Des «mégatendances» touristiques à l’image de notre monde
En pleine explosion ces dernières décennies, le tourisme mondial devra apprendre à s’adapter, comme les autres secteurs, aux économies émergentes, au vieillissement de la population, aux défis du développement durable et aux nouvelles technologies.
On recensait un total de 680 millions de touristes internationaux au tournant de l’an 2000, mais ce nombre frôlait déjà 1 milliard en 2010, dépassait 1,4 milliard l’an dernier et devrait toucher 1,8 milliard à l’horizon 2030, selon l’Organisation mondiale du tourisme.
L’activité économique générée par cette industrie n’a pas été en reste, observait l’OCDE dans un rapport à la fin de l’année dernière. Les dépenses mondiales consacrées aux voyages sont en effet passées de 495 milliards $US en 2000 à 1200 milliards en 2016, soit 7% des exportations mondiales de biens et services.
Au Canada, le tourisme comptait alors pour 2% du produit intérieur brut (contre une moyenne de 4,2% dans l’OCDE), presque 4% des emplois (7% dans l’OCDE) et 22% des exportations de services (21,7% dans l’OCDE), parce que de vendre à des étrangers des nuits à l’hôtel, des repas au restaurant et des sorties de traîneau à chiens équivaut à exporter ces services dans leurs pays.
Portée, entre autres, par l’essor de la mondialisation, la multiplication des compagnies à bas prix avec la libéralisation du transport aérien ainsi que la révolution numérique qui facilite l’organisation des voyages, la croissance des dernières années pourrait être accélérée ou freinée, mais sera assurément transformée par ce que l’OCDE qualifie de « mégatendances » dans son rapport.
L’une de ces mégatendances sera le doublement des dépenses de la classe moyenne de 2015 à 2030, mais qui sera de plus en plus issue des économies émergentes, comme la Chine et l’Inde, et qui demandera qu’on s’adapte à ses intérêts et à ses besoins. Un autre phénomène important en cours est le vieillissement de la population, qui aggravera le problème de rareté de main-d’oeuvre, mais qui grossira aussi les rangs d’une population d’aînés plus riches et plus enclins à consommer des loisirs que les générations précédentes, à condition qu’on tienne compte de leur mobilité plus réduite et de leur goût, par exemple, pour les voyages multigénérationnels et le tourisme médical.
Source: Le Devoir
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