Espaces bleus - Les contribuables dans le noir
L’évolution des coûts et des échéances estimés des Espaces bleus, réseau de musées de la « fierté québécoise » annoncé en 2021 par la CAQ, n’est plus accessible au public, a statué la Société québécoise des infrastructures (SQI), responsable de l’exécution des travaux. De nouveaux dépassements budgétaires semblent toutefois inévitables.
La divulgation de ces informations « pourrait nuire aux intérêts économiques de la Société en raison des contrats devant être octroyés », invoque notamment le responsable de l’accès à l’information de l’organisme gouvernemental. Les données concernent des « avis faits depuis moins de dix ans par des membres de son personnel » ou des « processus décisionnels en cours », plaide-t-il également.
Or, ces informations ont été divulguées au Soleil en décembre 2022, sans qu’aucun de ces motifs ne soit alors invoqué. Le quotidien de Québec a alors pu révéler que d’importants dépassements de coûts étaient à prévoir pour ce projet d’infrastructures évalué à 262 millions au moment de son annonce. Comme la SQI refuse maintenant de diffuser ses estimations, impossible de savoir comment la situation a évolué près de six mois plus tard. La Presse a fait une demande d’accès à l’information pour obtenir des données mises à jour, mais dans les documents transmis, les chiffres d’intérêt ont été caviardés.
« Pour poursuivre l’ensemble du déploiement dans toutes les régions du Québec, ça nous prendra plus que 262 millions », a admis le ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe, en réponse à une interrogation de sa vis-à-vis libérale Michelle Setlakwe.
« C’est vraiment contre la volonté du gouvernement », a-t-il précisé.
« Il y a une explosion dans les coûts de construction partout au Québec, pas juste dans les projets gouvernementaux, mais aussi dans l’industrie privée. Donc, c’est sûr que ça va nous prendre plus que ça. » – Mathieu Lacombe, ministre de la Culture et des Communications
Pour la première fois publiquement, M. Lacombe n’a pas écarté l’abandon de chantiers d’Espaces bleus au besoin. « Tant que les coûts, pour un établissement, restent raisonnables, on garde le cap, a-t-il déclaré pendant l’étude des crédits. Si les coûts deviennent déraisonnables, évidemment, on prendra des décisions au cas par cas, mais, pour l’instant, on garde le cap. »
Source: La Presse
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