Tarification événements et attractions : que faut-il savoir pour 2025 ?, par Claudine Hébert
Depuis son arrivée à la tête d’Événements Attractions Québec (ÉAQ) il y a quatre ans, le directeur général François-G. Chevrier multiplie les actions afin de faire évoluer le modèle d’affaires de son organisation. La publication d’études sur son industrie en est un bel exemple.
L’Observatoire d’innovations tarifaires des festivals, événements et attractions touristiques du Québec a justement publié la toute première édition d’études portant sur la tarification des festivals, événements et attractions, en novembre dernier.
Le contenu de ces recherches exhaustives, menées auprès de 1000 répondants en juin et juillet 2024, est réservé exclusivement aux membres d’ÉAQ. Les deux auteurs, Teressa Hernandez-Truesdell et Mohamed Reda Khomsi, ont tout de même accepté d’en partager quelques grandes lignes avec TourismExpress.
L’inflation a fait son œuvre
D’abord, l’inflation a fait son œuvre depuis les dernières analyses effectuées par les auteurs en 2022. « Le prix moyen des attractions touristiques a augmenté d’au moins 12 %, et même de 22 % pour les festivals et événements, pour un adulte en 2024 », signale Mohamed Reda Khomsi, professeur et directeur des cycles supérieurs en tourisme à l’École des sciences de la gestion, à l’Université du Québec à Montréal. Ces tarifs, que ce soit pour les attractions, les festivals ou les événements, se situent désormais entre 40 $ et 42 $, avise-t-il.
« Bien que la situation économique soit moins favorable, on remarque que les consommateurs se réservent tout de même un budget discrétionnaire récréotouristique », renchérit la responsable Recherche et intelligence d’affaires d’ÉAQ, Teressa Hernandez-Truesdell.
Miser sur les privilèges
« En fait, à notre grande surprise, plus d’un consommateur sur cinq est prêt à payer davantage pour son prix d’entrée », poursuit son collègue Khomsi. Ce qui laisse supposer qu’il y a de la place pour développer des expériences bonifiées.
« Les promoteurs de festivals et événements ainsi que les gestionnaires d’attractions touristiques auraient avantage à concocter des offres incluant des privilèges et des services additionnels à l’endroit de cette clientèle prête à payer 5, 10, 15 même 20 % de plus que le tarif régulier affiché », indique-t-il.
La tarification dynamique prend du galon
Autre constat des deux auteurs, si plus d’un Québécois sur deux (58%) ne dit pas non à une formule « payez ce que vous pouvez », ces derniers présentent une bien meilleure ouverture envers la tarification dynamique. Bien que les achats de dernière minute aient toujours la cote, plus de 74 % des répondants ont soulevé apprécier la tarification dynamique qui fait fluctuer les tarifs selon l’offre, la demande et certains facteurs externes comme la saisonnalité, soulève le professeur.
D’ailleurs, les deux auteurs ont bonifié leurs analyses sur la tarification en ajoutant deux études de cas menées auprès des attractions Bota Bota, dans le Vieux-Montréal, et le Super Aqua Club, à Pointe-Calumet. « Ces deux entreprises qui ont mis en place la formule de tarification dynamique ont accepté de nous partager leurs enjeux organisationnels », avise Mohamed Reda Khomsi.
Pour en savoir plus, les deux auteurs invitent les membres d’EAQ à consulter les résultats complets de leurs analyses.
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