INTERNATIONAL: Aérien - et si à la fin ne restait plus que le modèle low cost?

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En l'espace d'un an, l'aérien a totalement basculé de l'autre côté du miroir, passant de l'une des industries les plus florissantes de la planète, en pénurie de main-d'œuvre, à celle étant la plus impactée par la COVID-19. Dans quel état va se retrouver l'aérien ? Est-ce la fin des majors qui n'ont pas su rapidement se réinventer ? Des experts nous livrent leur vision, dont Jean-Louis Baroux, ancien président d'APG et créateur du World Air Forum.

En 2020 le monde a très vite changé, l'aérien avec lui.

En début d'année, la rédaction de TourMaG.com voyageait avec Level en direction du CES Las Vegas.

Si l'avion était flambant neuf, à bord il fallait tout payer : de son bagage à son jus de tomates,en passant par le plateau-repas ou les écouteurs.

Dix mois plus tard, la low cost long-courrier est en passe de fermer boutique, attendant désespérément un repreneur et pourtant son modèle économique est sans doute celui qui pourrait subsister à l'avenir.

"Les low cost ont gagné la bataille sur le court et moyen-courrier, il n'y a aucune raison qu'elles ne continuent pas leur marche en avant. Il suffit de regarder celles qui repartent: Volotea, easyjet ou encore Ryanair," rapporte Jean-Louis Baroux, ancien président d'Air Promotion Group (APG) et créateur du World Air Forum.

Il ne s'agirait peut-être pas seulement d'un phénomène conjoncturel, la crise poussera sans doute les transporteurs à accélérer leur transformation.

Avec la COVID-19, les grandes majors comme Air France et Lufhtansa se sont transformées en colosses aux pieds d'argile, de quoi remettre totalement en question la moindre certitude.

"Sommes-nous passés carrément de l'autre côté du rideau, avec une obligation de travailler sur un tout autre modèle ou alors celui qui a fait ses preuves pendant 70 ans peut-il revenir avec la fin de la crise ?

Personne ne peut réellement répondre à cette question," prédit Jean-Louis Baroux.

Et pourtant les derniers revirements et développements montrent bien que le modèle des low costs pourrait bien se généraliser au-delà de son cercle de compétences.

MÊME DANS LE GOLFE, LE LOW COST GAGNE DU TERRAIN...

Preuve en est, même les compagnies du Golfe se posent la question.

A l'image d'Etihad Airways. Basée à Abu Dhabi, cette dernière a vu sa direction totalement réorganisée, telle une chasse aux sorcières.

"Les têtes tombent suite aux mauvais résultats. Les entreprises se séparent des expatriés pour privilégier les locaux," selon un fin observateur de l'aérien dans la région, ayant préféré conserver l'anonymat.

Mais "l'ambition" n'est pas seulement de renationaliser les effectifs. Etihad Airways souhaite se transformer en un transporteur "de taille moyenne", explique le Khaleej Times (Lire).

"Il y a clairement en plus un changement d'échelle. Suite au dernier partenariat signé par la compagnie, les vols moyen-courriers seront assurés par Air Arabia," ajoute le spécialiste.

Pour les moins avertis du secteur, Air Arabia est la compagnie aérienne à bas coûts des Émirats arabes unis. Etihad Airways se positionnera alors exclusivement sur les vols long-courriers.

Emirates va aussi devoir retrouver un sens à son existence, sans les A380.

Si même le Golfe, et ses aides étatiques sans fin, se prend au jeu des low cost, il est difficile de penser que l'Europe pourrait faire l'économie de cette révolution.

"Les grandes compagnies ont perdu avec cette crise de l'argent au-delà du possible.

La grande gagnante de cette période pourrait bien être Ryanair qui possède un trésor de guerre important, tout en restant indépendante au niveau de son capital," explique l'observateur.

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Source: TourMaG.com