Un décembre 2015 relativement stable et une absence de croissance

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Éric FournierL'année touristique 2015 se termine avec un mois de décembre qui affiche une légère croissance d'environ 6 500 nuitées (0.6 %) et clôt ainsi une année 2015 qui aura connu une bien faible croissance.


C'est ce que nous confirmaient les résultats de la fréquentation quotidienne des établissements d'hébergement au Québec rendus publics par Tourisme Québec vendredi dernier.

Les hôteliers québécois sont ainsi passés de 903 004 chambres vendues en 2014 à 909 489 en décembre dernier. Il est à noter que décembre est un des mois de l'année où le Québec passe sous la barre du million de nuitées vendues mensuellement.

Des résultats qui nous ramènent à 2010

Le dernier mois de l'année est toujours un mois difficile pour notre industrie. D'année en année des variations importantes de notre performance se font sentir.

Ainsi, nous pouvons constater les variations suivantes au cours des cinq derniers mois de décembre.
 

Décembre %
2015 0.6
2014 -2
2013 -2
2012 2.6
2011 0.4


Au net, les résultats des cinq derniers mois de décembre nous ramènent au niveau des résultats du début des années 2010 avec une faible croissance d'environs 1/5 de 1 %.

Les résultats selon les régions

Malgré un taux de change favorable et un coût de l'essence relativement bas, seulement douze des vingt-deux régions touristiques québécoises ont connu une croissance en décembre. Le Bas St-Laurent (+30.9 %) et Chaudière-Appalaches (+25.9 %) sont les deux régions qui se sont particulièrement signalées. Charlevoix avec (+14.1 %) se tire également bien d'affaires. Dans les trois cas, le tourisme d'affaires semble être la cause de ces résultats positifs.

À l'opposé, les régions de Duplessis (-21.2 %), du Nunavik (-13.9), de Manicouagan (-9.7 %) et de l'Abitibi-Témiscamingue (-9.5 %) sont les régions qui affichent les plus forts reculs par rapport à décembre 2014.

Et Montréal…

La région de Montréal, pour sa part, affiche une décroissance de 2.0 %. Ce recul s'ajoute à un mois de décembre également négatif en 2014 (-4.5 %).

Montréal a ainsi perdu plus de 23 500 nuitées au cours des deux derniers mois de décembre.

La métropole québécoise termine 2015 avec un septième mois de décroissance (7 sur 12) en hébergement commercial.

Les données communiquées par Tourisme Montréal varient des données officielles et trouvent explication dans le contexte où les données de l'Association des hôtels du grand Montréal diffèrent par rapport aux données de tous les hôtels de la région montréalaise (167 établissements). De plus, les données en rapport au taux d'occupation varient également à la hausse suite à la fermeture de près de 2 400 chambres ( 21 471chambres en décembre 2011 versus 19 061 en 2015).


Au niveau de l'offre

D'autre part, décembre 2015 stabilise la diminution de l'offre disponible des derniers mois de décembre avec une légère croissance de 0.5 % par rapport à décembre 2014.

Le parc hôtelier québécois a donc perdu plus de 5 500 chambres passant de 72 365 unités en décembre 2011 à 66 830 en décembre dernier.

Il s'agit, est-il nécessaire de le répéter, de l'équivalent de la fermeture complète des parcs hôteliers de cinq à six régions touristiques ailleurs au Québec.

Le bilan de 2015

Au final, 2015 aura connu une très faible croissance de 0.2 % soit une progression de 1/5 de 1 %.

Les marchés intra-Québec semblent avoir connu une légère décroissance pour faire place à la légère croissance du nombre de visiteurs internationaux. Ainsi, 1,2 M de visiteurs internationaux supplémentaires ayant choisi le Canada en 2015 (dont 950 000 proviennent des É.-U.) entre 150 000 et 200 000 semblent avoir été tentés par la Belle Province.



Notre déficit de croissance

Ceci étant, si le Québec avait été en mesure de mieux travailler ses marchés et avoir une performance moyenne par rapport aux autres destinations ( rien de plus ) notre performance 2015 aurait dû se situer entre 750 000 et 1 000 000 de chambres vendues en plus.


Ainsi, notre offre de destination (offre) ne serait pas en décroissance et notre taux d'occupation comme destination (demande) serait plus élevé de 5 ou 6 points.

Source: Collaboration spéciale, Éric Fournier


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