Les hôtels indépendants existent-ils encore à Montréal? par Eve Paré
S’il est vrai que les chaînes hôtelières sont davantage présentes dans la métropole, l’avenir des hôtels indépendant ne semble pas pour autant être en perte de vitesse. À partir de la liste des membres de l’AHGM, il est possible de dresser un portrait de la situation. Le constat est plutôt surprenant: près de la moitié des membres sont en fait des hôtels indépendants et ceux-ci représentent 31% de l’ensemble des chambres.
L’absence d’une appartenance à une bannière (réseau de distribution interne) force les établissements à avoir recours à une plus grande utilisation des agences en ligne (OTA) pour générer des réservations. Inévitablement, le rapport de force des hôtels indépendants devient inégal vis à vis de ces géants de la réservation en ligne.
STATISTIQUES HÔTELIÈRES
À chaque début de mois, tous les hôteliers membres de l’AHGM transmettent à leur association leurs résultats du mois qui vient de se terminer. Les données sont ainsi compilées depuis plusieurs années, autrefois par télécopieur, aujourd’hui par voie électronique. Les données reflètent donc la performance des membres de l’AHGM.
Voici donc les plus récents résultats, soit ceux du mois d’octobre :
Malgré une légère baisse (-0,6%) du taux d’occupation - laquelle est principalement attribuable à l’augmentation de l’inventaire quotidien disponible - on observe une augmentation du tarif moyen (3,3%). La hausse du REVPAR (2,7%) indique que la hausse du tarif moyen a permis de compenser pour la diminution de l’occupation.
Pour la période allant de janvier à octobre, le bilan diffère légèrement. La baisse de l’occupation est un peu plus marquée (-3,8%) et l’augmentation du tarif moyen est plus modeste (1,4%). Quant à lui, le REVPAR affiche une décroissance (-3,5%).
À QUOI ATTRIBUE-T-ON LA PERFORMANCE DU MOIS D’OCTOBRE ?
L’automne à Montréal se caractérise par une forte affluence de touristes provenant du marché des croisières. Pour le seul mois d’octobre, on ne compte pas moins de 26 navires qui ont accosté dans le Port de Montréal, pour un total de quelque 15 400 passagers. Qui plus est, pour la plupart des navires, Montréal constitue un port d’embarquement et de débarquement. Ainsi, les croisiéristes profitent généralement de leur passage dans la métropole pour y séjourner deux nuitées dans des hôtels de 4 ou 5 étoiles. Les efforts concertés des dernières années sur ce marché ont porté fruits: on constate une augmentation soutenue du nombre de passagers depuis une dizaine d’année. Il s’agit bien évidemment d’un marché fort prisé par les hôteliers.
Eve Paré, économiste
Présidente-directrice générale
Association des hôtels du Grand Montréal
À propos de l’Association des hôtels du Grand Montréal (AHGM)
Fondée en 1949, l’AHGM regroupe quelque 90 établissements de trois étoiles et plus situés principalement dans la région métropolitaine. Elle joue un rôle essentiel de catalyseur et de représentation des intérêts de ses membres, qui sont indispensables à la croissance et au développement de l’activité́ touristique et économique. Elle mobilise, informe et appuie ses membres en faisant la promotion des pratiques répondant aux critères d’excellence parmi les plus enlevés au monde.
L’AHGM publie Montréal, depuis 1642 (Mt1642), une publication originale distribuée dans 17 500 chambres. Cette publication bilingue traite en profondeur des nombreux attraits de la ville de Montréal, mettant notamment en lumière la gastronomie, la culture, les entreprises émergentes et les nombreux événements et festivals.
* REVPAR : Revenu total par chambre disponible (tarif moyen quotidien x chambres vendues) / (inventaire quotidien x nb de jours ans le mois)
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