L'industrie touristique divisée sur la plus-value du cannabis
De nombreux organismes de tourisme au Canada estiment que la légalisation du cannabis n'aura pas d'incidence sur l'achalandage touristique et n'intégreront pas cette donnée dans leurs contenus à destination des marchés cibles étrangers. Pour d'autres professionnels, en revanche, l'incidence de la légalisation sur le tourisme pourrait s'avérer considérable.
Mettre l'accent sur la légalisation du cannabis au Canada n'est pas dans les plans de la société d’État Destination Canada, qui promeut le pays sur la scène internationale.
Son choix est aussi celui de Voyage Manitoba, qui indique qu'il n'existe encore aucune recherche selon laquelle que le Canada connaîtra une augmentation du tourisme du fait de la légalisation du cannabis.
« On considère qu’il y a mieux que ça pour attirer des gens au Québec », explique de son côté le directeur des communications à l’Office du tourisme de Québec, Éric Bilodeau.
Selon lui, la légalisation ne représente pas un avantage concurrentiel pour cette province, puisqu'elle a cours partout au pays et que huit États américains autorisent aussi le cannabis récréatif.
Si augmentation du tourisme il y a, M. Bilodeau pense qu’elle ne sera que ponctuelle, liée à l’été ou à des manifestations particulières comme les festivals.
Pour d’autres, le fait de parler de la légalisation du cannabis pourrait même avoir un effet négatif sur l’industrie du tourisme.
« Ce n’est pas la mentalité de nos clients qui viennent d’Amérique latine, d’Espagne et de France », affirme Christophe Gorlier, le vice-président de l'agence de voyages canadienne Global Tourisme.
« La personne qui viendrait pour fumer est déjà au courant de la légalisation et n’a pas besoin de promotion », estime-t-il.
Outre la question des mentalités, c’est la réputation du Canada comme pays sécuritaire qui serait en jeu lorsqu’on parle de la légalisation du cannabis.
Suivant la position du gouvernement québécois en la matière, l’Alliance de l’industrie touristique du Québec déclare qu’elle n’offrira « aucun soutien pour le développement et la promotion de leur offre [de cannabis et ses dérivés], étant donné le risque qu’ils peuvent présenter pour la santé et la sécurité publique ».
Le cannabis ne constituerait pas un produit d’appel touristique comme les vignobles, qui « offrent une expérience complète de découverte du terroir », selon l’Alliance.
Source: Radio-Canada
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