Le regard de Pierre Bellerose sur le tourisme de demain

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Mon ami Pierre Bellerose porte quelques chapeaux. Il a récemment retiré celui qui lui venait de Tourisme Montréal où il a occupé diverses fonctions liées à l’accueil, la recherche, l’innovation et le développement culturel durant près de 30 ans. Il revêt aujourd’hui ceux de consultant en gestion, développement des affaires et stratégie ainsi que de président de l’incubateur MT Lab. Il est également un des acteurs de la fondation des Francophonies de l’innovation touristique. Autres chapeaux qu’il porte à merveille : celui d’un amoureux de Montréal et du Québec, d’un pilier rassembleur de l’industrie touristique, d’un G.O. de soirées mémorables et d’un passionné d’art et d’histoire.

Je suis allée à la pêche de sa vision du tourisme de demain, de comment le tourisme se remettra et se transformera à travers cette pandémie qui affecte notre industrie comme rien ne l’avait fait depuis… depuis quand? Difficile à dire, mais au moins depuis la 2e guerre mondiale.

Bien qu’aucun secteur de l’industrie touristique n’ait été épargné, le tourisme urbain a été particulièrement touché. Il repose sur quatre principaux piliers qui ont été littéralement mis en pause pendant les 18 premiers mois de la pandémie, soit les voyages internationaux, le tourisme d’affaires, les événements culturels et, pour plusieurs villes comme Montréal, New York ou Berlin, le nightlife.

Fin des propos déprimants. Pierre est positif de nature: l’écosystème touristique est encore apte à répondre à la reprise des activités, grâce notamment à la résilience de ses acteurs et au soutien financier public qui a permis de limiter les dégâts. Certains y ont laissé des plumes ou ont dû fermer boutique, principalement des plus petits joueurs comme des restaurateurs ou des fournisseurs de congrès, mais nombreux sont ceux qui tiennent toujours le phare.

Pierre connaît bien l’exercice de proposer des tendances touristiques puisqu’il a fait l’exercice pendant sept années avec son ami Paul Arseneault. À ma demande, il se commet de nouveau ici. Voici quelques tendances entrevues par Pierre pour les 36 prochains mois.

LE RETOUR DES INTERMÉDIAIRES

Les agents de voyages – personnels et corporatifs – retrouveront un rôle qui était remis en question au cours des dernières années. Voyager s’avère plus compliqué qu’hier : les modalités nouvelles et changeantes, la question des assurances, le besoin de réassurance. Dans l’incertitude actuelle, et qui perdurera encore un bon moment, plusieurs (consommateurs et entreprises) souhaiteront être assistés dans ce dédale où chaque pays a ses règles en constante évolution. Les intermédiaires reprendront de l’ascendant et les OGD devront les considérer davantage.

DE MEILLEURES PRATIQUES ENVIRONNEMENTALES

On en parle depuis longtemps, on agit un peu plus, mais on n’est pas au bout de nos peines. Pierre me donne de l’espoir en parlant de la nouvelle pression que mettront les grandes compagnies d’assurances ou encore des compagnies boursières sur l’adoption de pratiques environnementales. Les changements climatiques génèrent des catastrophes qui leur coûtent cher. Leur intérêt est donc plus pécuniaire qu’autre chose, mais qu’à cela ne tienne si leur influence amène des changements positifs. Leurs voix se joindront ainsi à celles des consommateurs.

LE TÉLÉTRAVAIL MONDIALISÉ

En plus du phénomène accentué des jeunes travailleurs nomades numériques, une grande partie de la population sera en télétravail partiel ou complet, du moins pour les prochains 24 à 36 mois. Ce mode de fonctionnement aura certainement un impact sur les voyages puisqu’il permet de travailler d’un peu n’importe où. Si l’on parle d’un moins grand nombre de voyages, il est fort probable qu’on observe une prolongation des séjours. Mon esprit imagine déjà des scénarios de travail ailleurs dans le monde… pas vous?

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Source: etourisme.info