La coalition «Touche pas à mes régions» rassurée

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Journal MétroLes régions qui le désirent pourront se doter d’une instance de concertation et de développement supra locale pour succéder aux Conférences régionales des élus (CRÉ).

Le ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau, en a donné l’assurance, mercredi, à l’issue d’une rencontre avec les représentants de la coalition «Touche pas à mes régions» à laquelle a aussi participé le premier ministre Philippe Couillard, à Québec.

Chacune des régions intéressées pourra choisir le modèle de concertation qui lui convient le mieux, a confié le ministre Moreau, en point de presse. «Si plusieurs municipalités régionales de comté veulent s’entendre pour se faire une table de concertation, un organisme de concertation, elles pourront le faire, mais l’interlocuteur du gouvernement, jusqu’à ce que ces organismes-là soient accrédités par l’ensemble des municipalités régionales de comté, ce sont les municipalités régionales de comté», a-t-il dit. L’abolition des CRÉ, annoncée dans le projet de loi 28, a soulevé un tollé dans plusieurs régions du Québec où la décision a été perçue comme une tentative de saper les outils de développement régionaux. Le gouvernement libéral va plutôt confier aux Municipalités régionales de comté (MRC) les rênes du développement économique et du soutien à l’entrepreneuriat régional.

Mais en s’engageant à reconnaître une instance supra locale de concertation, le ministre Moreau a semblé rassurer les porte-parole de la coalition.

«On a eu un bon dialogue, un dialogue d’ouverture, je vous dirais. On a eu un premier gain», a déclaré le maire de Gaspé, Daniel Côté, en compagnie de l’ex-maire de Lebel-sur-Quévillon, Gérald Lemoyne, et du maire de Val-d’Or et ex-ministre libéral, Pierre Corbeil.

«Par exemple, si les cinq MRC de l’Abitibi-Témiscamingue décident de se doter d’un Secrétariat des préfets et qu’elles engagent des ressources financières et humaines pour remplir ce mandat, ce sera libre à elles», a précisé M. Corbeil. Certaines régions, comme l’Abitibi-Témiscamingue et les cinq autres partenaires de la coalition, jugent nécessaires de mettre des ressources en commun au sein d’une instance supra locale afin de décider des orientations à suivre. L’étendue du territoire et les disparités locales, entre autres, justifient la présence d’une instance commune, selon le maire de Val-d’Or. Néanmoins, il n’y aura pas de retour en arrière. Le modèle «mur-à-mur» incarné par les CRÉ a fait son temps et les MRC garderont le dernier mot sur le développement régional, a fait comprendre le ministre des Affaires municipales. «Les fonds vont toujours transiter par la Municipalité régionale de comté. Pourquoi? Parce qu’on a choisi de reconnaître les Municipalités régionales de comté comme les gouvernements de proximité et donc, on va transiger du gouvernement du Québec vers ces gouvernements de proximité, qui eux, peuvent décider de faire des alliances, de s’entendre et de faire des structures de concertation», a souligné M. Moreau.

Une fois le projet de loi 28 adopté et la vingtaine de CRÉ abolis, les MRC seront responsables du Fonds de développement des territoires pourvu d’une enveloppe de 100 millions $, un budget amputé de 80 millions $.

«On comprend que c’est une année transitoire, qu’on est en période de rationalisation budgétaire ou d’austérité, mais on comprend que ce sera possible à l’avenir que ce fonds de développement puisse être augmenté», s’est consolé le maire de Gaspé.

Source: Journal Métro