Collaborer avec un influenceur : 7 pièges à éviter, par Frédéric Gonzalo
Qu’on le veuille ou non, le marketing d’influence est là pour rester. Que ce soit sur Instagram, TikTok, YouTube ou LinkedIn, les créateurs de contenu occupent une place grandissante dans les stratégies numériques des marques. Et avec raison : leur pouvoir de recommandation, leur proximité avec leur communauté et leur capacité à créer du contenu engageant sont des atouts majeurs.
Mais attention! Travailler avec un influenceur, ce n’est pas juste lui offrir une nuitée ou lui offrir un repas gracieusement. Une collaboration mal préparée ou mal gérée peut rapidement se transformer en perte de temps… et d’argent. Voici donc 7 pièges à éviter pour maximiser vos chances de succès dans une campagne de marketing d’influence.
1. Choisir un influenceur seulement en fonction de son nombre d’abonnés
Ah, la fameuse vanité des chiffres! Il est tentant de vouloir travailler avec celui ou celle qui a 200 000 abonnés. Mais est-ce que ces abonnés sont réellement engagés? Est-ce que l’influenceur partage vos valeurs? Est-ce que sa communauté correspond à votre clientèle cible?
Conseil : Utilisez la règle des 3P (Popularité, Pertinence, Portée) pour évaluer la pertinence d’un influenceur. Parfois, un micro-influenceur (moins de 10 000 abonnés) peut générer beaucoup plus d’impact qu’un macro-influenceur si sa niche est mieux alignée avec votre marque.
2. Ne pas définir d’objectifs clairs
« On veut juste un peu de visibilité… » Mauvaise réponse! Si vous ne savez pas ce que vous attendez de la collaboration, il sera impossible de mesurer son succès.
Conseil : Déterminez des objectifs précis dès le départ : notoriété? génération de trafic? ventes? création de contenu réutilisable? Plus vos objectifs sont clairs, plus l’influenceur pourra adapter son contenu en conséquence.
3. Négliger le contrat et les ententes légales
Un accord verbal ou un simple échange de courriels, ça peut fonctionner… jusqu’à ce que ça ne fonctionne plus! Qui possède les droits sur les photos? Quelles sont les obligations de part et d’autre? Les repas sont-ils inclus, ainsi que l’alcool? Que se passe-t-il en cas d’imprévu?
Conseil : Mettez tout par écrit. Un contrat ou une entente de collaboration devrait couvrir les livrables attendus, les échéanciers, la rémunération, les droits d’utilisation, et les clauses de confidentialité ou de non-concurrence au besoin.
4. Laisser carte blanche… ou vouloir tout contrôler
Deux extrêmes à éviter! Si vous imposez un script rigide à l’influenceur, vous risquez de perdre l’authenticité qui fait justement sa force. À l’inverse, si vous ne donnez aucun cadre, le message peut manquer de clarté (ou ne pas respecter votre marque).
Conseil : Collaborez dans un esprit de co-création. Fournissez un brief clair avec les messages-clés, mais laissez à l’influenceur la liberté de les transmettre dans son ton et son format. Après tout, c’est lui ou elle qui connaît sa communauté.
5. Oublier les obligations légales de divulgation
Oui, même les influenceurs doivent respecter certaines règles! Au Canada, le Code canadien des normes en publicité impose la divulgation claire et visible des partenariats rémunérés. Un simple « merci à XYZ » ou un #ad mal placé, ce n’est pas suffisant.
Conseil : Assurez-vous que les publications issues de la collaboration respectent les lignes directrices du Code canadien des normes en publicité. Un partenariat transparent inspire plus de confiance… et vous garde à l’abri des ennuis!
6. Sous-estimer le temps de gestion
Une campagne de marketing d’influence, ce n’est pas une sinécure! Il faut sélectionner les bons profils, coordonner les publications, répondre aux questions, approuver les contenus, mesurer les résultats… et parfois faire du service après-campagne.
Conseil : Prévoyez du temps – ou une ressource – pour gérer la relation avec les influenceurs. Cela peut faire toute la différence entre une campagne ordinaire et une collaboration fructueuse à long terme.
7. Ne pas mesurer les résultats
Si vous ne mesurez pas les retombées de votre campagne, comment saurez-vous si c’était un succès? Et surtout, comment convaincre votre patron ou vos clients de recommencer?
Conseil : Définissez des indicateurs de performance (KPI) en fonction de vos objectifs : portée, taux d’engagement, clics, ventes, mentions, etc. Utilisez des outils de suivi (liens UTM, codes promo, tableaux de bord) pour analyser ce qui fonctionne… et ce qui pourrait être amélioré.
En conclusion
Le marketing d’influence peut être une stratégie puissante, mais il faut savoir éviter les embûches. En choisissant les bons partenaires, en clarifiant vos attentes et en gérant la relation avec rigueur (et une touche d’humanité!), vous maximisez vos chances de créer des collaborations durables… et profitables.
Le sujet vous intéresse? Pour les abonnés de l’Académie Numérique en Tourisme (ANT), il y aura un Meetup le 10 avril prochain en compagnie de Julie Harvey, directrice de la commercialisation, à Destination Québec Cité. Québec sera d’ailleurs la ville hôtesse du prochain TBEX Amérique du Nord, un événement qui accueillera plus de 300 influenceurs et créateurs de contenu, en juin 2025!
Frédéric Gonzalo est consultant et conférencier, spécialiste en marketing numérique. Il collabore à TourismExpress depuis 2012. Cette chronique « Tourisme et marketing numérique » est publiée à toutes les deux semaines. Questions? Suggestions de sujets?
Contactez-le directement à frederic@gonzomarketing.biz
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