Le secteur des attractions touristiques est pratiquement revenu au niveau de 2019, par Jean-Michel Perron

L’aménagement Robert-Bourassa (La Grande‑2) en Eeyou Istchee/Baie-James

«Les résultats d’achalandage estival 2024 des activités et attractions sont très satisfaisants dans les circonstances. Ils témoignent que, malgré un contexte financier plus exigeant, les attractions demeurent résolument le coeur de l’expérience touristique des visiteur[-euse]s d’ici et d’ailleurs! Avec un achalandage en croissance pour la majorité des sites consultés et avec plus de 21,6 M de visites générées uniquement chez les 405 répondant[e]s de l’étude sur les 1 850 activités et attractions du Québec, le secteur démontre qu’il reste indéniablement un moteur touristique majeur de la destination, et ce, dans toutes les régions du Québec. La diversité et la richesse de cette offre sont un vecteur de succès économique dans lequel il faut continuer d’investir pour propulser le tourisme au Québec! » François-G. Chevrier, directeur général d’Événements Attractions Québec.

Vous pouvez consulter l’infographie de ces résultats ici.

Dans une entrevue réalisée hier par TourismExpress, François G. Chevrier répond à nos questions sur ce bilan très positif de ce vaste pan de notre tourisme.

TE - Vous expliquez cette hausse par des conditions climatiques beaucoup plus favorables qu’en 2023, dont des journées largement ensoleillées et des périodes de canicule, ce qui a incité la population québécoise et les touristes à visiter les attractions de la province ? 

FGC -  Oui effectivement et sans surprise, on le voit bien, entre autres, avec les parcs aquatiques et plusieurs attraits offrant l’air climatisé. La météo est un facteur prépondérant dans l’achalandage de nos attractions.

TE - On observe de fortes hausses pour les parcs et sites naturels (hausse de 20,2 %), les visites industrielles, comme les centrales hydroélectriques et les usines proposant des visites guidées (hausse de 17,9 %), ainsi que les croisières et excursions fluviales (hausse de 16,8 %). Se peut-il que le fait que ce soit gratuit et la publicité d’Hydro-Québec pour la visite de ses installations, ont joué un rôle dans ce succès ?

FGC -  Oui et non. Hydro, c’est 50% de nos visites industrielles. Il y a aussi de nombreuses autres attractions dans la catégorie « visites industrielles » qui ont été fort populaires cette année. Et il est à noter que les attraits payants connaissent aussi de fortes hausses.

TE - Dans votre sondage auprès de 405 attractions, il y a seulement trois (3) catégories qui performent, en moyenne, moins bien que les autres : l’hébertisme aérien, les zoos et aquariums et les jardins. Comment expliquer cela ?

FGC - Pour les zoos, il peut y avoir un imaginaire collectif qui dit qu’en période de chaleur, les animaux sont peu mobiles, donc peu visibles mais pour les autres catégories que vous mentionnez, plusieurs explications sont à considérer et nous allons mieux détailler à l’avenir cet échantillonnage.

TE -  D’un autre côté, l’indice de croissance par zone touristique révèle que Montréal (102,8 %) et les régions éloignées (102,1 %) ont atteint en 2024 des niveaux supérieurs à ceux de 2019. En revanche, d’autres régions, comme Québec (94,6 %) et les régions périphériques (88,4 %), s’en approchent. La reprise a été plus lente pour les régions intermédiaires, qui affichent un indice de 80,6 % en 2024. Comment expliquer la hausse plus limitée les régions intermédiaires que sont les Cantons-de-l’Est, Centre-du-Québec, Charlevoix, Mauricie, Outaouais?

FGC - On anticipait au printemps que les visiteurs feraient de moins longues distances pour leurs voyages mais on voit que les régions éloignées ont très bien performé. Pour les régions intermédiaires, elles ne sont peut-être pas assez loin et pas assez proches des principaux marchés touristiques québécois ? Peut-être aussi les clientèles internationales ont moins percolé cette année en dehors de Montréal et de Québec ?

TE - Nous avons bien hâte de voir si la hausse du printemps dernier va également se faire cet automne. Pour terminer, autres commentaires sur ces bons résultats ?

FGC - Nos attractions, constituées à moitié d’entreprises privées, tentent de rationaliser leurs dépenses afin de maintenir leurs hausses de tarifs raisonnables. On ne connait pas au final, malgré ces hausses, l’impact sur la rentabilité de ces entreprises. On sait du côté des festivals qu’ils ont connu une excellente saison également mais la question de la rentabilité, pour plusieurs, est au coeur de leur préoccupation. Là se situe le vrai enjeu pour assurer la pérennité de ces secteurs cruciaux de notre tourisme au Québec.