Des mesures positives pour le tourisme, mais des besoins importants qui demeurent à combler
La Conférence économique de l’industrie du touristique du Québec prend acte des mesures annoncées par l’honorable Chrystia Freeland, vice-première ministre et ministre des Finances du Canada, dans l’énoncé économique du gouvernement fédéral effectué hier. L’organisation reconnaît certains aspects positifs retrouvés dans ces mesures, particulièrement la reconnaissance de l’importance d’accorder une aide sectorielle au secteur touristique.
Rappelons les recommandations clés formulées par la Conférence :
- Augmenter et prolonger la subvention salariale d’urgence (SSUC).
- Soutenir les frais fixes et, par le fait même, les liquidités.
Par ailleurs, la Conférence indique qu’il reste du travail à faire. En effet, des écarts notables demeurent afin de pouvoir rencontrer les besoins critiques des entreprises touristiques les plus structurantes ainsi que des entreprises saisonnières.
« Pour permettre à l’industrie touristique de rester debout, il est nécessaire de maintenir à flot les entreprises qui ont un effet multiplicateur dans l’économie en représentant à la fois de grands actifs stratégiques et économiques de l’industrie. Ces entreprises créent le plus d’emplois. Il faut aussi que les programmes tiennent compte des réalités d’affaires saisonnières des PME. Le tout est fondamental à l’offre en tourisme et à la vitalité économique des régions d’ici et d’ailleurs au Canada », affirme M. Raymond Bachand, conseiller stratégique et président de la Conférence.
La Conférence accueille favorablement :
- La hausse à 75 % du taux maximal du programme de subvention salariale pour les trois prochaines périodes, ou jusqu’au 13 mars 2021;
- Le prolongement de l’application des taux actuels de la Subvention d’urgence du Canada pour le loyer jusqu’au 13 mars 2021, afin de réduire l’incertitude des entreprises;
- Le financement additionnel de 500 M$ octroyé aux agences de développement régional, afin de soutenir financièrement les entreprises locales n’ayant pas accès à d’autres formes de soutien de la part du gouvernement fédéral.
Et
- Le soutien anticipé pour les festivals, les événements et la culture.
« La nouvelle Subvention d’urgence du Canada pour les loyers, qui inclut désormais un soutien pour les frais fixes, est une bonne nouvelle en soi. Toutefois, le gouvernement doit reconnaître d’une part la saisonnalité du tourisme dans le calcul de ce soutien et, d’autre part, reconnaître que le soutien proposé pour les frais fixes est insuffisant pour les entreprises qui sont nos actifs stratégiques », ajoute M. Bachand.
LA CAPACITÉ À S’ENDETTER A DES LIMITES
La durée de la crise actuelle a fragilisé davantage les entreprises les plus durement touchées par la pandémie. Celles-ci devront, vraisemblablement, continuer de s’acquitter de leurs frais fixes au moins jusqu’à l’été avec des revenus extrêmement limités, voire absents.
Aujourd’hui, avec le Programme de crédit pour les secteurs durement touchés, le gouvernement propose d’autres prêts pour les entrepreneurs québécois dont la capacité à s’endetter a atteint ses limites. « Les entrepreneurs sont des gens fiers qui ne craignent pas de prendre des risques, mais avec la crise qui perdure, ils souhaitaient une aide directe de la part de leur gouvernement, un coup de pouce pour passer à travers », admet M. Bachand.
Les gouvernements ont affirmé que l’industrie du tourisme fait face à un fort risque de déstructuration, ce qui entraînerait des dommages permanents importants susceptibles d'étrangler tout effort de relance, mais des actions plus ciblées et mieux adaptées sont requises afin d’éviter le pire. « Nous allons poursuivre les discussions déjà entamées avec les gouvernements du Canada et du Québec afin qu’ils apportent le complément d’aide nécessaire pour assurer, jusqu’à l’été prochain, la survie des entreprises touristiques structurantes pour l’économie des régions du Québec », conclut-il.
À propos de la Conférence économique de l'industrie touristique québécoise
La Conférence est un comité formé de propriétaires et de dirigeant.e.s d’entreprises ayant une fine compréhension des enjeux régionaux et sectoriels de même que des réalités des entreprises de différentes tailles qui constituent ce secteur économique. Ensemble, ils cumulent une solide expérience des opérations dans l’industrie touristique québécoise et un vaste registre d’expériences complémentaires. À partir de données, d’activités de veille et d’analyses économiques, les membres de la Conférence échangent sur les principaux enjeux identifiés par les entreprises et le réseau associatif québécois, notamment l’état de l’environnement d’affaires et l’impact des politiques publiques sur l’industrie. Ils analysent également les conditions de succès et recommandent les stratégies à mettre en place afin de générer le maximum de retombées pour l’ensemble du Québec.
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