Se faire cobaye de l’industrie touristique : voyager quand on étudie en tourisme
Article rédigé par Isabelle Falardeau, de TourismExpress La Relève.
J’arrive tout juste d’un super voyage dans le nord de la France! Vous devez être jaloux, et avec raison… Boulogne-sur-Mer, Le Touquet-Paris-Plage, Dieppe, Rouen… Mon premier voyage dans ce coin de l’univers, j’en reviens charmée. Mais bon, comme j’étudie en tourisme et que je passe le plus clair de mon temps à réfléchir sur le sujet, difficile de cesser de le faire, même (ou surtout) en voyage.
Lorsque, dans mon ancienne vie alors que je travaillais dans l’industrie des centres de ski au Colorado, je prenais une journée de congé bien méritée pour visiter une station concurrente, je ne pouvais ne pas remarquer leurs pratiques enviables ou leurs lacunes opérationnelles. De manière semblable, maintenant que j’étudie en tourisme, je peine à voyager sans observer le cadre de l’industrie qui balise et teinte l’expérience touristique, la mienne et celles des autres touristes. Je vous avais déjà partagé des réflexions semblables au sujet du tourisme durable lors de mon voyage à Vancouver en juin dernier.
Par souci de transparence, il faut avouer que je me rendais en France pour prendre part à un colloque scientifique tenu à l'Université du Littoral Côte d'Opale à Boulogne-sur-Mer, colloque intitulé « Littoral et tourisme durable : quel champ opérationnel ? » L’évènement a été l’occasion d’échanger avec des collègues de différentes régions de la France et d’ailleurs aussi (Belgique, Maroc, etc.), de quoi en effet mettre la table à une belle réflexion sur le tourisme.
Par exemple, arrivée le dimanche à Rouen (ceux qui ont voyagé en Europe l’ont déjà vécu, TOUT est fermé le dimanche…) et m’étant cogné le nez à la porte close de l’Office de tourisme, je me rabats sur leur site internet pour trouver quelques pistes afin d’occuper les deux journées de mon séjour dans cette ville. Je tombe avec bonheur sur l’onglet des « Greeters » de Rouen. Les « Greeters », pour ceux qui l’ignorent, ce sont des guides bénévoles qui acceptent de faire découvrir leur ville gratuitement aux touristes.
http://www.rouentourisme.com/greeters/
Comme tout le monde, je suis très intéressée par le phénomène participatif qui modifie le paysage de l’industrie touristique par les temps qui courent, mais je n’ai jamais eu le plaisir d’expérimenter moi-même une visite avec un « Greeter ». J’ai donc envoyé quelques demandes à certains guides dont le profil m’inspirait. Ma démarche est malheureusement restée sans succès. Faute d’avoir prévu le coup, je n’ai trouvé personne qui pouvait m’accompagner… le lendemain. Ce sera donc partie remise pour cette expérimentation à saveur touristique ! Je me suis alors rabattue sur le classique audioguide, non sans noter les observations que l’expérience du point de vue du touriste permet de faire ressortir : devoir se référer à une carte en allemand parce que celles en français et en anglais sont en rupture de stock, se retrouver mêlée à un groupe scolaire qui utilise visiblement le même parcours que la visite autoguidée, se laisser transporter dans le temps par les capsules à saveur théâtrales de certaines des stations, etc. Cliquez ici pour lire la suite.
Source: Isabelle Falardeau
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