Le tourisme... ce secteur malade !

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Denis Bélanger - Les rêves et... Veillées

Il y a plusieurs mois, je vous ai entretenu de certains aspects de notre secteur touristique qui me portait à dire que nous avions beaucoup de travail devant nous pour remettre notre tourisme sur la bonne voie du développement et de la viabilité. Je vous parlais alors de cette structure interne trop lourde qui lui enlève toute flexibilité et efficacité. J'ajoutai alors que malgré des changements et correctifs importants apportés, cela ne suffirait pas à régler ce que je qualifiais alors de «mentalité ou culture» interne tout aussi déficiente. Je faisais alors un lien direct entre les décideurs politiques et autres intermédiaires et les acteurs locaux qui tentent de répondre aux attentes de nos visiteurs. 

Ainsi, suite à ces deux articles à l'accent frondeur, mon but était de secouer les acteurs que nous sommes tous pour une prise de conscience collective rapide et efficace. Sur cet aspect, je suis assez satisfait. Vous avez tous commencé à prendre doucement la parole. Cela s'est heureusement accéléré quand la venue d'un nouveau gouvernement annonçant que sa nouvelle ministre entendait elle aussi revoir ce modèle de gestion non efficace et rentable pour tous.

Je cherche à me rappeler quand le Québec a revu son approche en tourisme et je ne me rappelle pas. J'espère que cela est dû à mon jeune âge ! Plus sérieusement, nous avons une chance extraordinaire de corriger le tir en profondeur. Les dernières trente années ont apportés des améliorations tangibles inutiles à redire ici, mais également des approches tellement technocratiques que cela tue toute initiative si utile à nos collectivités. Nos modèles d'interventions axés sur des supports financiers non adaptés à une volonté de viabilité réelle ne sont qu'un exemple parmi plusieurs.

En regardant, autour de nous, l'on remarque que les technologies accélèrent le rythme naturel de ces changements et surtout l'ampleur de ceux-ci. Le tourisme ne fait pas exception . Bien au contraire, par son afflux de millions d'étrangers, il apporte une vision et force d'accélération que nul autre secteur ne connait. À ce titre, le Québec a manqué le bateau depuis au moins les 10 dernières années en poursuivant sur une mission rectiligne désuète alors que tous les pays du monde multiplient les innovations. 

Et que faisions-nous pendant ce temps si précieux? Nous gardons nos vieux réflexes à vouloir garder nos petites prérogatives locales ou associatives en criant au loup si le politique osait nous enlever quoi que ce soit comme petit pouvoir. Je regarde cela sur nos plateformes web et j'en suis désolé. Tellement désolé que je force les échanges en répondant assez brutalement à ces faux discours qui nous empêchent d'évoluer.

La question ici n'est pas de redistribuer les cartes déjà présentes, mais de revoir l'utilité de chacune de celles-ci avant de décider dans quel ordre elles seront placées. Aurait-on perdu tout sens de l'analyse? Je me le demande. Sommes-nous incapables de pousser plus loin ce regard pour inclure ceux et celles qui ont été laissés pour compte depuis trop longtemps? Tout questionnement doit mener à son but final inaltérable qui peut se résumer ainsi : «Quelle amélioration visible cela amènera-t-il à nos visiteurs?» Car n'est-ce pas cela la fin de nos efforts d'aujourd'hui? Combien de rapports faut-il pour une action sur le terrain? Je sais que nous avons tous à cœur ce secteur si présent et porteur de notre culture québécoise, mais n'oublions pas que si l'on manque de courage pour un changement de cap, nous n'aurons que nous à plaindre. Oui, le politique à ses fautes comme notre secteur également, mais il est temps de rediriger le bateau dans la bonne direction. J'aurais quelques idées à ce sujet, mais... sommes-nous prêts à les entendre?