La délicate question du nombre d’associations touristiques au Québec, par Sylvain Drouin

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On doit se le dire, notre industrie bénéficie d’une toile d’associations permettant de répondre aux besoins spécifiques des différentes entreprises qui la composent. Le milieu touristique s’est développé dans une structure matricielle, avec d’une part le volet régional ou municipal et, de l’autre, le volet sectoriel ou même transversal. Par exemple, un établissement hôtelier offrant différents services peut rapidement se trouver à payer des cotisations à une dizaine d’associations s’il souhaite profiter de tous les services nécessaires.

En même temps, on constate que le financement et même la survie de certaines associations semblent de plus en plus incertains. Par exemple, comme le rapportait Claudine Hébert dans nos pages en décembre dernier, Tourisme d’affaires Québec existe plus après plus de quarante ans d’existence. Le secteur du loisir, pas si loin de nous, semble avoir opté pour la consolidation avec la création de l’Association québécoise du loisir public (AQLP) qui implique la fusion de quatre entités.

À ce titre, l’Association Hôtellerie du Québec (AHQ) semble s’inscrire dans cette tendance en partageant les ressources avec l’Association québécoise des spas (AQS) en plus d’avoir signé une entente l’an dernier avec l’AHGM et l’AHRQ pour travailler de concert aux priorités des hôteliers.

Plusieurs associations maintiennent des petites structures avec un nombre limité d’employés. À bout de bras, elles doivent multiplier la recherche de sources de financement pour simplement arriver à payer les salaires et le minimum vital. Tout ce temps passé à survivre est autant d’occasions manquées de répondre aux véritables besoins des membres. Ajoutons à cela la gestion administrative, la structure de gouvernance et la représentation et on arrive avec des semaines bien chargées.

Concernant les événements, ils sont nombreux, mais on doit avouer qu’il y manque parfois de gens de terrain qui travaillent dans les entreprises touristiques. Une analyse de la composition des personnes inscrites pourrait aussi permettre de réaliser quel pourcentage de la foule est composé d’employés des autres associations ou de représentants de leur conseil d’administration. Cet indicateur doit être mis de l’avant pour s’assurer de répondre aux besoins des principaux concernés.

La course au financement et aux cotisations pousse parfois malgré elles, les associations à travailler en silos et créer une culture de compétition qui n’a pas raison d’être si on remet de l’avant la mission qui leur est confiée. À cela s’ajoutent les jeux politiques et la tout aussi délicate question des égos qui rend la collaboration, l’échange d’informations ou les partenariats très fragiles en fonction des personnes qui occupent les postes-clés.

Le milieu touristique traversera, dans les prochaines années, de nombreuses zones de turbulence. Dans le passé, les associations ont toujours joué un rôle primordial dans le développement de notre secteur et ce texte ne remet aucunement en question cet élément. Néanmoins, il semble important de se questionner sur les moyens à mettre en place pour mieux servir et représenter les membres, qui eux, sont parfois confus et qui cherchent, comme tout bon client, d’en avoir le maximum pour leur argent.

Sylvain Drouin

Consultant indépendant en tourisme et hôtellerie

Nominations

NOMINATIONS SEMAINE DU 19 AOÛT 2024

  • Brasserie 701 de l'Hôtel Place d'Armes – Aurore Rousseau
  • Groupe Germain – Montréal et Toronto – Paul de La Durantaye, Nicolas Lazarou et Jean-Philip Dupré
  • Palais des congrès de Montréal – Nicolas Joël
  • AQS – Catherine Rocheleau & Audrey Bouquot

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