Local Food Tours: la revanche du local

Distribution · · Commenter

Alors que les entreprises du secteur touristique en ligne se mondialisent, Local Food Tours mise sur la tendance inverse et base son modèle sur les retombées locales.

Une formule qui semble fonctionner, alors que la PME offrant des visites culinaires gourmandes à Montréal, Québec et depuis cet été, Toronto, se classe parmi les plus importantes entreprises de ce genre en Amérique!

Un tour de force dans le contexte actuel. « Dans notre secteur, la concurrence provient non seulement des nouvelles expériences à pied ou à vélo, mais aussi des “online travel agency” qui sont de plus en plus agressives. Mais plus que jamais, nous sommes en croissance et nous tirons notre épingle du jeu », soutient Frédérik Nissen, qui a lancé l’entreprise en 2012 avec Ismaël Ulvik.

À tel point qu’avec 38 000 participants en 2018, Local Food Tours se classe comme l’entreprise de visites guidées la plus importante pour ce qui est du nombre de billets vendus au Canada.

« Et si on se compare avec d’autres entreprises de visites culinaires, on se classe deuxième en Amérique, juste après Foods of New York Food Tours », poursuit le directeur marketing et développement des produits.

TRAITER JUSTEMENT SES PARTENAIRES

La clé du succès ? Un modèle d’affaires qui tente de maximiser l’impact local de ses actions. Par exemple, les guides sont certifiés, notamment par l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ), et reçoivent un juste salaire, explique Frédérik Nissen.

Pas question non plus de sous-payer les commerçants accueillant les participants. « Une façon de nous assurer d’avoir une relation de qualité avec eux et ce, à long terme. » Ce qui a aussi un impact sur la qualité de la visite offerte.

En plus d’aller à l’encontre de la philosophie de la PME, il serait impossible de maintenir des prix compétitifs en payant entre 15% et 25% de frais à des intermédiaires étrangers, comme Expedia ou Airbnb.

Pour commercialiser ses visites, Local Food Tours mise plutôt sur son propre blogue, explique le cofondateur. « Dans notre stratégie, nous avons laissé tomber les médias sociaux pour nous concentrer sur Google. Notre objectif, c’est de ressortir quand on tape “things to do in Montreal”, par exemple. »

La PME publie des centaines d’articles assortis de suggestions originales, par exemple découvrir les places publiques éphémères comme le village au Pied-du-Courant à Montréal.

« Si les lecteurs trouvent nos articles intéressants, ils risquent de conclure que nos visites le sont aussi ! », soutient le directeur. La formule semble fonctionner puisque le blogue a compté plus de 2 millions de visiteurs uniques dans la dernière année. « Notre croissance est directe et provient de notre média touristique », analyse-t-il.

Cet outil a aussi permis de préparer le terrain à l’arrivée de la PME à Toronto, avec un circuit dans Kensington Market et Chinatown en 2019.

« Ce lancement a été orchestré un an d’avance, alors que nous avons publié une vingtaine d’articles sur cette ville, explique Frédérik Nissen. Nous sommes bien référencés pour une vingtaine de mots-clés, en plus d’enregistrer plus de 5000 pages vues par jour. »

« Après deux mois d’activité à Toronto, on sent que nous allons vers la croissance la plus rapide de notre histoire », s’enthousiasme le cofondateur.

Ainsi, Local Food Tours prévoit passer de 38 000 participants en 2018 à 55 000 en 2021 et augmenter son chiffre d’affaires de 2 à 4 M$ sur la même période. Si ce premier test s’avère concluant, cela pourrait mener à une expansion à travers le Canada et peut-être ailleurs dans le monde.

Mais pas question de précipiter les choses : l’objectif est avant tout de réussir son ancrage à Toronto, alors qu’un directeur a été embauché sur place pour développer la marque. « Nous voulons prendre le temps de bien tester notre modèle, d’occuper le terrain localement, avant de nous lancer ailleurs », conclut Frédérik Nissen.

Local Food Tours

  • Nombre d’employés : 50 guides et employés de bureau
  • Chiffre d’affaires : entre 2,2 et 2,3 M$ (prévisions pour 2019)
  • Siège social : Montréal
  • Marchés desservis : Montréal, Québec, Toronto
  • Objectif pour la prochaine année : Poursuivre la croissance à Québec et Toronto

Source: Les Affaires