La coopétition a-t-elle sa place dans les organismes de tourisme?
Jusqu’où êtes-vous prêts à coopérer? D’ailleurs êtes-vous plutôt du genre à partager gentiment, à collaborer, ou à carrément coopérer? Feriez-vous cela avec un partenaire, un allié de confiance? Le feriez-vous avec autant d’enthousiasme avec un partenaire, un allié « obligé »? Le feriez-vous avec un concurrent direct? Et si coopérer avec son concurrent direct était en fait une bonne idée? Parlons de la notion de coopétition, à la croisée des chemins entre coopération et compétition. Comment la coopétition aurait ou n’aurait pas de sens dans les organismes de tourisme?
LA COOPÉTITION, UNE STRATÉGIE RELATIONNELLE ET INTERORGANISATIONNELLE
La coopétition se caractérise comme une stratégie relationnelle interorganisationnelle activant simultanément coopération et compétition. Théorisés dans les années 90 par Nalebuff et Brandenburger (1995), puis Lado et al. (1997) ou encore Bengtsson et Kock (1999), vous retrouverez un peu de littérature sur la notion. Les derniers cités vulgarisent d’ailleurs la coopétition en miroir à la coopération, la compétition et la coexistence. Cette lecture s’établit aux travers deux facteurs pour une organisation : sa position sur son secteur et ses besoins en ressources extérieures pour avancer.
Ainsi la coopétition touche tous les secteurs d’activité:
- Sony et Samsung se sont alliés pour développer la technologie LCD en 2004 en créant une troisième entité nommée S-LCD. Les deux entreprises sont ainsi devenues les deux principaux constructeurs de LCD en 2006.
- L’Or et Nespresso, leader des machines à dosettes s’allient en 2019 pour le recyclage des capsules.
- Canal+ s’associe à Netflix en 2019 pour garder des parts de marché.
- La course aux vaccins est aussi un exemple avec à la fois une concurrence féroce,
- scientifique, technologique, médiatique entre les « Big-Pharma », mais aussi des coopérations sur les chaines d’approvisionnement, le partage de données pour accélérer les process de productions et d’acheminement.
- Dans le vin aussi, où, sur un terroir donné, des exploitations concurrentes créent des marques, se retrouvent derrière les appellations pour mieux se commercialiser et/ou protéger leur spécificité.
- Dans le sport, le principe même d’une échappée en cyclisme pendant laquelle des concurrents coopèrent en pleine compétition est un exemple de coopétition.
Ces exemples éclairent surtout sur la liste (non exhaustive) des cas de figure stimulant ces stratégies coopétitives:
- La complémentarité nécessaire dans les compétences mobilisables.
- La création de standards sur un marché.
- La normalisation de services et de produits.
- La mutualisation de dépenses et de ressources.
- La stratégie des alliés contre d’autres concurrents identifiés.
- La stratégie de Recherche et Développement.
- La complémentarité technologique.
- …
Pour une structure, la coopétition trouve par exemple ses fondements dans la nécessité ou encore l’utilité ou une logique gagnant-gagnant ou simplement une démarche bienveillante entre concurrents qui se respectent (…)
Source: etourisme.info
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