Le tourisme au Québec et à Montréal
La région montréalaise représente « en gros » le tiers de l’offre et de la performance touristique de La belle province. Ces résultats sont donc indissociables de la performance québécoise.
De façon générale, Tourisme Montréal dresse un bilan très positif de la performance touristique de la métropole.
Vers une année touristique record à Montréal
Les Américains de retour à Montréal
MAIS QU’EN EST- IL VRAIMENT ?
Les taux d’occupation et les tarifs de location
Il est vrai que la grande région montréalaise connait une croissance de ses taux d’occupation et de ses tarifs de location.
Par contre, ces croissances sont davantage associées à la décroissance du parc hôtelier régional (décroissance de l’offre) qu’à une augmentation substantielle de la fréquentation (croissance de la demande).
À ce titre, l’Association des Hôtels du Grand Montréal (AHGM) aborde ce sujet publiquement pour la première fois.
D’ailleurs, il est pertinent de souligner que les données utilisées par Tourisme Montréal sont celles de l’AHGM qui inclut les grands hôtels de Montréal mais aussi ceux de la Rive-Sud et de Laval.
Ces données ne tiennent pas en compte les résultats de tous les hôteliers (169 établissements) de la région touristique de Montréal.
Cette situation amène quelques ambiguïtés.
Prenons cet exemple:
La région de Montréal comptait 22 300 chambres en août 2009 et avait réalisé 65.5 % de taux d’occupation pour ainsi générer environ 453 492 nuitées vendues.
En août 2015, la région comptait 19 947 chambres (fermeture de 2095 chambres) et a réalisé un taux d’occupation de 81.8 % pour ainsi générer environ 505 816 nuitées vendues.
La croissance mensuelle a donc été d’un peu plus de 52 000 unités vendues.
Sans un recul de l’offre (- 2095 unités) le taux d’occupation d’août 2015 aurait été non pas de 82 % mais plutôt de 73 %.
Ainsi, la croissance de la région montréalaise serait d’environ 1.7 % par an pour totaliser près de 10.5% au cours des six dernières années.
Les Américains sont-ils de retour ?
Au niveau des clientèles américaines, là encore le Québec connait une légère croissance sur ces marchés.
L’an dernier, plus de 1.5 M de nos voisins américains ont traversé nos frontières, soit une croissance de 9.5 %.
Cette progression se traduit par une addition de près de 150 000 nouveaux touristes qui sont venus nous visiter dans une approche québécoise et non pas nécessairement montréalaise.
J’ai abondamment traité le sujet dans plusieurs de mes articles antérieurs mais est-il nécessaire de se rappeler que le Québec touristique a déjà reçu plus de 4 M de touristes américains... En plus de pertes de plus de 2 M de touristes, il faut également tenir compte d’une non-croissance d’une quinzaine d’années sur ce marché, ce qui signifie également un manque à gagner d’un autre million de touristes américains.
Notre déficit touristique, auprès de notre voisin plus au sud, avoisine donc les 3 M de touristes.
Est-ce qu’une progression de 150 000 touristes est une bonne nouvelle pour l’industrie ?
À ce rythme, il nous faudra près de vingt ans pour rattraper nos pertes des dernières années.
Je vous souligne que le Mexique a progressé, l’an dernier, de 20 % sur le marché américain.
Crédit photo : Hôtel Place d'Armes
Visiteurs = Touristes + Excursionnistes
Un autre élément qui attire notre attention et notre vigilance est l’utilisation des termes touristes et visiteurs.
Un « touriste » est quelqu’un qui s’héberge au Québec lors de son séjour. Un excursionniste est quelqu’un qui réalise une escapade, sans hébergement, dans un rayon supérieur à 40 km de son lieu de résidence.
Fait important, cette définition a été modifiée par Tourisme Québec en 2005 afin de passer d’un rayon de 80 km à 40 km. Cette modification a eu pour effet d’augmenter théoriquement et artificiellement le nombre d’excursionnistes au Québec.
J’avais traité ce sujet dans un article précédent.
Le terme « visiteur » englobe les touristes et les excursionnistes.
Le nombre de visiteurs au Québec a donc considérablement et artificiellement augmenter depuis 2005 suite à la modification de la définition du terme excursionniste et non suite à des éléments factuels qui auraient suscité une augmentation de notre performance touristique.
Il faut donc être extrêmement prudent avec l’utilisation des données relatives aux nombres de visiteurs au Québec.
2016 SERA PROBABLEMENT UNE BONNE ANNÉE
Ceci étant, le Québec touristique connaît un bon début d’année 2016 avec une croissance déjà de plus de 80 000 nuitées vendues par rapport à 2015.
La saison estivale s’annonce magnifique, les Associations Touristiques Régionales (ATR) redoubles d’ardeur pour nous présenter les beautés de nos régions et les entreprises nous accueilleront à bras ouverts pour nous offrir le meilleur du Québec touristique.
Bon été !
Collaboration spéciale : Éric Fournier
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