ENTRETIEN EXCLUSIF : Michael Deluce, PDG de Porter Airlines, par Frédéric Gonzalo

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Un mois après l’annonce d’un tout nouveau terminal moderne à l’aéroport Saint-Hubert, il semble y avoir un réel engouement et quasi-unanimité autour de ce projet. Porter Airlines lancera ainsi de nouveaux services, visant ainsi à reproduire le succès de l’aéroport Billy Bishop au centre-ville de Toronto. Un projet qui sera lancé dès la mi-2023 pour être opérationnel avant la fin 2024

Notre collaborateur Mohamed Reda Khomsi rédigeait d’ailleurs récemment une chronique sur le sujet, mentionnant qu’il s’agissait d’une bonne nouvelle avec quelques bémols. Afin d’en savoir un peu plus, TourismExpress s’est entretenu avec le président-directeur général de Porter Airlines, Michael Deluce. 

La vidéo intégrale de cet entretien est disponible en cliquant ci-dessous (en anglais seulement)

Un plan d’action stratégique sur le long terme

« Nous discutons avec les gens de DASH-L depuis plus d’un an maintenant, ce qui a mené à cette annonce qui s’insère dans notre plan stratégique de développement. Celui-ci s’articule autour des villes de Toronto, Ottawa, Montréal et Halifax », nous explique M. Deluce. « L’intention est de desservir le Canada d’un océan à l’autre, mais également les États-Unis. Dans cette perspective, Montréal est un marché névralgique pour nous et nous souhaitons depuis longtemps mieux desservir la grande région métropolitaine de Montréal. Un marché clé depuis nos débuts, en 2006! » 

Pourquoi arrêter votre choix sur St-Hubert?

« Nous avons effectué de nombreuses études sur les déplacements dans la grande région de Montréal, et le choix s’est imposé de lui-même. On a regardé le temps passé en voiture pour se déplacer vers l’aéroport le plus près, les autres modes de transports disponibles, et la Rive-Sud de Montréal s’avère un choix judicieux à plusieurs égards. On pense aussi qu’un terminal plus petit, à échelle humaine, aura un pouvoir attractif comme on l’offre à Billy Bishop, à Toronto, depuis les débuts de nos opérations dans cet aéroport », poursuit-il. 

Un aéroport et des dessertes augmentées à St-Hubert peuvent-elles éventuellement représenter un risque de diminution des vols à l’aéroport international Trudeau, à Dorval?

« Les deux aéroports sont névralgiques dans notre développement et auront leur clientèle, en raison de leur emplacement géographique respectifs », explique M. Deluce. 

« Pour certaines routes, comme Toronto-Montréal, qui est le trajet le plus achalandé au pays, il y aura certainement des départs des deux aéroports. Mais pour d’autres liaisons, par exemple vers les régions du Québec, on pense que l’aéroport de Saint-Hubert sera un choix logique avec les connections possible de Pascan. Alors que Dorval occupe un créneau important sur les routes internationales, avec ce que cela suppose de connections potentielles aussi ». 

Est-ce que l’aéroport de Saint-Hubert pourra endiguer en partie le phénomène des voyageurs qui vont jusqu’à Plattsburgh ou Burlington pour prendre un vol avec une ligne low-cost? M. Deluce n’a pas voulu s’avancer sur ce point de manière spécifique, précisant toutefois que l’existence d’une deuxième aérogare serait bénéfique pour les voyageurs de la grande région de Montréal, offrant plus de choix et réduisant l’empreinte liée aux déplacements vers un vol, au même titre que ce l’on observe à Toronto depuis l’avènement de l’aéroport au centre-ville (Billy Bishop). 

« Nous pensons que notre relation d’affaires avec une ligne aérienne comme Pascan aidera également à mieux desservir les régions du Québec, grâce à de nouveaux aéronefs plus performants et une aérogare permettant plus de flexibilité. Je pense notamment aux connexions vers d’autres villes canadiennes comme Vancouver ou Calgary, par exemple. 

Durant cet entretien, il a également été question de l’acceptabilité sociale de ce projet, qui semble majoritairement positive à ce stade. Du fait, aussi, que ce sont des avions récents qui seront en opération, parmi les plus silencieux sur le marché en ce moment, réduisant de ce fait le potentiel de nuisance par le bruit auprès des communautés avoisinantes de l’aéroport. 

Et compte tenu des doutes entretenus par mon collègue Mohamed Reda Khomsi au sujet d’éventuels vols sur les destinations soleil, on a posé la question à M. Deluce. Pour le savoir, je vous invite à visionner la vidéo complète de l’entretien… (NOTE : vous pouvez avancer à la 11e minute si vous brûlez vraiment de le savoir!) 

Sinon, quelles sont les perspectives pour 2023 et l’avenir selon M. Deluce? On vous invite à écouter la fin de l’entrevue pour l’entendre sur l’aspect somme toute positif de ce qui nous attend, surtout en termes de tourisme d’agrément pour la prochaine année! 

 

Par Frédéric Gonzalo, collaboration spéciale