économique dans laquelle s’insère la réalité touristique québécoise actuelle. Tout d’abord, le président et chef de la direction d’Investissement Québec, M. Jacques Daoust, est venu brosser un tour d’horizon rapide mais très intéressant de la planète économique, notamment dans la zone euro. Quelques points soulevés :

-       Le défi budgétaire du gouvernement américain, et ses impacts, i.e. ressources réduites aux douanes frontalières, affectant le tourisme !

-       La triade asiatique (Chine, Inde, Japon), son éveil économique et l’influence qui sera forte sur l’adaptation de l’offre internationale pour satisfaire ces consommateurs;

-       Les taux de chômage chez les jeunes de certains pays d’Europe atteignent les 55 %, i.e. Espagne, Grève, Irlande. On dit d’ailleurs que l’Europe est aujourd’hui au niveau financier qu’était le Canada en 1995, à titre de membre honoraire des pays endettés. Quand et comment s’arrêtera le marasme économique? Dans ce contexte, le voyage est-il une nécessité ou un luxe? Lire ce billet, justement.

Puis, lors d’un panel sur les tendances et perspectives dans l’industrie touristique réunissant notamment Christian Desbiens, de Tourisme Québec, Paul Arseneault, du Réseau de Veille en tourisme, et François Chevrier, des ATR associées du Québec, on apprenait que la balance commerciale atteint dorénavant des sommets inégalés.

Il fut question du rôle des ATR, appelé à changer, les modèles devant être revisités afin de mieux représenter la réalité du consommateur qui possède l’autonomie dans l’information sociale et mobile. On ne contrôle plus le message !

Comme le mentionnait M. Chevier, et comme ce fut répété à plusieurs reprises au courant des panels en après-midi, il existe trois facteurs de succès pour les promoteurs en tourisme :

  1. Connaissances : Avoir une bonne connaissance des marchés, des clientèles,  et de l’environnement dans lequel s’insère un nouveau produit ou l’amélioration à un service existant.
  2. Expertise / expérience : Le promoteur ou la personne qui pilote une demande de financement possède-t-elle une expérience démontrée dans l’industrie ou dans le montage d’une nouvelle entreprise?
  3. Intuition : Le flair demeure un élément incontournable de succès en entreprenariat.

 

SAVOIR ADAPTER LE PRODUIT

Dans le panel suivant, regroupant notamment Yves Gentil, directeur du bureau de Destination Québec à New York, Pierre Tremblay, ex-Global Tourisme et Jean-Christophe Viard, de Tundra Voyages, il fut question du produit touristique québécois et son attractivité auprès des clientèles internationales.

Parmi les points intéressants soulevés, notons la mention et le désir des voyages en train, ou encore les expériences gastronomiques qui prennent une nouvelle dimension dans l’attractivité de la destination et des séjours au Québec. Les croisières fluviales et autres marchés de croisières sont également en progression fulgurante, notamment en Europe. Des idées pour Croisières AML et autres acteurs de l’industrie?

Un exemple percutant est venu d’Yves Gentil, au sujet de pays africains qui ont su adapter leur produit aux demandes des voyageurs américains, notamment en proposant l’accès wifi, télé câblée i.e. CNN, journal USA Today, etc. Si on veut attirer la clientèle américaine, voire chinoise, il s’agit des petites attentions qu’on se doit de mettre de l’avant. D’ailleurs, l’accès à internet et au wifi est ressorti à plusieurs reprises comme élément important, voire incontournable de l’expérience qu’attendent les touristes américains mais aussi québécois.

UN APRÈS-MIDI DANS LES COFFRES À OUTILS

Après une présentation de l’agence Cossette sur le déploiement de la nouvelle image de marque « Québec Original » à l’international, l’après-midi fut dédié à mieux comprendre les outils existants et à la disposition des divers intervenants de l’industrie pour obtenir du financement. On peut d’ailleurs répertorier plus de 39 programmes de financement de l'industrie touristique au Québec, sans parler d’autres structures existantes, tels les créneaux ACCORD.

Le sujet a donné lieu à des discussions intéressantes sur le rôle que jouent les CLD et autres organismes dans l’accompagnement stratégique des promoteurs en tourisme. On note néanmoins que la discussion peinait à lever car il y avait peu de promoteurs en présence dans la salle.

LES CONDITIONS GAGNANTES

Depuis 2007, il y a baisse ou, au mieux, stagnation de l’investissement privé en tourisme au Québec, mais il y a eu augmentation des investissements publics durant cette même période, i.e. Quartier des Spectacles.

Ainsi, l’après-midi s’est terminé par deux panels abordant le sujet des « conditions gagnantes » pour obtenir du financement. Pour la Banque de développement du Canada (BDC), par exemple, on regarde :

-       Capacité de repayer le prêt
-       Adéquation entre prêt et le cash-down du promoteur
-       Expérience du promoteur

Il était d’ailleurs intéressant d’entendre les exemples du Nordik Spa ou encore de l’Auberge Moulin Wakefield Hôtel & Spa, démontrant bien toutes les étapes et les outils disponibles en financement, du lancement à la construction à la consolidation., ainsi que tous les partenaires, i.e. CLD, BDC, TQ, DEC, banques, institutions, etc.

Le sujet vous intéresse? TourismExpress prépare un dossier spécial sur le sujet. Restez à l’affût et invitez vos amis à s’abonner pour recevoir l’infolettre quotidienne !