Les caribous de Val-d'Or envoyés au Zoo de Saint-Félicien

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Dans un geste sans précédent, le gouvernement du Québec a décidé de capturer les derniers caribous de la harde de Val-d’Or pour les envoyer au Zoo de Saint-Félicien, a appris Le Devoir. Une décision qui pourrait faciliter la vie à l’industrie forestière en Abitibi, puisque la protection du territoire de cette espèce menacée lui impose des contraintes depuis plusieurs années.

 

Le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Luc Blanchette, devait annoncer vendredi matin, à Val-d’Or, la décision de retirer les quelque 20 caribous forestiers de leur milieu naturel pour les déménager au « zoo sauvage » situé au Lac-Saint-Jean. 

Le cabinet du ministre Blanchette a refusé de répondre aux questions du Devoir jeudi. Il n’a donc pas été possible de savoir si le ministère a mené une étude scientifique sur la faisabilité du projet avant de prendre sa décision. Il n’a pas non plus été possible d’obtenir de commentaires du cabinet au sujet du précédent créé par ce retrait d’une population sauvage en péril de son milieu naturel

Chose certaine, la décision du gouvernement constitue une bonne nouvelle pour le Zoo de Saint-Félicien. L’établissement abrite des caribous depuis plus d’une cinquantaine d’années. Mais en 2015, 19 de ses 21 caribous sont morts subitement. Le zoo espérait recevoir une nouvelle harde en provenance de l’Ouest canadien en 2016, mais le projet a finalement avorté. La direction du zoo n’a pas rappelé Le Devoir

Cette opération complexe sonnera toutefois le glas d’une des deux dernières populations isolées de caribous des bois du Québec. Celle-ci et celle de Charlevoix (85 têtes) sont en effet uniques, puisqu’elles ne sont pas en contact avec celle, plus importante, située plus au nord. 

Le groupe de Val-d’Or se trouve déjà dans une situation critique. En fait, il n’est plus qu’une relique de la population qui fréquentait la région avant son développement industriel.

Pour éviter la disparition de cette harde, le gouvernement du Québec avait pourtant mis en place, au fil des ans, des mesures de protection dans le cadre du plan de rétablissement du caribou forestier, désigné depuis 2005 comme « espèce vulnérable » au Québec (il est inscrit comme « espèce menacée » sur la liste fédérale). On espérait ainsi que la harde pourrait atteindre au moins une cinquantaine de bêtes.

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Source: Le Devoir

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