Les Midis-RÉMI - Développement et réinvention : l'autre défi des grands évènements québécois - une collaboration spéciale du Collège LaSalle
Deux étudiantes du Collège LaSalle, Karine Turenne et Roxane Provost, collaboratrices de TourismExpress La Relève, étaient au rendez-vous... Voici la vision de la relève.
Terre de festivités, le Québec compte d’innombrables évènements de petite et grande envergure, tous contribuant au développement économique et touristique. C’est dans l’intention d’unir leurs voix face aux gouvernements et de partager leur expertise que les représentants de l’industrie évènementielle ont mis sur pied le RÉMI, le regroupement des évènements majeurs internationaux. Ainsi, le 1er novembre 2016, au lendemain de l’annonce de l’augmentation du budget alloué par le gouvernement pour le développement des régions touristiques par les évènements, se tenait la deuxième édition des Midis-RÉMI. La présente avait pour thème «le défi du développement et de la réinvention», un sujet étroitement lié à cette nouvelle subvention.
Au cours de ce panel, trois leaders de l’industrie se sont adressés aux membres ainsi qu’aux médias sur le renouvellement de produit. Monsieur Jacques-André Dupont, président-directeur général du Festival international de Jazz de Montréal, monsieur Daniel Gélinas, directeur général du Festival d’été de Québec et madame Nadine Marchand, directrice de Montréal Complètement Cirque, La Tohu, ont partagé leurs initiatives et leur vision en lien avec leurs projets respectifs. Bien qu’innover soit maintenant une obligation, les discours de chacun présentaient deux principales restrictions face à l’innovation; conserver l’ADN de l’évènement et améliorer le produit.
D’abord, les panélistes sont d’avis que l’innovation a ses bénéfices, mais qu’elle a aussi ses limites. De cette façon, les évènements doivent conserver l’ADN, les racines et les caractéristiques intrinsèques qui leur sont propres. Ces derniers ont d’ailleurs mentionné qu’il est inutile d’innover pour simplement innover. Les éléments clés d’un évènement doivent rester tels qu’ils sont puisque c’est sur ceux-ci que repose le succès. Les festivaliers ont des attentes par rapport à des aspects immuables. Il ne serait que de les décevoir de les modifier ou même de les supprimer. Il est donc impératif de respecter l’héritage des fondateurs des festivals. En outre, les festivités ont une attitude et une image auxquelles les festivaliers s’attendent. En ce sens, le Festival international de Jazz se doit d’être rétro et moderne à la fois, alors que Montréal Complètement Cirque doit démontrer des touches de théâtralité et d’humour, puisque c’est sur ces aspects que repose l’ambiance générale de l’évènement.
Ensuite, les invités d’honneur ont abordé l’importance de miser sur le produit plutôt que sur des éléments secondaires. Ainsi, une grande part du budget devrait être allouée au développement de l’élément principal de l’évènement. Monsieur Gélinas mentionne d’ailleurs que, dans le cadre d’un festival de musique, la qualité de la programmation nécessiterait plus d’investissement que la commercialisation. C’est d’ailleurs et avant tout le choix des artistes invités qui influencera la venue des festivaliers. Certains, comme le Festival international de Jazz de Montréal, ont préféré miser sur la relève en plus de la programmation pour attirer les foules et perpétuer la tradition. En effet, les organisateurs ont invité de jeunes artistes étudiant la musique à faire des représentations devant un grand public. Cette initiative se voit comme une forme d’innovation et stimule à la fois la venue d’une clientèle plus jeune. Des partenariats de ce genre feront ainsi perdurer les divers évènements.
Enfin, même si certaines bases doivent rester les mêmes, l’innovation est primordiale dans un univers aussi compétitif que l’évènementiel, puisqu’elle permettra d’attirer des foules toujours plus grandes et génèrera ainsi des retombées économiques. En somme, l’évènementielle permet d’afficher le Québec sur la scène internationale et de promouvoir son identité culturelle. Par leur biais, des dizaines de millions de dollars sont générés, des emplois sont créés et l’économie locale est stimulée. L’augmentation du budget de 100 millions de dollars pour le développement du tourisme via les festivals et évènements coïncide favorablement avec le 375e anniversaire de Montréal. L’année 2017 sera une occasion d’amener le tourisme à un niveau supérieur et se verra comme une période de renouvellement, de rayonnement.
D’un point de vue personnel, cette réunion nous a permis de mieux comprendre cette industrie en mouvance et son apport à l’identité et à l’économie d’un lieu. Les évènements permettent ainsi de développer et de promouvoir les destinations et les lieux mais se voient aussi comme une occasion de partager un mode de vie.
Karianne Turenne
Roxanne Provost
Étudiantes Collège Lasalle – École Internationale d’Hôtellerie et Tourisme
Collaboration spéciale
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