Pas sorti de l'Auberge
Marc Bolay, propriétaire de l’Auberge Saint-Gabriel, est un optimiste, un hôte généreux, un patron apprécié qui avait enfin réussi, après 35 années en restauration, à créer son équipe de rêve et une entreprise profitable. Ce fragile équilibre, ce travail d’une vie, il risque de les perdre s’il ne peut rouvrir dans les prochains mois. Rencontre avec un homme qui tente de faire contre très mauvaise fortune bon cœur.
Marc Bolay a beau se dire qu’il est loin d’être le seul à ramer dans un navire qui prend l’eau, il a beau rester positif pour ne pas décourager ce qui reste de son fidèle équipage, parfois, il a du mal à étouffer l’incompréhension et la colère qui montent en lui.
« Nous, restaurateurs, nous ne comprenons toujours pas la logique derrière la fermeture de nos établissements. Nous comprenons les mesures sanitaires et avions tout mis en place pour les respecter. Mais pourquoi nous avoir fermé à nouveau ? »
L’Auberge Saint-Gabriel est bien plus qu’une excellente table. C’est aussi un bar (le Velvet), un traiteur, une collection de salles où se tient une foule d’évènements, dont… des partys de Noël !
« Décembre, c’est notre meilleur mois, affirme Marc Bolay. On peut faire entrer 900 000 $ dans les coffres. Là, on gagnera peut-être 80 000 $, avec la vente de nos fondues au fromage et le marché de Noël qu’on a tenu au cours des deux derniers week-ends. Janvier, février et mars sont en revanche des mois très difficiles, où on perd entre 50 000 et 80 000 $ par mois. Va-t-on nous permettre de rouvrir pour cette période morte ? Les clients seront-ils au rendez-vous ? », s’inquiète le capitaine.
Outre cette décision incomprise de fermer les restaurants, Marc Bolay reproche aux différents ordres de gouvernement l’inadéquation des mesures d’aide à son secteur. « Je parle à plein de restaurateurs. Plusieurs sont en difficulté, d’autres s’en sortent plutôt bien, avec les divers programmes. »
Source: La Presse
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