T.O.M.: #SITEM : état de l’art de l’immersion mise au service de la Culture
Comment favoriser la réussite d’une expérience culturelle immersive ? Que se passe-t-il dans le cerveau du visiteur qui s’y soumet ? Voici un aperçu des réflexions partagées lors du Salon International des Musées, des lieux de Culture et de Tourisme (SITEM).
Auparavant imposantes machines nécessaires pour faire fonctionner les logiciels dans les années 1990, les technologies immersives peuvent aujourd’hui s’intégrer dans un casque ou une paire de lunettes. La réduction de la taille des équipements s’accompagne d’une baisse des coûts, rendant l’ensemble des technologies immersives plus accessibles au grand public. Dans ce contexte, comment et à quelles conditions l’industrie muséale peut-elle mettre ces supports au service de la médiation culturelle ? Voilà l’enjeu de ces réflexions partagées lors du SITEM par David Nahon, Directeur des expériences immersives chez Dassault Systèmes, et cofondateur de l’Association française de la réalité virtuelle, augmentée, mixte et d’interaction 3D (AFXR).
LA VR S’INVITE AU LOUVRE
L’occasion pour Maïté Labat, Cheffe du service des productions numériques et audiovisuelles au Musée du Louvre, de partager son témoignage sur l’expérience « En tête à tête avec la Joconde » proposée dans le cadre de l’exposition dédiée à Léonard de Vinci. « La réalité virtuelle est apparue comme l’unique solution pour intégrer Mona Lisa dans l’exposition consacrée à Léonard de Vinci et un bon support pour découdre les mythes associés au personnage », résume la cheffe de projet. Et d’expliquer comment la réalité virtuelle est mise au service de l’analyse comportementale au centre de recherche en VR marseillais (CRVM). « Nous utilisons un Cave (une salle immersive, ndlr) pour faire de la thérapie comportementale contre la phobie des hauteurs », explique Daniel Mestre, Directeur de recherche au CNRS, spécialiste en sciences cognitives et d’ajouter que, « la réalité virtuelle coûte encore très cher en moyens humains et techniques ».
RÉVEILLER L’INSTINCT ANIMAL DU VISITEUR
« Réalité virtuelle », « virtualité réelle » ou encore « réalité immersive », au-delà des différentes étiquettes apposées aux technologies immersives, quels sont les mécanismes qui permettent à ce type d’expérience de leurrer notre cerveau ? « Chaque action de l’utilisateur en immersion est perçue par le programme qui va déclencher une réaction dans l’interface. Lorsque la durée de cette boucle “action-perception” est très courte, environ 20 millisecondes, cela engendre une réaction cérébrale très différente par rapport à une information qui aurait été délivrée par un ordinateur ou une tablette », détaille David Nahon.
Pour parvenir à l’immersion, l’expérience doit être en mesure de réveiller l’instinct animal du visiteur qui s’y soumet. En d’autres termes, elle doit réussir à parler au « cheval », métaphore de la partie animale de notre cerveau, le « cavalier » illustrant notre néocortex frontal, caractéristique du cerveau humain. Développer une expérience de réalité virtuelle réussie implique donc de réfléchir aux éléments qui vont stimuler les différentes parties du cerveau.
Source: TOM.travel
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