Le tourisme de nature et d’aventure, un produit d’appel majeur pour le Québec, par Lisa Marie Lacasse

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Entrevue avec Pierre Gaudreault d’Aventure Écotourisme Québec

Le tourisme de nature et d’aventure fait partie de la grande famille du tourisme sportif et se définit tant par le tourisme contemplatif que celui d’adrénaline. Tendance notable des dernières années, les entreprises touristiques d’aventure et de plein air ont tenu à démocratiser leurs activités afin d’élargir leur public cible. Stratégie qui semble avoir porté ses fruits alors que le milieu est en pleine effervescence. En effet, le volume de visites annuelles continue de croître selon la tendance observée depuis 2020, année caractérisée par une véritable « ruée vers le plein air » dans un contexte de COVID-19.

Via ferrata au Saguenay, Crédit Parc Aventures Cap Jaseux

Pierre Gaudreault, directeur général de l’association touristique sectorielle Aventure Écotourisme Québec (AEQ) depuis tout près de 23 ans, dresse l’état des lieux du tourisme de nature et d’aventure au Québec, notamment à l’aube de la sortie de leur enquête annuelle sur le profil des membres.

Une offre structurée, sécuritaire et diversifiées sur 4 saisons

« La nature est un produit d’appel majeur pour le Québec et fait partie des grands produits de positionnement de l’Alliance de l’industrie touristique du Québec et du ministère du Tourisme », rappelle M. Gaudreault, mettant en lumière l’attractivité du plein air pour les clientèles tant québécoises qu’internationales. Il poursuit : « En réponse à la forte demande, notre province se démarque par une offre de produits professionnelle et diversifiée, tant sur les quatre saisons annuelles que sur l’ensemble du territoire. »

Traineau à chiens au Saguenay, Crédit Marc Loiselle Centre de vacances Ferme 5 étoiles/Fatbike à Québec, CréditTuque et bicycle

L’AEQ compte 230 membres couvrant 50 disciplines, soit des entreprises de plein air à vocation touristique; un chiffre qui est en constante augmentation année après année, une donnée qui parle d’elle-même!

Retombées économiques considérables

Annuellement, l’AEQ orchestre une étude portant notamment sur le chiffre d’affaires et les retombées de ses entreprises membres, celle-ci menée par la firme conseil BC2.

« Cette année encore, le chiffre d’affaires global des membres est en croissance; chiffré à 176 M$, il croît de 29% versus l’an dernier », partage fièrement le directeur général de l’AEQ.

Il explique cette croissance tant par la création de nouvelles entreprises qui s’ajoutent, mais également par la diversification des entreprises touristiques vers le tourisme d’aventure. Par exemple, le secteur des pourvoiries développe de nombreuses activités connexes à ses opérations principales; raquette, motoneige, sports nautiques par exemple, sont maintenant accessibles chez de nombreuses pourvoiries du Québec.

Au-delà du nombre d’entreprises à opérer, 74% des membres déclarent avoir connu une augmentation significative de leurs revenus, démontrant de la bonne santé du tourisme de nature et d’aventure au Québec.

Pour 1$ dépensé en activité, 10$ sont dépensés en services connexes
=
1,7 milliards en retombées économiques annuellement

Clientèle internationale : payante… et polluante?

Une autre statistique intéressante : 28% des clientèles en tourisme d’aventure proviennent de l’extérieur du Québec. « La clientèle internationale est très intéressante alors qu’elle dépense deux fois plus que la clientèle locale et qu’elle est présente à l’année, incluant les périodes de basse-saison », partage M. Gaudreault. « La seule ombre au tableau est que cette clientèle génère de fortes émissions en gaz à effet de serre de par ses déplacements. » Pour pallier cette réalité, AEQ a mis sur pied le Fonds plein air 1% pour la planète. Grâce à cette initiative, ils ont amassé 250 000$ l’an dernier, montant réinvesti dans la compensation des émissions carbone générées par les différentes entreprises membres et dans la protection de l’environnement via différentes ONG québécoises.

Portrait par secteur d’activité

Certaines tendances sont évidentes et on les cible notamment grâce à l’explosion du nombre de nouveaux membres dans ces divers milieux :

Vélo de montagne : cette discipline a connu une réelle démocratisation dans la dernière décennie, notamment en lien avec les techniques de construction des sentiers. Elle est passée d’un sport underground réservé aux experts à une activité familiale prisée.

Vallée Bras-du-Nord, Crédit Ryan Thibault

Sports de grimpe : de plus en plus de sites d’escalade extérieure, en plus des sites de via ferrata, de tyrolienne et de parcours aérien, sont créés à travers le Québec.

Sécurité Parcours Aventures, Crédit Franck Junod

Sports nautiques : allant du rafting au kayak de mer, les sports nautiques sont un bel exemple de versatilité au niveau du mix d’activité physique et de contemplation. Différentes nuances d’intensité et de défi physique sont offertes et ceci explique notamment la popularité et la largeur de l’offre.

Rafting dans les Laurentides Rivière Rouge, Crédit Rafting Nouveau Monde

Les régions les plus actives 

  1. Laurentides (19 %)
  2. Gaspésie (11 %)
  3. Région de Québec ex aequo avec Saguenay–Lac-Saint-Jean (9 %)

Responsabilité civile et sécurité : les enjeux majeurs du milieu

« On pourrait dire que la sécurité de la clientèle est notre marque de commerce chez AEQ », lance M. Gaudreault lorsqu’on aborde les enjeux du tourisme de plein air et d’aventure. Grâce au programme d’accréditation de plus de 60 normes de sécurité (obligatoire pour devenir membre de l’association), fréquenter les entreprises représentées par AEQ est un gage de sécurité.

L’autre aspect étroitement lié à l’adhésion et à cette accréditation est qu’on a ensuite accès au programme d’assurance en responsabilité civile offert par l’AEQ. « S’assurer en responsabilité civile est extrêmement coûteux pour les entreprises, voire même impossible pour plusieurs si ce n’était pas de notre programme », partage le directeur général. Le programme d’accréditation est également un passage obligé pour les entreprises de plein air afin de bénéficier des fonds du ministère du Tourisme. Deux éléments de poids qui traduisent de l’importance de l’association dans le milieu!

Lisa Marie Lacasse
Consultante en communications et rédactrice, spécialisée en tourisme et plein air


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