Tourisme au Québec: Où en sommes-nous?
Comment se porte l’industrie touristique au Québec, alors que les frontières sont toujours fermées? Quelles régions et quelles entreprises s’en tirent le mieux? Si la «réinvention» a ses limites, la créativité constitue sans contredit une formidable alliée dans le contexte actuel, mais aussi pour l’avenir. Deuxième texte pour faire le point sur la situation du tourisme, cette fois-ci en se concentrant sur la belle province.
Le tourisme au Québec, c’est beaucoup plus que les parcs nationaux et des icônes comme le rocher Percé. Selon des données du ministère du Tourisme relayées par l’Alliance de l’industrie touristique du Québec, en 2018, 402 000 personnes gravitaient dans cet univers, ce qui représente 9% des emplois générés par l’économie québécoise. Plus des deux tiers des quelque 30 000 entreprises liées à l’activité touristique se trouvent à l’extérieur des régions de Montréal et Québec et la majorité comptent moins de 20 employés.
Depuis mars 2020, toutes ont vécu les montagnes russes causées par la COVID-19, mais certaines ont ressenti plus violemment les descentes. Les mesures sanitaires rigoureuses étant plus difficiles à appliquer dans certains milieux, des entreprises n’ont eu d’autre choix que de suspendre leurs opérations, temporairement ou non, car parfois, le jeu n’en valait tout simplement pas la chandelle: le nombre de visiteurs permis et les frais encourus annihilaient toute tentative de sauvetage.
«C’est la pire crise, mondialement, que l’industrie a connue, résume Martin Soucy, président-directeur général de l’Alliance de l’industrie touristique du Québec. La baisse des vols internationaux est de 70% au niveau canadien et nous avons connu une baisse du chiffre d’affaires de plus de 60%. Le tourisme est l’une des premières industries frappées et ce sera l’une des dernières qui va se relever parce que nous sommes tributaires des rassemblements et des déplacements, qui sont deux des éléments sur lesquels la pandémie a le plus d’impact.»
Comment avancer quand son élan est constamment freiné par des éléments hors de son contrôle? Comment garder la foi quand chaque éclaircie est brouillée par une nouvelle averse? «C’est comme un marathon, mais avec une ligne d’arrivée qui se repousse constamment», illustre M. Soucy.
DES CHIFFRES QUI FRAPPENT
L’absence de touristes internationaux fait mal. Entre juin et août 2020, les attraits phares de la métropole ont connu une baisse de fréquentation de 75% selon Tourisme Montréal. Un communiqué de presse émis en octobre dernier faisait état d’une diminution de 95% du nombre de passagers à l’aéroport Montréal-Trudeau. De mai à juillet, moins de 25 000 voyageurs ont traversé les frontières canadiennes, ce qui représente une baisse de 97,8% par rapport à la même période en 2019. Dans l’est du Québec, le bilan de 2020 n’est guère plus reluisant, malgré un rebond pendant l’été.
Avant la pandémie, les voyageurs internationaux constituaient la principale clientèle de la métropole et de la capitale nationale. «Tout le trafic hors Québec est à 70% localisé à Québec et Montréal et à 30% dans les régions, alors que pour les Québécois, c’est 70% dans les régions et 30% à Québec et Montréal», explique Martin Soucy. À la lumière de ces chiffres, on s’étonne moins de la désertion des rues habituellement achalandées du Vieux-Montréal et du Vieux-Québec en haute saison.
Les liaisons aériennes régionales se font aussi de plus en plus rares. Air Canada a suspendu indéfiniment la plupart de ses vols régionaux au Québec, dont ceux à destination des îles de la Madeleine. Le transport interurbain par autobus traverse aussi une période sombre. Le plus grand transporteur de la province, Orléans Express, vient d’annoncer la suppression de plusieurs services en région.
Au cours de l’été 2020, certains coins de pays ont tout de même réussi à bien tirer leur épingle du jeu. Si l’on se fie au taux d’occupation des hébergements, quatre régions ont même connu une hausse de fréquentation, selon Martin Soucy: la Gaspésie, les Laurentides, les Cantons-de-l’Est et Duplessis, sur la Côte-Nord.
Source: Avenues.ca
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