Pourquoi les regroupements d'ATR?, par Louis Rome

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Nous connaissons tous, un tant soit peu, Le Québec maritime (Qm), Le Québec du Sud (QDS) ou le Québec Authentique (QA). Trois regroupements d’ATR dont la principale mission est de commercialiser leurs régions et leurs entreprises sur leurs marchés cibles au hors Québec, en étroite collaboration avec leurs partenaires (DEC, etc.), et, naturellement avec l’Alliance de l’industrie touristique du Québec (AITQ).

Selon leurs mandats, les trois regroupements sont actifs en B2B (réseaux de distribution), B2M (médias) et B2C (consommateurs) de même qu’en service-conseil, accompagnement des entreprises ou en structuration de l’offre. Mais qu’en est-il des avantages de ce type de regroupement pour les ATR et les entreprises?

Un bref retour historique s’impose

Le Québec maritime

L’organisation est née en 1987 de la volonté des ATR du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie d’unir leurs efforts pour la promotion hors Québec. Voyant le succès de ce regroupement des 2 ATR, en 1997 est lancé officiellement Le Québec maritime mais cette fois-ci avec 5 ATR, soit le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie, les Îles de la Madeleine, Manicouagan et Duplessis. Depuis la fusion des ATR de Manicouagan et de Duplessis pour la Côte-Nord, le Québec maritime compte désormais 4 ATR membres.

Crédit photo: Parc marin du Saguenay - Saint-Laurent, Côte-Nord, Renaud Pintiaux/Tourisme Côte-Nord (photo prise sur la page Facebook de Québec maritime

Le Québec du Sud

Son nom à l’origine (1998) était La Route du Sud et regroupait 3 ATR, la Montérégie, les Cantons-de-l’Est et Chaudière-Appalaches. À partir de 2004, c’est sous le nom du Québec du Sud que la commercialisation hors Québec se réalise. Aujourd’hui ce sont les 3 régions des Cantons-de-l’Est, de la Montérégie et du Centre-du-Québec qui continuent leur étroite collaboration.

Vignoble Orford (photo prise sur le site Web Le Québec du Sud)

Québec Authentique

Les actions de commercialisation du Québec Authentique débutent en 2009-2010 avec la décision des ATR de la Mauricie et de Lanaudière de se doter d’un véhicule collectif pour la commercialisation hors Québec.

Des modèles de regroupement sur mesure

Chaque regroupement a sa propre raison d’être et est adapté aux réalités et aux dynamiques régionales des ATR qui le composent. Les trois collectifs ont manifestement des similitudes par exemple, la volonté d’unir leurs expertises et leurs ressources financières dans le but de promouvoir collectivement leurs régions touristiques respectives sur les marchés hors Québec, tout en collaborant avec leurs nombreux partenaires.

Parmi les différences notables, il y a naturellement l’offre et l’expérience touristique offerte, leurs mandats, leur modèle d’affaires, les marchés cibles et les moyens et stratégies pour les atteindre, de la taille de leur budget et de leurs sources de financement (DEC, ATR, entreprises et partenaires).  

Mais pourquoi un regroupement?

Que ce soit, le QDS, le Qm ou le QA, le regroupement d’ATR a un effet multiplicateur en augmentant la force de frappe du groupe et la synergie entre les ATR à l’avantage de tous un chacun. Comme quoi l’union fait la force alors que les objectifs pour des retombées économiques et socio-économiques significatives ont plus de chances de se concrétiser.

Pour le Québec du Sud, « L’industrie touristique est en grande mutation et à vitesse accélérée. Pour arriver à des objectifs d’affaires structurants, les ATR doivent développer des effets de levier en optimisant les ressources disponibles. C’est pourquoi les efforts de regroupement assurent à la fois une multiplication des forces vives dans le but de demeurer uni, attractif et compétitif sur les marchés hors Québec, mais également, offre une grande complémentarité dans les expériences Bonjour Québec. Le Québec du Sud guide ses orientations stratégiques sur 2 grands principes soit l'Unité et l'Agilité. » – Steve Derome, Développement des marchés internationaux, Québec du Sud

Un regroupement encourage une meilleure articulation entre les stratégies régionales et les actions du regroupement, tout en créant un espace d’échanges et de partage d’expertises et de connaissances pour les ATR et les entreprises touristiques en matière de commercialisation et de structuration de l’offre.

La directrice générale du Québec maritime, Nathalie Blouin, souligne de son côté « notre organisation permet aux petites et moyennes entreprises d’accéder à des marchés plus coûteux et plus difficiles à développer individuellement. En alliant nos produits d’appel, nos budgets et notre expertise, nous positionnons l‘organisation en tant que partenaire d’affaires de choix pour faire rayonner la destination sur les marchés hors Québec. Contrairement aux grands centres urbains et aux régions limitrophes, dans l’est, nous n’avons pas de grands investisseurs en dehors des partenaires majeurs et c’est là que le rôle et le mandat confié au Québec maritime prend tout son sens. C’est vraiment primordial d’être le plus près possible de nos entreprises et de ce qui se passe sur le terrain. Ça nous permet d’ajuster nos stratégies aux changements de marchés afin que nos entreprises performent et se diversifient en dehors de l’intra Québec. »

Le regroupement d’ATR permet aux régions et aux entreprises d’avoir une vitrine commune, sans dénaturer l’offre distinctive de chacune, pour atteindre des clientèles hors Québec qui seraient difficilement accessibles sans le regroupement.

Pour le Québec Authentique, « Lanaudière et la Mauricie ont un ADN similaire constitué en trois ambiances phares: Le FLEUVE SAINT-LAURENT, La CAMPAGNE et La FORÊT. Ensemble, Lanaudière et la Mauricie représentent la majeure partie de l'offre touristique située au nord du fleuve, entre Montréal et Québec, et ce, sur 4 saisons. Les étrangers ne connaissent pas nos divisions administratives. Présenter Lanaudière et la Mauricie comme étant une seule grande région permettant de vivre des expériences touristiques axées sur l'authenticité tombe sous le sens pour eux et nous permet de se doter d'un plan beaucoup plus ambitieux que si nous faisions cavaliers seuls, tout en proposant des itinéraires de grand intérêt aux clientèles n'étant pas en mesure d'explorer des régions plus éloignées des grands centres. » – Denis Brochu, directeur général, Tourisme Lanaudière et Lyne Rivard, directrice générale adjointe, Tourisme Mauricie

L’Alliance, tout un regroupement

L’Alliance, qui est un acteur majeur pour le Québec touristique et aussi un regroupement d’affaires représente un modèle de partenariat industrie-gouvernement unique en Amérique du Nord.  Bien sûr, à elle seule l’Alliance mériterait plus d’un article, mais je vous suggère le texte de Jean-Michel Perron, Martin Soucy – L’intrapreneur à la force tranquille.

Ici aussi un petit détour historique s’impose

Si un retour dans le passé vous intéresse, je vous invite à lire ou de relire les trois textes ci-dessous qui vont rappeler des souvenirs à certains et certaines d’entre vous, tandis que pour d’autres ils permettront de mieux saisir les principales démarches étalées sur plusieurs décennies et la volonté inébranlable de l’industrie touristique du Québec de se doter d’un outil de commercialisation et de représentation comme l’Alliance. J’ai retenu 5 dates charnières, 1994, 2003, 2011, 2015 et 2016.

À lire ou relire les textes suivants :

  1. Le yoyo de la gouvernance touristique au Québec, Retour sur la loi 23 (1994) et la Déclaration de la Bonne Entente (2003).
  2. La Société de l’industrie touristique du Québec (SITQ), pour un management de la destination à redéfinir. Le texte porte sur un chapitre du rapport du Comité de performance de l’industrie touristique (CPIT) de 2011.
  3. Mardi le 27 octobre, une journée qui passera à l’histoire, alors que la ministre du Tourisme Dominique Vien annonce « le projet de l’Alliance ».

« Vingt fois, sur le métier remettez votre ouvrage »

Pour faire face à l’évolution à la vitesse grand V de l’industrie touristique mondiale, à l’augmentation du niveau de compétitivité des destinations et à une transformation incontournable de l’écosystème touristique mondial et de sa dynamique d’affaires, nos regroupements doivent plus que jamais serrer les coudes, tout en continuant de maximiser la collaboration avec l’ensemble de leurs partenaires.

Louis Rome


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