Infopresse visite... l'Outaouais
Dualité linguistique, ambition des PME locales et réalité différente: pour ce premier article de la nouvelle série Infopresse visite, Mathieu Larocque de l’agence Kaboom se penche sur les défis et enjeux de communications-marketing en Outaouais.
D’une province à l’autre
Mathieu Larocque est directeur, web et marketing de l’agence Kaboom, située à Gatineau. Selon lui, un enjeu important des communications-marketing dans l’Outaouais est la dualité linguistique de la région. Comme elle est située juste à côté de l’Ontario et d’Ottawa, il devient difficile de s’adresser uniquement aux francophones ou aux anglophones. «En Outaouais, il y a environ 300 000 habitants, affirme Mathieu Larocque. Mais avec Ottawa et ses alentours, on ajoute un bassin de 800 000 personnes. Donc au total, nous pouvons cibler jusqu’à plus d’un million de personnes, dont beaucoup sont anglophones. Même notre bassin francophone a beaucoup d’habitudes de consommation très anglophones.»
Deux scénarios sont possibles. Il y a d’abord les Ontariens qui viennent magasiner à Gatineau. «Pendant un moment, il n’y avait pas de détaillant Simons au centre Rideau à Ottawa», explique Mathieu Laroque. Il arrivait donc souvent de voir des plaques d’immatriculation ontariennes dans le stationnement de ce magasin du côté québécois. Mais l’inverse est aussi possible, et plusieurs Québécois de l’Outaouais sont prêts à franchir quelques kilomètres de plus pour trouver une boutique qui n’existe qu’en Ontario. D’un côté comme de l’autre de la frontière, les annonceurs souhaitent donc s’adresser à ces deux populations.
Il arrive ainsi couramment que des annonceurs ontariens fassent appel à une agence de l'Outaouais pour atteindre les francophones à proximité. «Au-delà de la barrière de la langue, ils sont incapables de rédiger un message qui va vraiment parler aux citoyens de l’Outaouais, soutient Mathieu Larocque. On voit trop souvent des traductions littérales qui n’ont pas la même signification dans les deux langues et où le travail pour ajuster le message n’a pas été réalisé.»
Voir grand
Un second enjeu pour les agences outaouaises est l’ambition des PME locales. «Elles veulent rayonner, paraître plus grandes que nature et jouer dans la cour des grands en matière de communications-marketing», explique Mathieu Larocque. Le défi, selon lui, est que ces entreprises n’ont souvent pas le budget pour mener les mêmes campagnes que les gros annonceurs, en raison du marché plus petit. «Les attentes des annonceurs sont énormes par rapport à leur budget et cela cause une importante concurrence au sein des agences locales.»
Il donne en exemple la récente campagne de l'organisme de la Table agroalimentaire de l'Outaouais, qui vise à inciter les gens de la région à manger local.
Selon Mathieu Larocque, les OSBL en tant qu'annonceurs ont une réalité budgétaire différente. Puisqu’une grande partie de leur budget réside dans les subventions, ils comprennent la valeur de chaque dollar investi, explique-t-il.
Source: Infopresse
Les plus commentés