OPINION LA PRESSE+: Pénurie de main-d'oeuvre - Une industrie à court de bras / Xavier Gret et Marjolaine De Sa
La lettre s’adresse aux ministres économiques du gouvernement Legault.
La pénurie de main-d’œuvre frappe l’ensemble des secteurs économiques québécois. Qu’on le veuille ou non, il manque de bras pour suffire à la tâche. Notre industrie, elle, le subit de plein fouet. C’est pourtant l’une de celles qui emploient le plus de personnes : 1,8 million de travailleurs au Canada, dont près de 350 000 uniquement au Québec, davantage que les secteurs manufacturier ou de la construction.
Les retombées économiques de notre secteur s’évaluent à 15 milliards annuellement, l’équivalent de 2,5 % de notre PIB. En contrepartie, il ressent aussi le plus les impacts de la pénurie de main-d’œuvre.
Pour notre seul secteur de l’hôtellerie, qui emploie déjà plus de 35 000 travailleurs, ce sont des milliers d’emplois supplémentaires qui devront être comblés d’ici 2035, tant en entretien ménager qu’en travail de réception ou comme aide-cuisinier. Des domaines d’emploi où nous manquons déjà cruellement de main-d’œuvre. Pourtant, ce ne sont pas les efforts qui ont été négligés dans les dernières années pour combler ce manque.
Nous avons multiplié les partenariats avec l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec, les centres de formation professionnelle et les cégeps.
Nous avons augmenté notre promotion active auprès des bassins d’emplois québécois et établi des partenariats avec des organismes tels qu’Autisme sans limites, qui voient à l’intégration dans le marché du travail. Nous sommes actifs à l’international dans la recherche de main-d’œuvre, comme en témoignent nos partenariats avec l’Office franco-québécois pour la jeunesse, nos missions de recrutement à l’étranger ou nos ententes avec les grandes écoles européennes de formation en hôtellerie.
Une fois chaque pierre retournée, nous manquons pourtant encore et toujours de candidatures.
Des hôtels ont dû fermer des étages durant la haute saison par manque de main-d’œuvre.
Comment bien accueillir nos voyageurs lorsqu’il est ardu d’atteindre nos hauts standards et de leur fournir les services de base d’un hôtel, comme un accueil ou des chambres propres? La conséquence directe, c’est la manne des voyageurs étrangers perdus et de l’argent qui aurait dû se retrouver dans nos coffres, et ceux de votre gouvernement. Des touristes de moins, que ce soit à Montréal, à Québec, à Rouyn ou à Gaspé, ce sont des revenus de moins pour nos commerces, nos attraits touristiques, nos restaurants. Le tourisme doit être considéré comme de l’exportation économique, mais aussi comme un vecteur de rayonnement pour le Québec.
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Source: La Presse+
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