Vers un design d’offre adapté au « surtourisme »?

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Force est de constater que le surtourisme fait florès un peu partout en recouvrant d’un même qualificatif des situations très variées qui révèlent des paradoxes parfois assez frappants. Par exemple, cent personnes croisées sur une randonnée de 10 km en montagne suffisent à qualifier une «surfréquentation» qui dégrade l’expérience (voire le milieu naturel), alors que cent personnes à un concert dans une salle avec une jauge de mille spectateurs rendent l’expérience creuse voire même ratée. Un bar vide attire beaucoup moins qu’un bar très fréquenté (et croyez-moi, l’expérience de toute la rédaction est très solide en ce domaine !). Etc.

Ces problématiques s’exacerbent aujourd’hui, et leur évaluation se fonde souvent sur des critères objectifs de plus en plus restrictifs (normes de sécurité, supportabilité des milieux naturels, préservation des écosystèmes, etc.). Un même stade pouvait recevoir 50 000 spectateurs dans les années 80 et aujourd’hui plus que 20 000. Il arrive qu’on considère aujourd’hui un site surfréquenté, alors même que sa fréquentation n’a pas augmenté.

Du côté de la demande, les « bruits » sociaux amplifient sans doute beaucoup la traditionnelle vox populi. Sans oublier l’impact des crises sanitaire et écologique sur les esprits.

Ce qui était acceptable hier ne l’est plus forcément aujourd’hui… Point de nostalgie ou de « c’était mieux avant » dans mon propos, mais simplement le rappel que le monde change, ce qui entraîne l’évolution de nos normes sociales et réglementaires, ainsi que la perception et le ressenti des populations locales.

Lors d’échanges récents avec quelques camarades sur le sujet du tourisme de masse, nous avons listé quelques réponses emblématiques comme par exemple :

  • des collectivités qui aménagent des sites naturels autour d’une meilleure gestion des flux dans l’espace et le temps, des mobilités collectives, etc. (Pointe du Raz, Calanques de Cassis) ;
  • des entreprises qui ne reviennent pas aux jauges d’avant COVID pour une expérience-client meilleure et subséquemment plus chère ! (Parcs d’attraction, sites culturels, etc.) ;
  • des influenceur·euse·s qui décident de ne plus géolocaliser leurs photos de voyages pour s’inscrire dans une éthique plus respectueuse des milieux naturels ;
  • des OGD (Organismes de Gestion de Destination, nos chers OT, ADT et CRT) qui (re)découvrent les vertus de la proximité en adaptant leur marketing, et l’importance de l’implication de la population locale dans l’accueillance ;
  • des touristes plus exigeants en terme de valeurs ; le redémarrage en trombe du tourisme semble toutefois confirmer l’écart grandissant entre les bons sentiments des voyageurs exprimés dans les sondages et la réalité…

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Source: etourisme.info