Inspiration et échanges - Retour de la mission québécoise aux Rencontres du etourisme institutionnel de Pau!

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Les rencontres du etourisme à Pau, du 10 au 12 octobre, ont été une véritable source d'inspiration et d'échanges, réunissant des professionnels et des entrepreneurs du secteur touristique issus de la Francophonie mondiale. La diversité des profils présents a permis des discussions riches et variées, créant un espace privilégié pour partager des expériences, des réussites et des défis. Les échanges avec les collègues et les entrepreneurs ont mis en lumière différentes perspectives et approches du tourisme, tout en renforçant les liens au sein de la communauté francophone. Cette expérience nous a rappelé l'importance du réseau et du partage de connaissances dans notre secteur, et nous a laissés avec une multitude d'idées et de contacts précieux pour l'avenir.

De gauche à droite: Olivier Marcoux, Myriam Corbeil, Paul Arseneault, Julie Pichon, Audrey Lemieux, Dominic Gallant, Mario Leblanc, Denis Brochu et Isabelle Charlebois.

Voici quelques éléments de réflexion de certains membres de la délégation à la suite de leur passage à Pau. Merci à Dominic Gallant, DG de l’Auberge des Gallant; Denis Brochu, DG de Tourisme Lanaudière; Isabelle Charlebois, DG de Tourisme Cantons-de-l’Est; Myriam Corbeil, fondatrice d'Hôtel UNIQ pour leurs partages!

Intelligence artificielle, un incontournable

Dominic Gallant: L'utilisation de l'intelligence artificielle (IA) dans le secteur du tourisme a été une thématique récurrente, mettant en lumière son rôle de plus en plus prépondérant dans notre quotidien professionnel. Que ce soit pour personnaliser les expériences des visiteurs, optimiser la gestion des réservations ou encore analyser les tendances du marché, l'IA s'avère être un outil incontournable. Elle permet non seulement de gagner en efficacité, mais également d'offrir des services innovants et adaptés aux besoins des voyageurs. Les discussions autour de cette technologie ont permis de saisir son potentiel transformatif et de réfléchir aux manières dont nous pouvons l'intégrer de façon éthique et responsable dans nos pratiques quotidiennes, afin de mieux servir nos clients et d'augmenter notre compétitivité.

L'évolution des outils numériques au service des clients, via les OGD

Denis Brochu: Il existe aujourd’hui une panoplie d’outils numériques pouvant contribuer à l’expérience client. Le salon des exposants des rencontres du etourisme offrait un éventail impressionnant de solutions (59!): de la cartographie en open data aux objets connectés, en passant par la ludification de l’offre, la création audio, les logiciels métier, tout y était! Tout comme chez nous, certaines solutions proposées sont totalement abouties, d’autres sont à l’étape de développement et ne demandent qu’à collaborer avec des OGD comme les nôtres. Ma réflexion au retour de Pau: il serait encore possible au Québec de sélectionner certains de ces précieux outils pour mettre en œuvre conjointement (ATR/ATS) des solutions connectées entre elles et donnant une valeur ajoutée à l’offre de plusieurs régions du Québec… au bénéfice de l’expérience visiteur. On s'y met?

Sur la Gen Z

Dominic Gallant: Les rencontres du etourisme à Pau ont été l'occasion de s'interroger sur notre relation avec la génération Z en tant que destination touristique. Souvent mal comprise et enfermée dans des stéréotypes, cette génération cherche avant tout l'authenticité et l'engagement. Il est essentiel de dépasser les stratégies superficielles de marketing d'influence sur les réseaux sociaux et de les impliquer activement dans la construction de nos offres. Ils sont une ressource précieuse, non seulement en tant que clients, mais également en tant que citoyens engagés et acteurs du changement, particulièrement sur les questions de durabilité. Instaurer un dialogue véritable avec eux est plus que nécessaire afin de bâtir une relation durable et enrichissante pour tous.

Le tourisme et la mobilité doivent se parler

Isabelle Charlebois: À l’heure où l’urgence est aux déplacements responsables, on constate que le tourisme et la mobilité ne se parlent pas. On sous-évalue l’importance de la mobilité en tourisme, alors que c’est la base, puisqu’on demande aux gens de se déplacer pour venir dans nos régions. Il faut croiser les deux pour proposer des solutions pour rapprocher nos attraits et nos événements avec les transports collectif et durable

Et si les visiteurs pouvaient réserver leur navette ou leur vélo électrique à même la billetterie en ligne des attraits? On pourrait orienter les visiteurs à faire des déplacements responsables et l’accès aux sites et destinations serait facilité. En plus de réduire les GES, bien sûr! Des pôles ou des circuits touristiques alliant divers attraits pourraient proposer ensemble des services de transports partagés allant des grandes villes vers leurs sites, tels les monts de ski ou les centres de randonnées.

Mais qui prendrait en charge cette complexe idée impliquant des fournisseurs de services de transports et des entreprises touristiques?! Pas si complexe: en France, il existe des plateformes en ligne de planification d’itinéraires qui permettent déjà la commercialisation des transports touristiques incluant même de attraits et hébergement (tel Antidots). Il ne nous reste qu’à développer les réseaux et services manquants, et en tant qu’ATR, à faciliter les collaborations, quoiqu’on puisse commencer avec des alliances avec ce qui existe déjà comme services de transports.  Mais qui participera au financement de ces transports touristiques pour que ce soit assez abordable pour être un incitatif? 

Plusieurs autres initiatives peuvent être mises en place pour favoriser la mobilité douce – comme disent les Français – comme par exemple de repenser nos stationnements pour qu’ils soient prioritaires pour ceux qui utilisent des déplacements responsables. Proposer des cartes et des sites touristiques régionaux avec tous les réseaux – vélo, bus, marche, etc. – qui connectent les villes, villages et attraits. Idéalement, il nous faudrait proposer une seule et même interface pour tout le Québec

Sur l’essor des services de conciergerie numérique

Dominic Gallant, DG, Auberge des Gallant : L'essor des conciergeries locatives a été un thème intriguant, révélant des parallèles frappants entre les marchés français et québécois. Tout comme en France, au Québec, de nombreux propriétaires se tournent vers ces services pour optimiser la rentabilité et simplifier la gestion de leurs locations saisonnières. Ces deux régions observent une tendance croissante vers la professionnalisation du secteur, similaire à ce que l’on voit dans l’hôtellerie, où la gestion et les services sont confiés à des professionnels pour assurer une expérience client de haute qualité. Les acteurs du marché québécois, à l’instar de leurs homologues français, recherchent des solutions complètes et efficaces, marquant ainsi une transition vers de nouvelles manières de gérer la location de courte durée. Cette évolution ouvre les yeux sur les possibilités de collaboration et de partage de stratégies réussies entre ces deux espaces francophones.

Le point de vue d’une startup

Myriam Corbeil: En tant que startup en tourisme, on m’a invitée aux Rencontres nationales du etourisme afin de faire une conférence de style TED talk ainsi que pour animer un atelier avec Pierre Eloy, cofondateur des Agitateurs de Destinations Numériques, pour partager les défis que mon entreprise, Hôtel UNIQ, vivait au Québec. Au-delà du contenu très riche des présentations tout su long de ces rencontres, j’ai surtout croisé et échangé avec des personnes passionnées, humaines et ouvertes d’esprit qui sont prêtes à faire bouger les choses pour un avenir meilleur pour tous. Ce moment passé là-bas m’a permis de tisser des liens très forts et partager des réflexions pertinentes avec la mission du Québec pour que nous puissions encore mieux travailler ensemble au retour. Je reviens avec une perspective plus large de ce que pourrait être l’avenir du tourisme au Québec, et j’ai entrevu des opportunités de croissance pour mon entreprise avec une implantation potentielle en France, en Belgique et à la Réunion. Finalement, j’ai pu sortir de mon cadre habituel pour me redonner un boost de créativité et de motivation pour continuer à faire évoluer mon projet, mais aussi pour encore plus contribuer à faire rayonner notre Québec à l’international par des expériences marquantes comme d’autres le font si bien dans leur pays/région. Je souhaite à toutes les startups de vivre ce genre d’expérience en personne parce que, selon moi, le contact humain fait toute la différence pour les affaires!

Collaboration spéciale – Paul Arseneault, chef de mission, professeur au département de marketing de l’ESG UQAM.

Crédits photos: linkedin.com/in/mariaalberolaphotographe