Quel avenir pour les festivals à Montréal?

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CORIMLe Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM) a tenu jeudi dernier une table ronde portant sur l’avenir des festivals dans la métropole. Plusieurs questions ont été soulevées lors du débat animé par la chroniqueuse Nathalie Petrowski, mais celle du financement s’est imposée. S’y trouvaient réunis Gilbert Rozon, le président et fondateur du Groupe Juste pour rire, Alain Simard, le président et fondateur du Festival international de jazz de Montréal, des FrancoFolies et de Montréal en lumière, Sébastien Nasra, le président et fondateur de M pour Montréal et de Mundial Montréal, et Paul Arseneault, le titulaire de la Chaire de tourisme Transat de l’École des sciences de la gestion de l’UQAM. Excellent texte du Journal Le Devoir!

Le Devoir rapporte que c'est Gilbert Rozon qui a donné le ton en plaidant pour une révision des politiques de subvention. «On rapporte beaucoup plus que ce qu’on coûte. Alors moi je dis aux gouvernements : accompagnez-nous dans la croissance. Le problème de l’industrie des festivals, c’est qu’elle n’en est pas une parce qu’en ce moment, les festivals sont condamnés à plafonner. L’aide maximale est la même que tu génères des retombées de 15 millions ou de 60 millions. Si une compagnie de jeux vidéo vient s’installer à Montréal, l’aide sera proportionnelle au nombre d’emplois générés, ce qui favorise la croissance. Pourquoi ne pas appliquer la même équation aux festivals ? L’idée étant : je t’amène de la croissance économique, tu m’accompagnes en conséquence […] Y’a dix ou douze ans, Bernard Landry nous avait consenti un million d’argent frais après un intense lobbying. Cette année-là, on a doublé nos auditoires. Doublé, avec un million de plus !»

Son de cloche similaire de la part d’Alain Simard : «Au Festival international de jazz, chaque dollar de subvention se traduit par 18 $ dans le produit intérieur brut, et ce, uniquement en comptant l’argent des touristes. Le même dollar produit un retour fiscal de plus de 5 $. Et notre potentiel n’est pas du tout maximisé», a-t-il assuré. 

Selon Paul Arsenault, le politique en est conscient. «Les pouvoirs publics ont vu la pertinence de soutenir de tels événements ; on a jugé bon ériger une place des Festivals. Sur le demi-milliard investi par le fédéral et le provincial en tourisme, 15 % environ va aux festivals […] Je regarde nos voisins de Toronto qui ont injecté des milliards dans leurs infrastructures publiques, et je me dis qu’avant longtemps, ils vont commencer à faire des yeux doux à nos créateurs et à nos experts événementiels.»

Cadet du panel, Sébastien Nasra a manifesté quant à lui beaucoup de pragmatisme. « Le contexte de création de festivals n’est plus du tout celui d’il y a 30 ans. Les finances publiques sont à sec. On doit solliciter davantage les gens d’affaires et collaborer davantage les uns avec les autres, par exemple en partageant des expertises. C’est ce qu’on fait avec nos amis de Mutek, de Sensation mode, de Fantasia, qui surviennent à des temps de l’année différents […] Dans plusieurs champs d’activités, notre compétence est reconnue partout dans le monde. Moi, je pense que dans certains domaines, on est encore meilleurs qu’on le croit nous-même», a-t-il conclu.

Source : Le Devoir / La Presse