Révision du modèle d’affaires de l’industrie touristique

Gouvernements, Dossiers Spéciaux, Économie · · Commenter

Louis RomeLa machine est lancée, le gouvernement de Philippe Couillard a la ferme intention de faire de l’ordre dans les finances publiques. Il y a toujours des risques avec ce type d’exercice si celui-ci inclut des coupes ou compressions mur-à-mur. Certes, le premier ministre affirme que cela ne sera pas le cas. Toutefois, même quand les compressions sont ciblées, il y a eu trop souvent par le passé des dégâts à court et long terme, de même que des dommages collatéraux.

La connaissance approfondie d’un secteur d’activité économique qui peut être affecté directement ou indirectement par ce type d’exercice permet d’éviter des erreurs et parfois même les coupures en mettant plutôt en place une approche de réallocation des ressources vers les véritables priorités afin d’en augmenter la productivité.

Têtu comme une mule
J’ai signé de nombreux textes sur la gouvernance et la nécessité de revoir celle-ci au sein de l’industrie touristique. Les 17 et 18 juin passé, j’en rajoutais avec deux articles proposant un nouveau modèle de gouvernance qui reposerait sur la création d’une société d’État. À lire : Une société d’État pour le tourisme au Québec. Partie 1 de 2 et Une société d'État pour le tourisme au Québec; son autonomie. Partie 2 de 2.

Voilà que maintenant TourismExpress vous propose de jeter un regard sur le modèle d’affaires de l’ensemble de notre industrie, afin que vous mettiez votre expertise au service de toute l’industrie touristique pour proposer de nouvelles manières de faire.

«The survival of the fittest is the ageless law of nature, but the fittest are rarely the strong. The fittest are those endowed with the qualifications for adaptation, the ability to accept the inevitable and conform to the unavoidable, to harmonize with existing or changing conditions». Dave E. Smalley

L’environnement économique
Tout système économique, social ou vivant doit continuellement s’adapter à l’évolution de son environnement s’il désire survivre. Naturellement, nous n’en sommes pas là. Toutefois, partout dans le monde, et ce, sans exception, l’industrie touristique subit de profonds changements depuis plus d’une décennie. Changements qui se sont grandement accentués au cours des dernières années. D’où la nécessité pour les États de revoir et d’adapter leurs programmes, leurs outils d’interventions et leurs manières de faire en fonction de ces bouleversements.

L’environnement dans lequel évolue l’industrie touristique est en grande mutation, entre autres, à cause :

  • De l’évolution des technologies de l’information (TI) et des réseaux sociaux;
  • La concurrence de plus en plus vive des destinations émergentes (nouvelles destinations, prix défiants toutes concurrences, nouveaux produits et services, etc.);
  • Le déplacement d’une part de plus en plus importante de l’économie mondiale vers des pays du BRIC, de l’Asie et du Moyen-Orient.;
  • L’évolution de la clientèle touristique et de ses besoins : pays d’origine, profil socio-économique (ex. baby-boomers), comportement des consommateurs, etc.;
  • Les moyens limités de nombreux États (destinations traditionnelles) pour investir dans l’industrie.


Le modèle d’affaires
Il y a une multitude de définitions (différents auteurs, différentes approches et différentes réalités sectorielles) de ce qu’est un modèle d’affaires. Dans tous les cas la définition inclut les éléments qui composent le modèle, de même que les interactions entre ceux-ci. Ou si vous préférez la dynamique d’affaires au sein d’une industrie.

Le chercheur James Moore (1996), associe le modèle d’affaires à un « Écosystème composé d’une communauté économique supportée par une fondation d’interaction entre organisations et individus ».

Cette définition colle bien aux réalités de notre industrie. L’écosystème comprend : les producteurs, les fournisseurs, les organismes de réglementation, les concurrents, les clients, etc. De plus, l’approche de Moore permet de sortir des logiques traditionnelles des rapports entre les firmes, en introduisant une notion propice pour une industrie comme la nôtre aux multiples acteurs et paliers, celle de la « coopétition » (coopération + compétition).

Les composantes d’un modèle d’affaires qui reviennent régulièrement d’un auteur à l’autre et qui transposées à l’industrie touristique pourraient se résumer à ceci :

  1. Le produit : Les producteurs (produits et services), les ressources humaines et les fournisseurs;
  2. Le client/la vente : Les clientèles (intra/hors Québec, profil sociodémographique, etc.) et comment les rejoindre (marketing, réseau de distribution, TI, réseaux sociaux, etc.);
  3. Le management : À l’interne de l’organisation, (RH, etc.) comme à l’externe, incluant : les partenariats, la concurrence, les organismes gouvernementaux, la gouvernance, les nombreux acteurs et paliers, le développement durable, etc.);
  4. Les aspects financiers : Les sources de financement autant privées (banques, etc.) que publiques (programmes gouvernementaux, etc.), l’état de l’économie en général;
  5. Les aspects juridiques : Réglementation trop lourde, ou au contraire insuffisante, etc.;
  6. La saisonnalité : Cet aspect influe directement sur tous les aspects du modèle d’affaires de l’industrie touristique;
  7. À cela s’ajoute l’interaction entre toutes ces composantes (la dynamique d’affaires). C’est ici que le modèle de gouvernance peut contribuer à « régulariser » plusieurs de ces interrelations (abstraction des relations d’affaires privées). 


La remise en question
La conjoncture actuelle – évolution de l’environnement d’affaires et l’état des finances publiques – suggère que nous posions un regard affûté sur nos manières de faire afin de trouver comment améliorer ce qui doit et peut l’être.

TourismExpress vous invite à prendre la parole, à vous exprimer sur ce qui doit être fait pour améliorer notre modèle. Tout peut être mis sur la table, coupé, diminué, amélioré, optimisé, augmenté, relocalisé, productivité, etc.

L’objectif ultime : La clientèle touristique, dans le respect des principes du développement durable de l’industrie touristique.

À vous la parole!

Rédigé par Louis Rome

Nominations

NOMINATIONS SEMAINE DU 25 MARS 2024

  • Tourisme d’Affaires Québec – Audrée Lavertu
  • Tourisme durable Québec — Julie Jodoin Rodriguez
  • Westin Montréal – Sylvain Levaillant
  • Westin Montréal – Martin Bertrand
  • Auberge Godefroy – Caroline Laflamme
  • Auberge Godefroy et Hôtel Montfort – Francine Bouffard
  • HSMAI Québec – Geneviève Duval

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