Un sujet tabou : la compétence des gestionnaires est-elle au rendez-vous?
Je lis TourismeExpress depuis sa création. La majorité des articles gravitent autour des champs d’intérêt suivants :
- les annonces de subvention,
- les bonnes nouvelles, l’auto-proclamation de nos réussites,
- les problèmes de contrôle réglementaire en lien avec l’hébergement et la restauration,
- le développement de produits (nouveautés, tendances, expérience client, innovation),
- les discussions sur les rôles et responsabilités des différents partenaires associatifs,
- depuis les 10 dernières années, les nouvelles technologies et leurs liens à l’industrie,
- les doléances de l’industrie envers les différents programmes/partenaires gouvernementaux,
- le marketing sous toutes ces formes.
Le choix de ces sujets est prévisible : c’est ce qui intéresse les partenaires et les gestionnaires de l’industrie. J’ai aussi regardé du côté des analyses produites par le Réseau de veille en tourisme. De quoi parle-t-on?
Pour avoir lu plusieurs de ces articles, ceux-ci sont pertinents et ils permettent de faire avancer la réflexion. Je suis un peu plus critique avec la catégorie « Gestion », c’est le melting-pot le plus total, du moins après une première lecture des titres. Une analyse plus approfondie permet d’expliquer et de justifier plusieurs choix, mais d’autres problèmes surgissent. On ne connaît pas les critères qui soutiennent le classement des articles. Un même article peut se retrouver dans 2 catégories, ce qui fausse les totaux. Si le mot gestion est dans le titre, cela semble suffisant pour l’associer à cette catégorie. Ce qui saute aux yeux, c’est l’absence presque totale de ce qui touche la gestion financière (une exception : l’analyse Comment transmettre son entreprise touristique familiale) et la gestion des opérations (exception faite du secteur de l’hébergement).
Il est aussi vrai que l’industrie utilise plusieurs autres sources pour compléter sa cueillette d’information.
Il y a pourtant plusieurs questions qui pourraient faire l’objet de nos réflexions dans les outils conçus spécifiquement pour l’industrie, par exemple :
- Comment l’automatisation pourrait permettre la rentabilisation de certaines entreprises
- L’automation pour améliorer le service à la clientèle
- L’importance de désaisonnaliser les entreprises pour assurer leur rentabilité et la rétention de leur personnel
- Est-ce que la désaisonnalisation passe par une incursion dans un autre secteur d’activité (loisir, culture, commerce de détail, communication, etc.)?
- Des exemples de désaisonnalisation réussis
- Existe-t-il un lien entre la taille de l’entreprise et sa rentabilité? Une taille optimale en fonction de la région/du secteur?
- Le benchmarking (balisage comparatif) : des données à partager
- Les tableaux de bord de gestion les plus adaptés pour les petites entreprise
- La gestion de projet, des outils de suivi adapté à la réalité des petites entreprises
- L’analyse des entreprises performantes et l’identification des conditions de réussite
- La révision des modèles d’organisation du travail, la flexibilité recherchée par les jeunes comme par les plus vieux
- Etc.
Est-ce que l’industrie est suffisamment consciente que sa réussite lui appartient? Il m’apparaît que l’industrie cherche facilement les solutions à ses difficultés à l’extérieur d’elle-même. À partir de cette hypothèse de déresponsabilisation (laquelle hypothèse pourrait s’avérer inexacte), j’ai voulu regarder ailleurs. Je mis la main sur un article publié dans La Presse Plus par Rudy Le Cours, dans lequel il livre les résultats d’une enquête qui identifie les 5 caractéristiques permettant aux PME de se distinguer, à savoir :
- Innover constamment
- Demander des conseils à l’externe
- Avoir un plan d’affaires solide pour mesurer ses progrès
- Embaucher les meilleurs et savoir les mobiliser
- Développer un lien solide avec les fournisseurs
Et voici la question qui tue : Est-ce que ces 5 caractéristiques « percolent » dans nos entreprises? C’est à cette question que je tenterai de répondre dans un prochain article.
Collaboration spéciale, Adèle Girard
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