L’Hôtel Clarendon profite de sa réouverture pour souligner ses 150 ans

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Reconnu comme le plus ancien hôtel au Canada, l’Hôtel Clarendon profite de sa réouverture, prévue ce vendredi, pour souligner ses 150 ans, un anniversaire qu’il ne pouvait passer sous silence malgré les contraintes ayant restreint les opérations au cours de la dernière année. Ce moment historique n’a pu être célébré l’an dernier, tel que prévu, en raison de la pandémie.

Crédit photo: François Giguère

« Vous ne pouvez vous imaginer à quel point nous avons hâte de revoir notre équipe en action et recevoir notre clientèle dans notre bel hôtel complètement refait à neuf, indique Michel Côté, copropriétaire de l’Hôtel Clarendon. Nous venions tout juste de terminer 12 mois de travaux majeurs effectués suite à un incendie, juste à temps pour célébrer notre 150e anniversaire, lorsque la pandémie nous a contraint à fermer à nouveau notre établissement pour une longue période. » La réalisation des travaux de réfection et la mise aux normes des 144 chambres s’élevaient à 10 M$.

« Il est néanmoins très important pour nous de souligner les 150 ans de l’Hôtel Clarendon, qui représente un véritable héritage de l’hébergement touristique, indique Marc-Olivier Côté, copropriétaire de l’établissement. En tant que famille propriétaire, c’est un privilège d’opérer cet établissement historique et nous sommes fiers de contribuer à la pérennité de ce joyau du patrimoine québécois. »

Situé au cœur du Vieux-Québec, à deux pas des activités, attraits et grands événements touristiques, l’Hôtel Clarendon s’inscrit dans les incontournables de la ville. Ayant toujours appartenu à des familles québécoises, il est intimement lié à la riche histoire du Canada et du Québec.

D’UNE IMPRIMERIE À UN HÔTEL

Lorsque l’architecte Charles Baillairgé construit l’édifice en 1858, au coin des rues Sainte-Anne et des Jardins, il était loin d’imaginer que cet établissement en pierre et en brique de quatre étages inspirés du style néo-renaissance deviendrait un hôtel. George-Edouard Desbarats et Stewart Derbishire prennent possession de la propriété et modifient ses plans pour y loger les presses de la Reine en 1860. Ils ont notamment comme tâches d’imprimer et de distribuer les documents, les lois et le journal officiel du gouvernement du Canada-Uni. Dix ans plus tard, la famille Desbarats donne le mandat à l’architecte Edward Staveley de convertir l’immeuble en hôtel, qu’on connaîtra sous le nom de Clarendon House.

LE CLARENDON, UNE HISTOIRE DE FAMILLE

Bien que l’Hôtel Clarendon ait toujours été dirigé par des familles québécoises, l’établissement indépendant a connu d’importants changements au cours des 150 dernières années.

Il appartient d’abord aux héritiers de Desbarats et Derbishire, mais est administré par William Russell & Son, sous l’appellation Russell House. Ce n’est qu’en 1894 que l’édifice est cédé à Théodore Hilaire Lizotte, qui redonne à l’hôtel son nom d’origine, le Clarendon House, et effectue des rénovations au coût de 6 000 $ incluant la peinture, le tapissage, la plomberie et le chauffage à l’eau chaude. À cette époque, le prix des chambres se situait entre 2 $ et 5 $ par jour.

En 1912, alors que le Clarendon House est sous la gouverne de J. Télesphore Bégin, l’édifice est lourdement abîmé par un incendie déclaré dans la garde-robe de l’une des 40 chambres. D’importants dégâts, principalement provoqués par l’eau, endommagent les deux premiers étages. Le coût des réparations s’évalue entre 2 000 $ et 4 000 $.

Quelques années après ce malheureux incident, Joseph Drapeau, hôtelier et père d’une famille de 12 enfants, acquiert l’hôtel. Il fait entreprendre la construction d’un étage à toit plat, ajoutant 30 nouvelles chambres. Deux ans plus tard, la famille Drapeau achète la propriété voisine, initialement connue sous le nom de l’hôtel Henchey, et se lance dans des travaux d’agrandissement à l’aide de l’architecte Raoul Chênevert. Celui-ci s’inspire du style Art déco pour restaurer cette deuxième bâtisse qui se greffe au Clarendon, un total de 50 chambres complète alors l’hôtel. Par ailleurs, l’entrée principale, qui se distingue par ses splendides portes en chêne ouvragé, se trouve désormais sur la rue Sainte-Anne telle qu’on l’a connaît aujourd’hui.

À noter que l’Hôtel Clarendon jouait un rôle très important auprès des journalistes pendant les Conférences de Québec en août 1943. Alors que Winston Churchill, Franklin Delano et Mackenzie King se réunissaient au Château Frontenac pour élaborer des stratégies militaires dans l’objectif de mettre fin à la Seconde Guerre mondiale, l’établissement du 57 rue Sainte-Anne accommodait l’équipe internationale de journalistes qui couvraient ces rencontres cruciales.

En 1981, Jacques Cyr achète les parts de l’hôtel. Le restaurant Charles-Baillairgé ouvre ses portes quelques années plus tard et propose une cuisine d’inspiration française, tout en misant sur des produits du terroir québécois. La famille Dufour s’associe avec Jacques Cyr et devient, en 1993, seul propriétaire de l’Hôtel Clarendon.

DE 2012 À AUJOURD’HUI, LA FAMILLE CÔTÉ S’INSCRIT DANS L’HISTOIRE

L’entrepreneur Michel Côté acquiert l’établissement en 2012, avec à ses côtés son fils Marc-Olivier, et ainsi perpétue la tradition des familles d’hôteliers qui se sont succédé au Clarendon. Après plus de 7 ans à assurer le succès du Clarendon, les deux hommes d’affaires ont relevé tout un défi, puisqu’un incendie s’est déclaré dans l’entretoit, les contraignant de fermer l’hôtel pour 12 mois. D’importants dommages, surtout causés par l’eau qui s’est répandue sur tous les étages, ont nécessité une réfection des 144 chambres et une mise aux normes. Un montant de plus de 10 millions $ a été injecté pour réaliser ce projet d’envergure.

Ayant subi une véritable cure de jeunesse à la suite de cet incident, l’iconique établissement du Vieux-Québec conserve toujours le cachet et l’ambiance chaleureuse d’un hôtel d’époque, avec une touche de modernité. Sous son toit loge désormais la brasserie Les Mordus, un restaurant-destination proposant un menu inventif spécialisé en poisson et fruits de mer. Cette nouvelle décennie marque sans contredit le début d’un chapitre dans l’histoire de l’Hôtel Clarendon. Enseigne unique en son genre, le Clarendon a su évoluer au fil des années et constitue un réel joyau à découvrir ou redécouvrir.


À propos de l’Hôtel Clarendon

Dirigé par des familles québécoises depuis son ouverture en 1870, l’Hôtel Clarendon est un véritable pionnier du patrimoine d’hébergement au Québec. Situé en plein cœur du Vieux-Québec, à deux pas des activités, attraits et grands événements touristiques de la ville, l’hôtel de 144 chambres propose une expérience historique distinctive tout en offrant le confort et les services d’un 4 étoiles. Par sa localisation exceptionnelle, l’Hôtel Clarendon est l’endroit rêvé pour explorer les charmantes rues du Vieux-Québec ou encore pour séjourner lors d’un voyage d’affaires.