Je suis hôtelière : gravir les échelons familiaux avec Chantal Nadeau, vice-présidente et directrice générale, Nadeau Groupe Hôtelier, par Steven Ross

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Que l’on se nomme Germain, Lassonde, Molson ou Saputo, porter le nom d’une famille entrepreneuriale à succès amène son lot d’attentes. Pour Chantal Nadeau, c’est toutefois une invitation professionnelle qu’elle était avide d’accepter. Celle qui est tombée dans l’hôtellerie comme Obélix dans la potion s’est toutefois gardée d’utiliser des raccourcis au sein du groupe hôtelier familial. Sous les conseils de son père Daniel Nadeau, la femme d’affaires a plutôt apprivoisé chaque facette de l’entreprise de Québec afin d’en maitriser tous les revers avant de s’en voir confier les rênes. Retour sur le parcours d’une gestionnaire visionnaire.

Q. Comment avez-vous débuté votre carrière en hôtellerie?

J’ai toujours baigné dans l’entreprise familiale et toujours eu un grand intérêt pour le milieu des affaires. J’ai occupé plusieurs emplois étudiants, mais je revenais toujours dans les hôtels de la famille l’été. Avant de faire mes débuts comme réceptionniste, j’ai eu un écart de conduite et je suis allée travailler à la réception d’un hôtel compétiteur pour faire mes classes dans un contexte où mon nom ne ferait pas de différence (rires!). 

Q. Et vous êtes éventuellement revenue dans le giron familial…

Effectivement! Ça m’a toujours interpellée, mais ça ne m’a pas été imposé. C’était clair pour moi que je joindrais le groupe hôtelier, mais ce n’était pas clair ce que je ferais! Après des études spécialisées en entrepreneuriat, en marketing et en ressources humaines, je pensais qu’on me confierait la publicité et la gestion des évènements. Toutefois, une ouverture s’est présentée à la comptabilité, ce qui ne me parlait pas beaucoup. Mon père m’a donc dit « ce n’est pas parce que ton nom est Nadeau que je vais te créer un poste. C’est important la comptabilité, et si tu prends ce job, tu vas tout comprendre de l’entreprise. Je veux que tu fasses ça pendant un an ». C’était très malin de sa part parce que j’ai effectivement vite compris les rouages internes et j’ai fini par toucher à un peu tous les départements. Quand nous avons ouvert l’Holiday Inn Express, en 2007, mon père m’a dit « tu veux prendre ta place, c’est le temps! Tu t’en vas à la direction de l’hôtel ». J’y suis restée pendant 15 ans!

Q. Pouvez-vous revenir sur l’historique de la compagnie?

Mon grand-père était entrepreneur en construction. En 1963, il a construit l’hôtel Aristocrate pour un client, mais celui-ci s’est finalement désisté, donc mon grand-père a décidé de garder l’hôtel. Cet établissement (aujourd’hui le Best Western Premier Aristocrate) a été le seul hôtel de la famille pendant longtemps. Mon père et ses frères se sont joints avec les années à l’entreprise. En 1984, le Motel Neptune a été acquis pour en faire ce que l’on connait maintenant sous le nom de l’Hôtel Sépia, puis, en 2007, le Days Inn a été acheté pour devenir l’Holiday Inn Express Québec avec la venue de la troisième génération. Mes oncles ont décidé de vendre leurs parts à mon père et notre petite famille rapprochée en 2019 et, en 2021, Nadeau Groupe Hôtelier a été officiellement constitué. Notre groupe compte aujourd’hui trois hôtels pour un total de 287 chambres et une centaine d’employés.

Q. Quelle est votre plus grande fierté en carrière?

Avoir pris les rênes d’une entreprise qui comptait trois entités, avec des propriétaires et des styles de gestion différents et d’en avoir fait un regroupement avec une image rajeunie, une vision et un style de gestion unique.

Q. Le plus grand défi surmonté?

La pandémie! Comme gestionnaire et propriétaire, je n’avais jamais réellement vécu de grande crise! Mon père me parlait souvent de l’époque difficile où les taux d’intérêt étaient à 20 %, mais on ne comprend pas ce genre de défi avant de l’avoir vécu.

Q. Vous avez dû apprendre beaucoup de cet épisode?

Oui, il faut absolument tirer quelque chose de ça! Ça m’a rappelé un important conseil de mon père : ne jamais tenir les choses pour acquises. Il m’a souvent dit que les entreprises sont cycliques, et qu’il faut toujours rester agile.

Q. Une anecdote qui vous fait sourire?

On dit toujours que les hôtels sont toujours ouverts. Nous avons réalisé que c’est bien vrai en mars 2020, puisque quand nous avons dû fermer nos établissements, nous ne trouvions plus les clés des portes d’entrée! Le Sépia n’avait jamais été fermé depuis les années 1980, on a donc dû changer la serrure parce qu’on n’avait plus la clé (rires!).

Q. Un employé fait une grosse erreur. Comment réagissez-vous?

C’est seulement quand on ne fait rien qu’on ne fait pas d’erreur! Je tiens pour acquis que j’embauche seulement des gens intelligents, donc quand quelqu’un fait une erreur, on regarde le chemin décisionnel qui a été emprunté et on tente de voir comment ne pas le répéter. Si on réprimande les gens qui font des erreurs, on tue l’initiative et on tue le leadership!

Q. L’entrepreneur québécois qui vous inspire le plus?

Mon père! On n’est vraiment pas toujours d’accord (rires!), mais j’admire sa rigueur au travail et combien il a toujours été vrai et conséquent tout au long de ses 57 ans de carrière. J’admire aussi Marc Dutil, le président du Groupe Canam et fondateur de l’École d’entrepreneurship de Beauce, où j’ai étudié. J’aime son dévouement envers l’entrepreneuriat québécois et sa façon de penser en dehors de la boite.

Q. Le secret le mieux gardé de la région de Québec?

La Marina de Sillery! Il y a une belle terrasse, c’est un havre de paix, c’est le spot! J’aime aussi beaucoup le Quai Paquet à Lévis, qui donne une vue imprenable sur le Château Frontenac et le cap Diamant.  

Q. Quels sont les enjeux actuels de l’industrie hôtelière selon vous?

Le financement afin de garder les entreprises ici et favoriser la relève! Par exemple, il arrive que des hôtels soient vendus à des capitaux étrangers parce que les entrepreneurs québécois qui veulent reprendre l’entreprise familiale ont de la difficulté à obtenir les fonds. Le financement est très difficile à obtenir et il devrait y avoir de meilleures options pour ça.

Q. Pourquoi doit-on séjourner dans les établissements du Groupe Nadeau?

La situation géographique, nous sommes à l’entrée de la ville! Nous proposons aussi un service à la clientèle élevé et un séjour confortable, tout en demeurant accessibles.

Q. Avez-vous des projets d’expansion?

Nous souhaitons effectivement élargir notre réseau, tout en demeurant dans la région de Québec. Je souhaite rester impliquée auprès des opérations et des employées et j’ai deux jeunes enfants, donc je ne veux pas être toujours partie.

Q. Votre hôtel québécois préféré?

Je suis une grande amoureuse de Charlevoix, donc j’adore l’Hôtel Le Germain. J’admire le Groupe Germain pour sa croissance et son souci du détail. C’est une équipe qui fait vraiment bien les choses.


À propos de Nadeau Groupe Hôtelier

Nadeau Groupe Hôtelier est une entreprise familiale bien établie depuis trois générations, qui possède trois hôtels dans la région de Québec. Chacun de ses hôtels offre une expérience unique, complémentaire et adaptée à différents styles de séjour. L'Hôtel Sépia, avec ses 81 chambres, est un hôtel de style boutique qui propose le restaurant bistro Le Galopin et de grandes salles de réunion, parfaits pour une ambiance intime et sophistiquée. Le Best Western Premier Hôtel Aristocrate, avec ses 100 chambres, offre un cadre classique avec la table gastronomique renommée La Fenouillière et une piscine extérieure en été. L'Holiday Inn Express Québec, doté de 106 chambres, se distingue par son décor contemporain et dynamique, et inclut un buffet déjeuner chaud pour tous les clients, offrant ainsi confort et commodité pour tous les types de voyageurs.


Lumière sur les pros de l’hôtellerie

Les lecteurs de TourismExpress qui voudraient souligner la passion, le dévouement ou le parcours d’une personne de leur équipe sont invités à entrer en contact avec Steven Ross au steven@connectrcommunication.com afin qu’il puisse les faire connaitre et qu’il mette en lumière la pluralité des visages de l’industrie hôtelière du Québec. 

 

Steven Ross
Consultant et formateur en communication
Affaires | Tourisme | Divertissement
Fondateur de CONNECTR Communication


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Nominations

NOMINATIONS SEMAINE DU 19 AOÛT 2024

  • Brasserie 701 de l'Hôtel Place d'Armes – Aurore Rousseau
  • Groupe Germain – Montréal et Toronto – Paul de La Durantaye, Nicolas Lazarou et Jean-Philip Dupré
  • Palais des congrès de Montréal – Nicolas Joël
  • AQS – Catherine Rocheleau & Audrey Bouquot

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