Celui qui croyait au Métavers - entrevue avec Pierre Bellerose
Mon ami Pierre Bellerose a été vice-président de Tourisme Montréal pendant plusieurs années avant de devenir depuis un an consultant en développement des affaires, tourisme et Métavers. Il a été de plus cofondateur de l’incubateur MT Lab qu’il préside depuis 5 ans. Il faut croire que nous avons aimé l’expérience, puisque nous récidivons pour collaborer à la rédaction d’un article.
Adepte précoce – ou early adopter – des technologies, Pierre ne s’emballe pourtant pas pour chaque nouveauté. Cette fois, il est plus qu’intrigué et plonge tête première dans l’univers naissant du Métavers (ou Metaverse). Après une efficace mise en contexte par Guillaume Cromer, l’angle du tourisme durable de Gallic Guyot et un élan de scepticisme de Ludovic Dublanchet, voici l’enthousiasme de Pierre Bellerose. Vous (me) convaincra-t-il ?
LES CIRCONSTANCES FAVORABLES
Pierre rappelle l’infructueux Second Life de 2006, mais tant de choses ont changé depuis, à commencer par la 5G. Les standards d’aujourd’hui offrent la vitesse et la puissance nécessaire à la venue d’un nouveau monde virtuel.
Il indique que plusieurs phénomènes convergent vers la montée en puissance du Métavers, notamment :
- Le développement des jeux vidéo basés sur un monde virtuel (Mindcraft, Fortnite, etc.) ;
- Les avancées de l’intelligence artificielle ;
- La venue et la multiplication des univers immersifs
- L’amélioration des équipements (casques, gants, nouvelles versions de téléphones intelligents et autres objets connectés) ;
- Les relations humaines à distances démocratisées par la pandémie ;
- La popularité et la banalisation des cryptomonnaies.
Bref, les avancées technologiques sont phénoménales et le public touché s’élargi. Justement, c’est là que Pierre voit s’appliquer le principe de la loi de Moore, qui table dans certains cas sur l’accélération des avancées technologiques. Ça va de plus en plus vite et la confluence de ces phénomènes en croissance pourrait bien faire en sorte que le Métavers prenne rapidement une place insoupçonnée et devienne la nouvelle génération d’Internet (Web 3.0), intégrant davantage la vie réelle et la vie virtuelle. Sans compter que de grandes sociétés investissent des sommes prodigieuses dans le phénomène.
Les statistiques, les données et les prévisions qui entourent le Métavers donnent le vertige et portent à croire qu’il s’agit d’un mouvement inéluctable.
Outre des activités mercantiles, il s’agit d’un univers de création, de design, d’événements et de rencontres rejoignant une clientèle principalement âgée entre 15 et 35 ans – pour l’instant. Dans cet article de PhocusWire, le consultant en Web3 et Métavers Steve Bambury soutient qu’aucun média n’a autant de pouvoir émotif que la réalité virtuelle, ce qui est une bonne nouvelle pour les entreprises touristiques.
EN ARRIÈRE-PLAN : UNE EFFERVESCENCE IMMOBILIÈRE
Pierre souligne le potentiel économique et l’activité immobilière du Métavers. En effet, avant d’aborder d’éventuelles applications en tourisme, il faut rappeler que le tout se trame sur un fond de NFT, de nouvelles cryptomonnaies et de spéculation « immobilière », notamment. Et ça dépense à gogo ! Un analyste de Bloomberg estime qu’il s’agira d’un marché de 800 milliards d’ici 2024. Il existe plusieurs monnaies, souvent liées aux jeux vidéo comme Roblox qui est un joueur majeur et sa devise Robux. Déjà là, c’est un monde en soi qui nécessiterait un autre article.
Source: etourisme.info
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