Investir dans les destinations touristiques, ce n’est pas seulement construire des infrastructures!
Jean Castex, le Premier Ministre, a présenté le Plan de reconquête pour le secteur du tourisme. La formation et les enjeux RH est un des piliers de ce plan qui vise à valoriser les métiers et à recruter de nouveaux talents. Mais pour Brice Duthion, Manager filière tourisme, Campus Sud des Métiers (CCI Nice Côte d’Azur), ces annonces qui montrent une volonté politique pourraient être insuffisantes... Analyse.
Durant les dernières semaines, à l’occasion de quelques déplacements dans différentes régions françaises, j’ai rencontré de nombreux professionnels du tourisme, tous secteurs confondus, et d’échanger avec eux sur les conditions de la reprise du tourisme en France.
Ou plus précisément sur les conditions des reprises en France, tant les situations territoriales et par secteurs d’activités semblent être multiples et spécifiques.
Il apparaît que les déclarations ou projections du printemps 2020 à l’époque du premier confinement n’étaient, au mieux, qu’imparfaites. Le « monde d’après » ressemble dans ses grandes lignes à celui du « monde d’avant », parfois en mieux, mais souvent en moins bien.
Parce qu’il génère de profondes insatisfactions, inquiétudes et frustrations. A la fois par les ambitions affichées en matière de taux de croissance, de flux de visiteurs ou de remboursements du PGE qui arriveront dans quelques semaines. Plusieurs éléments semblent cependant correspondre aux prédictions partagées notamment lors cette période inédite durant laquelle les flux de voyageurs s’étaient arrêtés d’un coup dans le monde, plongeant alors chacune et chacun d’entre nous dans la contemplation de son horizon d’immédiate proximité : la reprise plus lente du trafic aérien notamment pour les long-courriers, le retour tardif et encore incertain des clientèles lointaines.
Et affirment une ambition commune, noble, est affichée, celle de verser dans un monde touristique d’après-crise soucieux de la préservation de la planète.
Une étude de l’ADEME publiée en avril de cette année a d’ailleurs quantifié pour la première fois précisément la part prise par le tourisme dans l’émission de gaz à effet de serre : 11%, dont les trois-quarts sont dûs aux mobilités. La sensibilité des citoyens et des entreprises aux questions environnementales s’affirme chaque jour.
Ces éléments sont partagés et sont considérés désormais comme l’alpha et l’omega de toute stratégie. Les dernières rencontres « Convergences » organisées à la Grande-Motte les 9 et 10 novembre ont eu par exemple pour objectif d’anticiper les futures tendances et de réduire l’empreinte carbone du tourisme régional d’Occitanie.
La toute récente présentation du Plan de reconquête et de transformation du tourisme, le 20 novembre dernier, sur les rives de la Loire au Clos Lucé, a spécifié les ambitions en la matière.
Le Plan Tourisme Durable va être abondé de 70 millions d’euros pour engager des actions sur l’ensemble du territoire et théoriquement pour toutes les activités touristiques, en métropole et outre-mer (infrastructures de loisirs et de transports, renouvellement des classements des hébergements touristiques, etc.).
Source: Welcome to the Travel
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