2 + 2 + 2 en 2 minutes, par Jean-Michel Perron #24 – Grenouilles; séchoir; Jane; corridors; données climatiques et glaces

Tourisme durable · · Commenter

2 inspirations – «Bravo»

CE NE SERA PAS UN BANG, MAIS UN LONG GÉMISSEMENT

(Photo : Tours Chanteclerc)

Nous sommes des grenouilles dans un chaudron d’eau qui se réchauffe jusqu’à bouillir. Sortirons-nous du chaudron avant qu’il ne soit trop tard? C’est l’image qui me vient en lisant ce texte sur ce prof Dupuy.

Face à l’urgence et la crise climatique, Jean-Pierre Dupuyphilosophe, professeur émérite à l’École polytechnique et professeur à l’Université de Stanford – propose de parler de « catastrophe au ralenti’ ou de ´longue urgence’ afin de saisir avec plus de justesse la trajectoire dans laquelle nous sommes engagés avec le changement climatique et le basculement dans l’ère actuelle de l’Anthropocène.

Il analyse la situation à partir du syndrome de l’Île de Pâques, qui montre comment les habitants de l’île ont dû s’adapter lentement, mais sûrement, à une dégradation irrémédiable de leurs conditions de vie mettant en péril la notion même de leur société humaine. Il nous éclaire sur la capacité des êtres humains à s’ajuster aux pires conditions de misère et d’oppression, mais «est-ce ainsi que nous voulons vivre?», déclare-t-il. Il revient également sur le rapport vicié que nos sociétés ont par rapport au risque et à l’incertitude et montre que la seule voie possible passe par le développement d’un catastrophisme éclairé. (Source : Bertrand Valiorgue) BRAVO!

 

CHACUNE DE NOS ACTIONS COMPTE

(Photo : Jean-Michel Perron à la Société Duvetnor)

Brancher un séchoir à cheveux et toute l’Île-aux-Lièvres, magnifiquement nichée entre le Bas-Saint-Laurent et Charlevoix, risque de perdre son réseau électrique en entier! C’est un puissant symbole dans les salles de bains de l’auberge et des chalets de ce site démontrant, comme touriste ou entrepreneur.e touristique, que chacun de nos gestes, pour atténuer les changements climatiques, économiser l’énergie, diminuer la pollution ou régénérer la biodiversité, compte vraiment. BRAVO!

 

2 mauvaises pratiques – «Booh»

JANE, 89 ANS, NOUS DIT DE VOTER POUR LA PLANÈTE

(Photo : National Geographic)

Jane Goodall est la première scientifique à avoir observé et rapporté que les chimpanzés utilisaient des outils pour s'alimenter. Ses travaux ont profondément transformé la compréhension des rapports entre les êtres humains et les animaux. En 2024, avec près de 50% des humains qui peuvent aller voter, elle nous indique, face à la situation climatique actuelle, que «cette année pourrait être l'année de votes la plus importante pour le sort de notre planète». Et que selon les résultats, les impacts seront immédiats et profonds. On disait «Acheter, c’est voter!». Maintenant, c’est «Voter, c’est pouvoir changer!» BOOH ou HOURRA, selon les résultats des élections!

 

LA SCIENCE DU CLIMAT PRIVATISÉE?

Au lieu de se questionner sur notre modèle de croissance économique mondialisé et d’atténuer massivement notre empreinte carbone, le monde de la finance, les assureurs et les multinationales investissent des centaines de millions de dollars sur les données prévisionnelles climatiques, surtout celles reliées aux événements extrêmes. «Les personnes et les entreprises qui peuvent se permettre des évaluations privées des risques loueront, achèteront et établiront des maisons et des entreprises dans des endroits plus sûrs que les milliards d’autres qui ne le peuvent pas, aggravant ainsi les désavantages et exposant les plus vulnérables d’entre nous», selon l’un des principaux consultants de ce marché, le Dr Justin S. Mankin, climatologue et professeur agrégé de géographie au Dartmouth College. Un marché de données estimé à plus de 5 MM$ en 2027.

Déjà dans cette entrevue de CNBC de 2018, Joel Myers, fondateur d'AccuWeather, qui fournit à la fois des prévisions météorologiques publiques et des prévisions plus détaillées et personnalisées aux clients privés, a raconté cette histoire à propos de l’un des clients d’AccuWeather, la compagnie ferroviaire Union Pacific: «Nous leur avons dit qu'une tornade se dirigeait vers un endroit précis. Deux trains se sont arrêtés à trois kilomètres l'un de l'autre. Ils regardèrent la tornade passer entre eux. Malheureusement, la tornade s’est rendue dans une ville qui ne disposait pas de nos services et quelques dizaines de personnes ont été tuées. Mais le chemin de fer n’a rien perdu à cause de ces prévisions précises». BOOH

 

2 bonnes pratiques – «Hourra»

(Photo TodaysCanada)

Le «Banff Wildlife Crossings Project» (photo) a permis, avec des clôtures le long de la Transcanadienne, de diminuer de 80% les collisions entre animaux et véhicules. Au-delà de ces «passages sécurisés», plusieurs organismes comme Connectivité Écologique Mauricie se sont regroupés sous l’Initiative québécoise Corridors écologiques (IQCÉ) qui avait été lancée par Conservation de la nature Canada (CNC) en 2017. On traite ici, surtout dans un contexte rapide d’adaptation aux changements climatiques, des espèces animales et végétales qui migrent de plus en plus, pour trouver des manières de donner un coup de pouce à la nature et ainsi la préserver/la régénérer. Que vous soyez une pourvoirie, une ATR, un centre de villégiature ou une PME en tourisme d’aventures, vous pouvez jouer un rôle crucial régénératif – en temps bénévole, en argent, en préservant une partie de votre terrain – en vous joignant activement à votre organisme régional dédié à la mise en place de ces corridors au Québec. HOURRA!

 

LES GLACES ET LEUR POTENTIEL TOURISTIQUE

(Source BBC)

Notre potentiel de développement d’expériences touristiques en hiver (malgré les changements climatiques) est très élevé. Cette vidéo porte sur le lac Michigan en hiver, mais je me rappelle d’un voyage que j’ai fait au Nunavik en accompagnant le père de la nordicité (il a même inventé ce mot tout comme le mot «pergélisol»), Louis-Edmond Hamelin, aujourd’hui décédé. M. Hamelin, spécialiste des glaces, m’indiquait qu’il y a avait plus de 40 formes de glaces au Québec et me confiait qu’il adorait en faire l’interprétation aux Européens, sur le bord du fleuve à Cap-Rouge. Anecdote: étant ado, j’adorais moi aussi me promener sur les glaces du fleuve, mais un jour, un copain et moi sommes tombés complètement à l’eau avec nos manteaux d’hiver… heureusement, des personnes ont pu nous sortir de là! Bref, c’est en additionnant ce type d’interprétation de notre environnement naturel que nous saurons encore plus nous démarquer comme destination. HOURRA!

 

  

Jean-Michel Perron
PAR Conseils
Blogueur et bifurqueur


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